Estelle Youssouffa
Estelle Youssouffa | |
Estelle Youssouffa en 2022. | |
Fonctions | |
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Députée française | |
En fonction depuis le (1 an, 10 mois et 1 jour) |
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Élection | 19 juin 2022 |
Circonscription | 1re de Mayotte |
Législature | XVIe (Cinquième République) |
Groupe politique | LIOT |
Prédécesseur | Ramlati Ali |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Châtenay-Malabry (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDI (depuis 2022) |
Diplômée de | IUT de Tours Université du Québec |
Profession | Journaliste |
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Estelle Youssouffa, née le à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), est une journaliste, militante et femme politique française. Depuis 2022, elle est députée de la première circonscription de Mayotte.
Situation personnelle modifier
Estelle Youssouffa est née à Châtenay-Malabry d’un père militaire mahorais[1] et d’une mère métropolitaine infirmière[1].
Elle a poursuivi sa scolarité à Mayotte jusqu’à décrocher son baccalauréat au lycée de Mamoudzou[1].
Elle intègre ensuite l'Institut universitaire de technologie de Tours, où elle est formée au métier de journaliste, puis poursuit ses études à l'Université du Québec en sciences politiques[1],[2].
Elle devient journaliste[2] et animatrice de télévision[3], travaillant pour LCI, TV5 Monde, Al Jazeera English, BFM TV ou encore iTélé[1].
Plus tard, elle intervient comme chargée de cours auprès de l'Institut pratique du journalisme de l'université Paris-Dauphine[1] et comme chercheuse à l'Université du Québec à Montréal en « Questions militaires et Stratégiques »[2][source insuffisante].
Débuts en politique modifier
Collectif des citoyens de Mayotte modifier
En 2019, elle se fait connaître à l'occasion du mouvement social mahorais, en prenant la tête d'une des branches du Collectif des citoyens de Mayotte[4], un collectif contre l'insécurité liée à l'immigration comorienne et à la poursuite de la départementalisation[5]. Constitué en association loi 1901, elle en devient la présidente[6],[7].
Dans une interview donnée en 2018[8], elle revendique un durcissement dans les relations franco-comoriennes[9], dénonce une « colonisation » de l'île par les Comores[9], qui revendiquent Mayotte depuis 1975 ; un engagement plus important de l'État français sur l'île tant dans les investissements[9] que dans les politiques nationales[9]. Ces éléments d'argumentation sont régulièrement repris, comme dans une lettre ouverte au Premier ministre Jean Castex datée de [9] ou dans la presse quotidienne française[10],[5].
Perturbation d'un discours présidentiel modifier
En 2019, à l'occasion d'une visite du président Emmanuel Macron à Mayotte, elle et son frère Christophe sont interpellés par les forces de l’ordre et poursuivis pour actes de rébellion après avoir perturbé un discours présidentiel[11]. Ils sont finalement relaxés le 15 septembre 2021[12].
Députée de Mayotte modifier
Élections législatives de 2022 modifier
Elle annonce en septembre 2021[13] vouloir se présenter aux élections législatives de 2022 dans la première circonscription de Mayotte contre la députée sortante du groupe LREM Ramlati Ali [14]. Elle se présente « sans étiquette »[14] en mettant en avant un programme essentiellement axé sur la lutte contre l'immigration comorienne[15], le refus de la coopération avec les Comores[16] et le développement des infrastructures de l'île[15].
Durant la campagne, elle se présente comme une « mercenaire au service de Mayotte », se proclamant héritière des sorodas[13]. Elle est surnommée « députée poutou mgowa » (« piment oiseau »)[15] par TVMafoubouni (le très populaire club humoristique de Bandraboua), lequel surnom est resté : elle est donc communément dénommée ainsi.
En ballotage contre Théophane Narayanin au second tour de cette élection, elle remporte le scrutin avec 66,6 % des voix exprimées, contre 33,4 % (malgré 50,5 % d'abstention), où elle arrive en tête dans six des sept communes de la circonscription[15],.
Activités à l'Assemblée nationale modifier
Le , elle rejoint Olivier Serva et d'autres députés ultramarins pour tenter de constituer un groupe parlementaire « Ultramarins, territoires, insularités, liberté, égalité et solidarités » à l'Assemblée nationale[17],[18],[19]. Toutefois, n'étant pas assez nombreux, ils rejoignent le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires[20], pour lequel elle siège à la commission des Affaires étrangères[19]. De même, avec six autres députés, elle est nommée vice-présidente de la délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale[21].
Prises de position modifier
En 2019, dans une entrevue accordée au journal Libération[22], elle appelle à ce que la France « envoie aux Comores des fusiliers-commandos pour dynamiter les usines qui fabriquent les Kwassa kwassa » utilisés par des Comoriens pour rallier illégalement[23] les côtes de l’île[22]. Dans une interview, elle se donne comme revendication de « mettre un terme définitif à la coopération avec les Comores et prendre conscience de l'annexion par le peuplement qui est en cours » et dénonce la « colonisation » de Mayotte par les Comores[8].
En avril 2023, elle soutient activement l'Opération Wuambushu menée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui viserait à « rétablir l'ordre républicain » sur l'île, se traduisant par l'expulsion de ressortissants comoriens et des destructions de bidonvilles[24].
Ses positions sont critiquées pour être soutenues par le parti d'extrême-droite Rassemblement National mais contre lequel elle se défend d'être rattachée[25].
Elle défend l'initiative législative du gouvernement français, qui souhaite introduire une nouvelle mesure d'exception législative à Mayotte, visant à suspendre le droit du sol, ainsi qu'une politique discriminatoire à l'intention des Comoriens présents sur l'île[26].
D'ailleurs, elle tient à leur égard des propos déshumanisants, en les dépeignant comme « des bêtes sauvages »[27]. Aux micros de la chaîne CNews, en février 2024, elle tient un discours critique des instituteurs de l'île, tantôt « victimes des bourreaux qu’ils ont naïvement contribué à protéger », tantôt « qui vient se faire de l’humanitaire à coup de primes à Mayotte plutôt que d’aller le faire en Afrique »[27].
Notes et références modifier
- « Estelle Youssouffa: Journaliste Mahoraise consultante en affaires internationales », sur Udjama, (consulté le )
- (en + fr) « Estelle Youssouffa » , sur graphcommons.com, (consulté le )
- « Estelle Youssouffa – World Policy Conference » (consulté le )
- « Refondation du Collectif des Citoyens de Mayotte | Le Journal De Mayotte », sur lejournaldemayotte.yt (consulté le )
- Bruno Minas, « Estelle Youssouffa : «Ce texte est mort et enterré, tant mieux, il n’y avait rien dedans» » , sur Mayotte la 1ère, (consulté le )
- Kwezi TV, « Estelle Youssoufa critique les parlementaires et la préfecture de Mayotte », Kwezi TV, (lire en ligne)
- Le Point magazine, « Emmanuel Macron arrive à Mayotte, l'immigration au programme », sur Le Point, (consulté le )
- « Entretien avec Estelle Youssouffa », May People, .
- « Le Collectif des Citoyens de Mayotte écrit aux ministres sur les Comores » , sur L'info KWEZI, (consulté le )
- Benjamin König, « Entretien | Outre-mer. « Mayotte subit un traitement systématiquement inégal » », L'Humanité, (lire en ligne )
- R.G., « Entre 150 et 200 euros requis contre Estelle et Christophe Youssouffa, accusés de rébellion lors de la visite de Macron », sur Mayotte Hebdo, .
- Anne Perzo, « Relaxe pour Estelle Youssouffa et son frère Christophe », sur lejournaldemayotte.yt, .
- Bruno Minas, « Estelle Youssouffa : « à l’Assemblée Nationale, je serai une mercenaire au service de Mayotte » », sur la1ere.francetvinfo.fr, .
- N.G., « Estelle Youssouffa élue députée de la première circonscription de Mayotte », sur Mayotte Hebdo, .
- « Législatives 2022 : Estelle Youssouffa, élue députée de Mayotte », sur Mayotte la 1ère (consulté le )
- Alexis Duclos, « Notre baromètre des idées des candidats du deuxième tour à Mayotte », sur Mayotte Hebdo, .
- « Le député Olivier Serva annonce la création d'un groupe dédié aux problématiques ultramarines à l'Assemblée nationale » , sur Outre-mer la 1ère, (consulté le )
- « Assemblée nationale. Vers un 10e groupe parlementaire composite avec des Ultramarins » , sur Ouest-France, (consulté le )
- « La députée de Mayotte Estelle Youssouffa fait son entrée à l’Assemblée nationale », sur Mayotte la 1ère (consulté le )
- « Assemblée nationale : dans quels groupes politiques siègent les élus ultramarins ? », sur Outre-mer la 1ère (consulté le )
- Pierre Mouysset, « Les députés de l’île en première ligne pour défendre Mayotte et les outre-mer » , sur lejournaldemayotte.yt, (consulté le )
- Laurent Decloitre, « A Mayotte, les collectifs de citoyens très remontés avant l'arrivée d'Emmanuel Macron », Libération, (lire en ligne )
- AFP, « Un nouveau drame de l’immigration clandestine à Mayotte fait plusieurs morts, dont un enfant », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Opération anti-migrants à Mayotte : "La République doit reconquérir le terrain", affirme la députée LIOT de Mayotte, Estelle Youssouffa », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Les gains de bien-être actuel et les ressources nécessaires pour les pérenniser ne sont pas toujours équilibrés », Comment va la vie ?, (ISSN 2308-9695, DOI 10.1787/6949d63b-fr, lire en ligne, consulté le )
- « INVITÉE RTL - Fin du droit du sol à Mayotte : "Des bébés papiers, cela ne sera plus possible", dit Estelle Youssouffa », sur www.rtl.fr, (consulté le ).
- « « L’humanitaire à coup de primes », ces propos d’Estelle Youssouffa qui ne passent pas », sur Mayotte Hebdo, (consulté le )
Voir aussi modifier
Articles connexes modifier
Liens externes modifier
- « Estelle Youssouffa - Son activité de députée à l'Assemblée nationale » , sur NosDéputés.fr
- « Mme Estelle Youssouffa - Mayotte (1re circonscription) » , sur LCP Assemblée nationale
- Ressources relatives à la vie publique :