Félix Chautemps

personnalité politique française

Félix Chautemps
Illustration.
Fonctions
Député français

(8 ans et 25 jours)
Réélection
Circonscription Savoie
Législature IXe et Xe (Troisième République)
Groupe politique Groupe radical-socialiste
Prédécesseur Auguste Proust
Successeur Jean Sibuet
Biographie
Nom de naissance Félix, Marie Chautemps
Date de naissance
Lieu de naissance 3e arrondissement de Paris
Date de décès (à 37 ans)
Lieu de décès Hartmannswillerkopf
Nature du décès tué à l'ennemi
Nationalité Drapeau de la France France
Père Émile Chautemps
Fratrie Camille Chautemps
Conjoint Gabrielle Spinelli[1],[2]
Profession Avocat

Marie Félix Chautemps est un homme politique français né le à Paris et mort le à Silberloch (Haut-Rhin)[3], tombé au champ d'honneur lors de la bataille du Hartmannswillerkopf.

Biographie modifier

Fils aîné du docteur Émile Chautemps et de Blanche Chevalier, Félix Chautemps naît le rue Béranger dans le 3e arrondissement de Paris[1]. Il est issu d'une famille de républicains et francs-maçons. Son père, Émile Chautemps, fut ministre des Colonies en 1895 et un de ses quatre frères, Camille Chautemps, sera président du Conseil. Félix Chautemps est avocat à Paris et est lui aussi initié à la franc-maçonnerie[4].

Député de la Savoie de 1906 à 1914, inscrit au groupe radical, il est secrétaire de la Chambre de 1910 à 1912[5].

Parti sur le front comme sergent de Chasseurs alpins, il est promu lieutenant après avoir participé aux batailles de la Marne et de l'Yser. Alors que ses frères Maurice et Pierre ont déjà été l'un tué[6], l'autre grièvement blessé en 1914, il tombe le alors qu'il entraînait ses chasseurs à l'assaut d'une position allemande au Hartmannswillerkopf[7]. Malgré leur inimitié politique, Maurice Barrès « salue ces beaux combattants »[8].

Ses obsèques ont lieu à Valleiry, commune natale de son père, le [5],[9].

Distinction et hommages modifier

  • Chevalier de la Légion d'honneur[2].
  • Un buste[10], destiné à perpétuer son souvenir, est inauguré le dimanche à Albertville, sous la présidence de Paul Painlevé[11], en présence d'une « foule considérable »[12]. Le ministre de la Guerre sortant célèbre « l'image du lutteur et du héros que fut Félix Chautemps », après que de nombreux discours, dont celui d'Antoine Borrel, ont rappelé ses « vertus civiques et militaires »[12].
  • Son nom, avec celui de son frère Maurice, est inscrit sur le monument aux morts de Fontaine-la-Guyon[13], commune natale de leur mère Blanche Chevalier.
  • Albertville et Ugine ont une rue Félix-Chautemps.

Bibliographie modifier

  • « Félix Chautemps », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • André Gaucher, Une grande famille parlementaire : les Chautemps, Paris, Société nouvelle d'éditions parisiennes, , 335 p. (lire en ligne). La diffusion de ce livre « à profusion » en Savoie est citée par Félix Chautemps comme un des éléments constitutifs de la campagne de diffamation dont il a été victime, et qui a conduit selon lui à son échec à l'élection d'avril-mai 1914. À la suite de sa protestation officielle le 8e bureau de la Chambre adopte, sans commission d'enquête[14], la proposition d'annuler l'élection de son concurrent « due à des faits de pression et de corruption dûment établis »[15],[16] mais la discussion de cette proposition, la guerre ayant éclaté, est « ajournée à la fin des hostilités »[17]. MM. Gaucher et Chautemps avaient déjà eu maille à partir en 1913 : A. Gaucher, s'estimant offensé par un article publié par Félix Chautemps dans un journal « savoisien », lui avait envoyé ses témoins[18].

Notes et références modifier

  1. a et b Acte no 1512 du , registre des naissances du 3e arrondissement de Paris.
  2. a et b « Cote LH/509/3 », base Léonore, ministère français de la Culture
  3. « Marie Félix Chautemps », sur Mémoire des hommes (consulté le )
  4. Jean-André Faucher, Histoire de la Grande Loge de France, 1738-1980, Éditions Albatros, , 323 p., p. 160.
  5. a et b « Félix Chautemps », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  6. « Louis Maurice Chautemps », sur Mémoire des hommes (consulté le )
  7. « Quand le Petit Comtois s’enorgueillit des morts de la famille Chautemps », sur aetdebesancon (consulté le )
  8. Maurice Barrès, L’Âme française et la guerre, t. III : La Croix de guerre, (présentation en ligne), p. 299
  9. « Le monde & la ville : deuils », Le Figaro,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  10. « Buste Félix Chautemps à Albertville », sur Panoramio (consulté le )
  11. « Un monument à F. Chautemps », Le Petit Parisien,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  12. a et b « L'inauguration du monument Félix Chautemps », Le Temps,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  13. « Monument aux morts : Fontaine-la-Guyon », sur Perche-Gouët (consulté le )
  14. « Dépêches particulières de la Chambre : les élections contestées », Le Temps,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  15. « Rapport d'élection ... : département de la Savoie, circonscription d'Albertville », Journal officiel de la République française - débats parlementaires,‎ , p. 2737-2739 (lire en ligne)
  16. L.L., « Coulisses politiques : commissions d'enquête », Le Gaulois,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  17. « Une élection en suspens », Le Matin,‎ , p. 3
  18. Jean de Paris, « Informations : L'affaire André Gaucher-Félix Chautemps », Le Figaro,‎ , p. 5 (lire en ligne)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier