Flavien Hugonin

prélat catholique français

Flavien Hugonin
Image illustrative de l’article Flavien Hugonin
Flavien Hugonin auprès de Louis Martin, lors de la prise d'habit de Thérèse de Lisieux.
Biographie
Naissance
Thodure (France)
Décès (à 74 ans)
Caen (France)
Évêque de l'Église catholique
Dernier titre ou fonction Évêque de Bayeux et Lisieux
Fonctions épiscopales Évêque de Bayeux
Évêque de Bayeux et Lisieux

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Flavien Hugonin (1823-1898) est un évêque de Bayeux et Lisieux.

Biographie modifier

Quatrième enfant d'une fratrie de neuf, Flavien Abel Antoine Hugonin est né le à Thodure (Isère), il est ordonné prêtre le , puis évêque de Bayeux et Lisieux le .

Flavien Hugonin est célèbre pour avoir été l'évêque responsable du diocèse à l'époque de sainte Thérèse à qui il a administré la confirmation le , qu'il a rencontrée à nouveau le quand elle lui a demandé l'autorisation d'entrer au carmel de Lisieux et encore le lors de sa prise d'habit.

À l'occasion du 25e anniversaire de son épiscopat, le pape Léon XIII lui confère le pallium en .

Il meurt le à Caen.

Grand-père spirituel de sainte Thérèse modifier

Si la vie de l'évêque Flavien Hugonin est assez méconnue, Thérèse de Lisieux présentait, dans son Histoire d'une âme, les vertus de ce personnage.

1884 modifier

Leur première rencontre était un événement religieux. Il s'agissait de la confirmation de Thérèse à l'âge de 11 ans, tenue à l'abbaye bénédictine Notre-Dame-du-Prè-lès-Lisieux, le samedi 14 juin 1884[ec 1]. La carmélite n'écrivait que sa fonction : « mais Monseigneur n'ayant pu venir au jour marqué, j'eus la consolation d'avoir deux jours de solitude. »[ma 1]

1887 modifier

Thérèse, qui voulait maintenant entrer au carmel de Lisieux à l'âge de 15 ans, a reçu le refus du supérieur du carmel de Lisieux, Jean-Baptiste Delatroëtte[ec 2]. Toutefois, il lui a déclaré « qu'il n'était que le délégué de Monseigneur [l'évêque] et que s'il voulait me permettre d'entrer au Carmel, lui n'aurait plus rien à dire »[ma 2]. C'est la raison pour laquelle, accompagnée par son père Louis Martin, elle a visité l'évêché de Bayeux le lundi 31 octobre 1887[ec 3]. L'évêque, qui avait tenté de lui demander de rester chez elle pendant encore quelques ans, lui a répondu que l'entrée serait possible, à condition que le supérieur du carmel l'admette. Déjà reçu l'opposition de ce dernier, Thérèse a versé aussitôt ses larmes : « je fis plus que montrer des diamants à Monseigneur, je lui en donnai !... Je vis bien qu'il était touché ; me prenant par le cou, il appuyait ma tête sur son épaule et me faisait des caresses, comme jamais paraît-il, personne n'en avait reçu de lui. Il me dit que tout n'était pas perdu, qu'il était bien content que je fasse le voyage de Rome afin d'affermer ma vocation et qu'au lieu de pleurer je devais me réjouir ; »[ma 3]. Donc, l'évêque n'a pas hésité à l'encourager, en cherchant une solution.

Or, Thérèse, n'ayant pas reçu sa réponse en Italie, a directement demandé au pape Léon XIII sa permission, ce qui favorisait la mobilisation de certains religieux, surtout celle de l'abbé Maurice Révérony, vicaire général de Bayeux depuis 1878 sous Flavien Hugonin. La fille attendait encore autorisation de l'évêque. Après l'expédition de sa lettre, la réponse de l'évêque qui autorisait l'entrée est arrivée au carmel de Lisieux le 28 décembre[ma 4], selon laquelle elle y entrerait le lundi 9 avril 1888[ec 3].

1889 modifier

Flavien Hugonin est venu au carmel, le , en faveur de la prise d'habit de Thérèse. L'évêque était tellement content de ceux que cette Carmélite ont achevés qu'il a fait ajouter une chose solennelle. Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Face, son nom à partir de ce jour-là, se souvenait : « À la fin de la cérémonie Monseigneur entonna le Te Deum, un prêtre essaya de faire remarquer que ce cantique ne se chantait qu'aux professions, mais l'élan était donné et l'hymne d'action de grâces se continua jusqu'au bout »[ma 5].

Dans ses dernières années, Louis Martin († 1894) subissait une maladie mentale assez grave. Dorénavant, c'était l'évêque Flavien Hugonin qui exprimait à Thérèse un véritable amour paternel et spirituel :

« Monseigneur entra après la cérémonie, il fut d'une bonté toute paternelle pour moi. Je crois bien qu'il était fier de voir que j'avais réussi, il disait à tout le monde que j'étais « sa petite fille ». À chaque fois qu'il revint depuis cette belle fête, sa Grandeur fut toujours bien bon pour moi, »

— Manuscrit autographe A72v[ma 5] ; voir aussi la gravure au-dessus.

N.B.: Il est à noter que, dans l'autobiographie de sainte Thérèse, cette dernière citait une autre fois le mot « sa petite fille ». Il s'agit de la fin de l'entretien au sein de l'évêché de Bayeux : « Monseigneur nous reconduisit jusqu'au jardin. Papa l'amusa beaucoup en lui disant qu'afin de paraître plus âgée, je m'étais fait relever les cheveux. (Ceci ne fut par perdu car Monseigneur ne parle pas de « sa petit fille » sans raconter l'histoire des cheveux... »[ma 3].

1890 modifier

En septembre 1890, l'évêque était malade. Le 24, Thérèse l'attendait dans son monastère, pour la cérémonie de sa prise de voile. Toutefois, « Monseigneur qui devait venir et dîner chez mon Oncle se trouva malade et ne vint pas non plus, »[ma 6]. Absence totale, car ni Louis Martin ni l'abbé Almire Pichon, ancien confesseur, n'ont assisté à la cérémonie[ec 4]. D'où cette expression.

1891 modifier

Parmi les visites de l'évêque, celle du 23 novembre 1891 était , pour Thérèse, exceptionnelle. Il est entré au monastère, en faveur du 300e anniversaire du décès de saint Jean de la Croix, en fonction de présider la clôture de célébration[ec 5]. La joie de cette carmélite, qui admirait toujours les œuvres de ce saint, était telle que l'intimité que l'évêque lui a manifestée était interprétée, par elle, comme une bénédiction céleste : « je me souviens surtout de sa visite à l'occasion du centenaire de N[otre] P[ère] St Jean de la Croix. Il me prit la tête dans ses mains, me fit mille caresses de toutes sortes, jamais, je n'avais été aussi honorée ! En même temps le Bon Dieu me fit penser aux caresses qu'il voudra bien me prodiguer devant les anges et les Saints et dont il me donnait une faible image dès ce monde, aussi la consolation que je ressenti fut bien grande...... »[ma 5].

Distinction modifier

Références bibliographiques modifier

  1. folio A36v [lire en ligne]
  2. folio A52r [lire en ligne]
  3. a et b folios A54v et 55r
    [lire en ligne]
  4. folio A68r [lire en ligne]
  5. a b et c folio A72v [lire en ligne]
  6. folio A77r [lire en ligne]
  • Thérèse de Lisieux, Conrad De Meester (éd.), Histoire d'une âme, Éditions du Jubilé, 2001 (ISBN 978-2-866-79417-0)
  1. p. 425
  2. p. 187, note n° 2
  3. a et b p. 426
  4. p. 251
  5. p. 241, note n° 1

Bibliographie modifier

  • De Materia et forma apud sanctum Thomam, 1854
  • Ontologie, 1856
  • Résumé de la thèse présentée à la Faculté de théologie de Paris, 1856
  • Philosophie du droit social, 1885, réédité en 2009
  • Mandement, 1892

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )