Eva Nogales

biophysicienne hispano-américaine
Eva Nogales
Eva Nogales en 2023.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Evangelina Nogales de la Morena
Nationalités
Formation
Activité
Conjoint
Howard Padmore (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Liste détaillée
Burton Medal (d) ()
Early Career Life Scientist Award (en) ()
Dorothy Crowfoot Hodgkin Award (d) ()
Mildred Cohn Award in Biological Chemistry (d) ()
WICB Senior Award (d) ()
Membre de l'AAAS ()
Prix Shaw en sciences de la vie et médecine ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Evangelina Nogales de la Morena, née le 16 mai 1965 à Colmenar Viejo (communauté de Madrid) en Espagne, est une biophysicienne hispano-américaine spécialiste de la cryomicroscopie électronique et de la biologie cellulaire.

Elle dirige ses recherches au laboratoire national Lawrence-Berkeley et elle est professeure à l'université de Californie à Berkeley. En 2023, elle reçoit le prix Shaw pour ses recherches sur la transcription des gènes.

Biographie modifier

Enfance et éducation modifier

Eva Nogales naît à Colmenar Viejo au nord de Madrid le 16 mai 1965 et grandit dans une famille de deux enfants. Ses parents grandissent après la guerre d'Espagne dans un contexte difficile et ne peuvent pas faire d'études. Son père devient berger et sa mère brodeuse[1]. Ils soutiennent leurs enfants dans l'accès aux études supérieures. Enfant, Eva Nogales s'intéresse aux sciences grace à l'émission de télévision Cosmos de Carl Sagan[2],[3]. Elle est ensuite inspirée par ses professeures de sciences au lycée qui l'incitent à poursuivre dans cette voie[1]. Elle entre à l'Université autonome de Madrid en 1983 et y poursuit des études de physique. Elle reçoit son Bachelor of Science en 1988. En 1992, elle soutient sa thèse de doctorat en biophysique à l'Université de Keele sous la direction de Joan Bordas au Royaume-Uni, alors qu'elle travaille au Synchrotron Radiation Source (en) à Daresbury dans le Cheshire. Sa thèse porte sur la tubuline, la protéine structurale des microtubules. Pour ses recherches, elle utilise la diffusion des rayons X aux petits angles et la cryomicroscopie électronique pour étudier les polymères de tubuline, qui étaient composés en présence des médicaments anticancéreux tels que la vinblastine et le paclitaxel.

Carrière modifier

De 1993 à 1995, Eva Nogales effectue ses recherches postdoctorales avec Kenneth Downing au laboratoire national Lawrence-Berkeley. Elle fait partie de l'équipe qui détermine pour la première fois la structure atomique de la tubuline par cristallographie électronique[4],[5]. En 1995, elle travaille en tant que chargée de recherche au laboratoire national Lawrence-Berkeley. En 1998, elle rejoint le département de biologie moléculaire et cellulaire de l'Université de Californie à Berkeley en tant que professeure adjointe où elle continue d'étudier la dynamique des microbules dans son propre laboratoire. Elle est également chercheuse à l'Institut médical Howard Hughes depuis 2000. En 2014, Nogales collabore avec Jennifer Doudna pour comprendre la structure de Cas9, une protéine clé dans la technique d'édition génomique CRISPR-Cas9[6].

Ses recherches portant sur la combinaison de la cryomicroscopie électronique, de l'analyse des images et des essais biochimiques pour mieux comprendre la fonction et la régulation des complexes biologiques et des nanomachines. Son travail a permis de découvrir des aspects de la fonction cellulaire qui sont pertinents pour le traitement du cancer et d'autres maladies. Elle a identifié notamment le site de liaison de l'important médicament anticancéreux qu'est le paclitaxel.

Depuis 2021, une rue de Colmenar Viejo porte son nom[1].

Vie privée modifier

Eva Nogales est mariée au physicien Howard Padmore, avec qui elle a deux fils[2].

Récompenses et distinctions modifier

Publications modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c (en) Manuel Ansede, « The daughter of a shepherd and an embroiderer is in the running to win a Nobel Prize », sur El pais, (consulté le )
  2. a et b (en) « Eva Nogales », sur Biophysical society (consulté le )
  3. (en) « Autobiography of Eva Nogales », sur Shaw Prize (consulté le )
  4. (en) E. Nogales, S. G. Wolf, I. A. Khan, R. F. Ludueña et K. H. Downing, « Structure of tubulin at 6.5 A and location of the taxol-binding site », Nature, vol. 375, no 6530,‎ , p. 424–427 (ISSN 0028-0836, PMID 7760939, DOI 10.1038/375424a0, Bibcode 1995Natur.375..424N, S2CID 4338992)
  5. (en) E. Nogales, M. Whittaker, R. A. Milligan et K. H. Downing, « High-resolution model of the microtubule », Cell, vol. 96, no 1,‎ , p. 79–88 (ISSN 0092-8674, PMID 9989499, DOI 10.1016/s0092-8674(00)80961-7 Accès libre, S2CID 18422680)
  6. (en) « New Insight into an Emerging Genome-Editing Tool », sur The Berkeley Lab, (consulté le )
  7. (en) « 2023 Life Science & Medicine », sur The Shaw Prize, (consulté le )
  8. (en) « Eva Nogales Wins Shaw Prize in Life Science and Medicine », sur The Berkeley Lab, (consulté le )
  9. (en) « Three Berkeley Lab Scientists Receive AAAS Fellowship », sur Berkeley Lab (consulté le )
  10. (en) « Four Berkeley Lab Scientists Elected to the American Academy of Arts and Sciences », sur The Berkeley Lab, (consulté le )
  11. (en) « Five Berkeley scientists named to National Academy », sur Berkeley Research (consulté le )

Voir aussi modifier

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Liens externes modifier