Éric Yung
Éric Yung est un ancien inspecteur de police reconverti dans le journalisme, né le à Abbeville et mort le .
Rédacteur en chef |
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Naissance | |
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Décès |
(à 76 ans) |
Nom de naissance |
Jean-Bernard Vincent |
Pseudonyme |
Éric Yung |
Nationalité | |
Activités |
A travaillé pour |
Le Matin de Paris (à partir de ) Les Nouvelles littéraires (jusqu'en ) France Inter (à partir de ) Le Quotidien de Paris (à partir de ) Brigade de recherche et d'intervention (jusqu'en ) VSD |
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Distinction |
Inspecteur de l'anti-gang jusqu'en 1978, il se tourne à partir de 1980 vers le journalisme de presse écrite, devient en 1983 producteur délégué à France Inter et travaille pour plusieurs radios publiques. Devenu écrivain, il est l'auteur de plusieurs romans, nouvelles, documents, etc.
Biographie
modifierNaissance et jeunesse
modifierÉric Yung, nom de plume de Jean-Bernard Vincent[1], naît le à Abbeville[1] dans une famille communiste picarde[2]. Son père, ancien FTP, communiste, est cheminot et sa mère est commerçante [3]. Il est en partie élevé par ses grands-parents maternels dont il reprendra le nom, Yung, lorsqu'il adoptera un pseudonyme[3].
Policier
modifierMarié à l'âge 17 ans[1], étudiant en lettres et en droit[3], Éric Yung devenu père de famille doit trouver un travail et passe les concours administratifs : il réussit le concours de la police qu'il intègre en 1969[1]. D'abord gardien de la paix parisien, puis affecté en 1975 après un concours interne, inspecteur à la deuxième brigade territoriale de Paris[réf. souhaitée] avant d'être nommé à la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la Préfecture de police de Paris jusqu'en 1978, l'« anti-gang »[1].
Dans ses fonctions à l'anti-gang, il participe à la surveillance liée aux menaces pesant sur Jean de Broglie, qui sera assassiné en décembre 1976 sans que la police intervienne[1],[4]. Alors que les responsables de l'anti-gang auraient veillé à faire disparaître les traces de cette surveillance, Yung manifeste son désaccord et est exclu de la BRI, puis de la Police nationale[4]. Il affirme avoir été dans ce contexte la cible de l'attentat au domicile d'Yves Mourousi où tous les deux furent blessés le [5].
Il quitte la police en 1978, après avoir été accusé d'attaque à main armée et fait cinq mois de prison[1]. Un montage, selon lui, après un grave différent avec sa hiérarchie[1].
Journaliste et homme de radio
modifierÉric Yung entre, en 1980, au Quotidien de Paris, journal appartenant à Philippe Tesson. Il participe ensuite au lancement des Nouvelles littéraires, un titre racheté par l'ancien éditeur Jean-Pierre Ramsay ; il y devient grand reporter.
C'est à cette époque (1983) qu'il entre à la direction des programmes de France Inter comme producteur-délégué. À l'arrêt des Nouvelles, il entre au Matin de Paris comme chef d'édition. Il devient par la suite grand reporter à l'hebdomadaire VSD.
Il est ensuite billettiste pour le journal Le Petit Solognot, hebdomadaire gratuit appartenant au groupe Ramsay.
Comme rédacteur en chef à Radio France et chroniqueur littéraire sur France Bleu Île-de-France, il a produit et présenté de nombreuses émissions radiophoniques (Dossier X... en cavale, Macadam Regard, Pêcheurs d'histoires, Café Crime, Hors la loi, Fait Divers, Philanthropolar, etc.)[réf. souhaitée] sur France Inter dont il était devenu l'une des grandes voix[3].
Il participe à de nombreuses prestations et débats télévisés sur TF1, France 2, France 3, LCI, Arte, etc., entre autres sur Paris Première, où il est chroniqueur littéraire durant deux années dans l'émission de Michel Field, Field dans ta chambre.
Écrivain et retraité
modifierÉric Yung s'installe pour sa retraite dans le Loir-et-Cher et écrit des romans[3].
Éric Yung a organisé et mis en scène, en tant que commissaire, l'exposition « La science mène l'enquête » au Palais de la découverte à Paris. Cette exposition a accueilli près d'un million de visiteurs[6]. Il organise en 2013, en tant que commissaire scientifique et en collaboration avec Estelle Gaudry, commissaire de l'exposition et scénographe, l'exposition « Landru - 6h10 - Temps clair (Les pièces du dossier) »[7] au Musée des lettres et manuscrits à Paris[8].
Père de cinq enfants, issus de quatre mariages,[1] Eric Yung est mort le 20 octobre 2024[9].
Décoration
modifier- 2013 : chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres[10]
Publications
modifier- La Tentation de l'ombre, Paris, Le Cherche midi, repris dans la collection Folio puis Éditions De Borée (3e rééd.) — récit romancé et en partie autobiographique
- Le diable est un assassin, éditions Plasma
- Du cambriolage considéré comme l'un des beaux arts, Paris, Le Cherche midi
- Un silence coupable, roman, Paris, Le Cherche midi
- Les Nouvelles Archives de l'étrange, nouvelles, Paris, Le Cherche midi
- Mon ami le bourreau, roman, éditions Biro
- Landru - 6h10 - Temps clair (Les pièces du dossier), Paris, coédition Télémaque - Musée des lettres et manuscrits, 2013 (ISBN 978-2-7533-0185-6)
- Escroqueries légendaires et autres histoires de la délinquance astucieuses, Le Cherche midi, 2016
- L'Assassin et son bourreau, roman, Éditions De Borée, 2017
- Les Archives de l'insolite, courtes histoires ou nouvelles, éditions Marivolle Ramsay, 2018
- Charles Manson et l'assassinat de Sharon Tate, Éditions de l'Archipel, 2019
- Five Points, Éditions De Borée, coll. « Marge Noire », 2022
Ouvrages collectifs
modifier- Chambre noire (nouvelle), in Mon sexe, Éditions Baleine
- Mémoires de flic (nouvelle) in Nouvelles de mai 68, Éditions du Caïman
En collaboration
modifier- Marc Blondel, Rebelle, biographie (co-écriture), Le Cherche midi
Notes et références
modifier- Michel Henry, « Jean-Bernard Vincent, alias Éric Yung, 51 ans, aligne un casier biographique chargé: flic, taulard, journaliste, écrivain La crim' était presque parfaite », publié le 3 janvier 2000 sur liberation.fr (consulté le 29 juin 2011)
- Propos recueillis par S.L., « Plaisance-du-Touch. Éric Yung, ex-policier et auteur de polars », La Dépêche, (lire en ligne, consulté le ).
- Christophe Gendry, « Loir-et-Cher : Éric Yung a refermé le livre de sa vie », publié le 21 octobre 2024 sur le site de La Nouvelle République
- G.Moréas, « Imbroglio comme de Broglie », sur POLICEtcetera, (consulté le )
- Guillaume Fédou, « Attentat chez Mourousi », Schnock, no 4, , p. 102-109.
- Voir sur canal-u.fr.
- Exposition de mai à fin .
- Site du Musée des lettres et manuscrits désormais fermé.
- « Disparition de l’Abbevillois Eric Yung, ex-flic de l’antigang, journaliste et écrivain » publié par Le Courrier picard
- J.O du [source insuffisante].
Annexes
modifierLien interne
modifierLiens externes
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