Famille Reinach

famille allemande puis française

Famille Reinach
Image illustrative de l’article Famille Reinach

Blasonnement D'argent à une mer au naturel ; au chef parti: au 1) de sable à trois abeilles mal ordonnées d'or ; au 2) tiercé en pal de sinople, d'argent et de gueules.[1]
Devise Perseverando[2]
Pays ou province d’origine Électorat de Mayence

La famille Reinach est une famille juive française originaire d'Allemagne, dont sont issues plusieurs personnalités éminentes dans les domaines culturel, politique et financier.

Il ne faut pas la confondre avec la famille noble alsacienne de Reinach, de confession catholique.

Principaux membres modifier

L'ancêtre de la famille serait un certain Herz Mayer[3], qui aurait pris le nom toponymique de « Reinach » avant 1741, date à laquelle la présence de Jekel Reinach est attestée au sein de la communauté juive de Mayence[4].

Parmi les descendants des Reinach de Mayence, on compte le philosophe Adolf Reinach (1883-1917)[4].

Petit-fils d'Herz Mayer, le marchand Joseph-Jacob Reinach (1781-1856) s'installe à Francfort-sur-le-Main, où il épouse Thérèse May (1785-1859), fille d'un riche banquier de cette ville[3]. En 1814, Thérèse Reinach a donné naissance à deux garçons jumeaux, Adolf et Hermann, auteurs des deux branches ci-dessous. Le second puis deux des fils du premier se sont fixés en France au milieu du XIXe siècle[4].

Branche d'Adolf von Reinach modifier

Les Reinach-Cessac ont été les propriétaires du château du Val à Saint-Germain-en-Laye entre 1892 et 1926[5].
Chapelle funéraire des Reinach-Cessac au cimetière de Passy.

Adolf Reinach (1814-1879), banquier et consul de Belgique à Francfort, a changé son patronyme en « von Reinach » après avoir été anobli et créé baron en Italie en 1866. Confirmé en 1867 par le roi de Prusse, ce titre est héréditaire. Adolf est le père de :

  • Jacob Adolphe Reinach, alias Jacques, 2e baron de Reinach (1840-1892), banquier impliqué dans le scandale de Panama, beau-père de son cousin Joseph Reinach, père de :
    • Lucien de Reinach (1864-1909), administrateur colonial en Indochine.
  • Albert von Reinach (1842-1905), banquier et géologue ;
  • Oscar, 4e baron de Reinach (1845-1922), banquier, a été créé comte romain de Reinach [de] Cessac par le pape Léon XIII en 1885. Le , à Paris, il a épousé Jeanne Félicie Marie Alice Lacuée de Cessac (1846-1920), dont la mère est née Montesquiou-Fezensac[6]. Converti au catholicisme[7], Oscar de Reinach-Cessac est le père de :
    • Pierre Adolphe Paul Marie (1883-1969), époux d'Antoinette Costa de Beauregard (1899-1991), dont postérité ;
    • Gérard Jacques Paul Marie (1884-1915), mort au champ d'honneur en 1915, sans postérité ;
    • Gaston Arthur Antoine (1887-1971), sans postérité[8].

Branche d'Hermann Reinach modifier

Ancienne maison de Salomon Reinach, au bord de la terrasse de Saint-Germain-en-Laye.
Plaque commémorative rue Salomon-Reinach, à Saint-Germain-en-Laye (1949)[9].

Hermann-Joseph Reinach (1814-1899), frère jumeau d'Adolf, établi à Paris en 1845, a épousé Julie Büding, fille d'un banquier de Cassel[3]. Ils ont eu trois fils :

  • Joseph Reinach (1856-1921), avocat, journaliste et homme politique, témoin de l'affaire Dreyfus, époux d'Henriette Reinach (1866-1918), fille de son cousin Jacques, et père de :
    • Julie Reinach (1885-1971), épouse de Pierre Goujon (1875-1914) ;
    • Adolphe Reinach (1887-1914), archéologue, helléniste et égyptologue, mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, tué dans les Ardennes en 1914, époux de Marguerite, dite Magui Dreyfus (1890-1980), fille de Mathieu Dreyfus, père de :
      • Jean-Pierre Reinach (1915-1942), sous-lieutenant de la France libre, mort au combat, épouse en 1941 la baronne Naomi Luisa Nina de Rothschild (1920-2007).
  • Théodore Reinach (1860-1928), archéologue, mathématicien, juriste, historien et homme politique, père de deux fils :
    • Julien Reinach (1892-1962), conseiller d'État, déporté à Drancy puis à Bergen-Belsen, d'où il revint très affaibli ;
    • Léon Reinach (1893-1944), musicien, compositeur, assassiné à Auschwitz avec ses deux enfants Fanny (23 ans) et Bertrand (20 ans) (convoi no 62)[10],[11]. Sa femme, née Béatrice de Camondo a été déportée par le convoi no 69.

Notes et références modifier

  1. Blasonnement corrigé par rapport à celui donné par Rietstap, à savoir : D'argent à une mer agitée au naturel, en pointe ; au chef parti : a. de sable à trois abeilles mal ordonnées d'or ; b. tiercé en pal de sinople, d'argent et de gueules. (Rietstap, p. 544).
  2. Rietstap, p. 544.
  3. a b et c Corrine Casset, « Joseph Reinach avant l'affaire Dreyfus : un exemple de l'assimilation politique des juifs de France au début de la Troisième République », Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1982 pour obtenir le diplôme d'archiviste paléographe, Paris, École des Chartes, 1982, p. 51 et seq.
  4. a b et c Schumann et Smith, p. 1.
  5. Roger Berthon, La Forêt de Saint-Germain-en-Laye, Paris, CIDAP, 1957, p. 21.
  6. Le Triboulet, 4 juillet 1886, p. 10.
  7. La Patrie, 22 novembre 1892, p. 2.
  8. Les deux portraits en pendants de M. et Mme de Reinach-Cessac par Emil Fuchs (1904), ainsi qu'un portrait de groupe de leurs fils Pierre, Gérard et Gaston par Camille Melnick (1890), ont figuré à une vente aux enchères à Paris le .
  9. France-Illustration, 25 juin 1949, p. VII (consultable en ligne sur Gallica).
  10. François Boulet, Leçon d'histoire de France : Saint-Germain-en-Laye, des antiquités nationales à une ville internationale, Presses Franciliennes, 2006.
  11. Pierre Albertini, « Les juifs du lycée Condorcet dans la tourmente », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, n°92, 2006/4, p. 81-100.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier