Florent van Ertborn
Florent van Ertborn, né le à Anvers et mort le à La Haye, est un homme politique et collectionneur néerlandais originaire des Pays-Bas autrichiens (Belgique).
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Biographie
modifierFils d'Emmanuel-François-de-Paule van Ertborn (1761-1818) et de Catherine-Henriette-Josèphe de Witte (née en 1758)[1], Florent-Joseph van Ertborn est issu d'une riche famille originaire de Malines.
Orangiste, le chevalier van Ertborn est le bourgmestre de sa ville natale entre 1817 et 1828, à l'époque où la Belgique appartient au royaume uni des Pays-Bas de Guillaume Ier. Sous sa magistrature, le port sur l'Escaut est agrandi et les dettes de la ville sont réduites. C'est également à son initiative que la première école gratuite d'Anvers voit le jour en 1818 ou 1819[2]. En 1826, aux côtés du baron Philippe de Pret de ter Veken (d) et de Mathieu-Ignace Van Brée, il fait partie de la commission chargée de préparer l'érection d'une statue de Rubens sur la Groenplaats[3].
En 1828, il est nommé gouverneur de la province d'Utrecht. Guillaume Ier le nomme également chambellan et membre de l'Institut royal[4].
Il est décoré de nombreuses distinctions honorifiques néerlandaises et étrangères : chevalier de l'Éperon d'or, de la Légion d'honneur et du Lion néerlandais[4]. Selon Saint-Allais, suivi par quelques autres auteurs du XIXe siècle[4],[5], Van Ertborn aurait également été présenté comme chevalier de Malte le 27 septembre 1819[6], mais cette affirmation est impossible car Van Ertborn s'est marié en 1830, or les chevaliers de Malte sont des moines réguliers qui prononcent des vœux religieux perpétuels qui les engagent à vie[7].
Le 26 mai 1830, il épouse à Utrecht Adrienne-Éléonore-Joséphine van Heeckeren (1812-1850), fille du baron Guillaume-Frédéric van Heeckeren (1758-1835)[1].
Après la révolution belge, la majorité des notables anversois souhaite que Florent van Ertborn redevienne bourgmestre, mais il décline cette élection. Malgré cet acte de loyalisme, il est suspecté de sympathies envers ses compatriotes et finit par être révoqué de son poste de gouverneur en 1831.
Devenu presque aveugle, il meurt à La Haye en 1840, mais il est ensuite inhumé avec les honneurs dans sa ville natale[5]. Son nom a été donné à une rue d'Anvers, la Van Ertbornstraat, située derrière l'Opéra royal flamand.
Collection
modifierVan Ertborn est surtout connu pour son intérêt pour les primitifs flamands, dont il contribue à la redécouverte, en rassemblant progressivement une importante collection d'une centaine de tableaux, qu'il lègue à sa ville natale[4],[5]. La plupart de ces peintures appartiennent à la Renaissance flamande, mais d'autres écoles de la même époque sont également représentées. Pour honorer la mémoire de ce généreux donateur, la ville d'Anvers a fait réaliser son buste en marbre par le sculpteur Joseph Geefs en 1849.
Les œuvres de ce « musée van Ertborn » sont aujourd'hui conservées au musée royal des Beaux-Arts d'Anvers. Pendant la restauration complète de ce musée, entre 2019 et 2022, plusieurs de ces tableaux sont présentés au musée Mayer van den Bergh, dans le cadre d'une exposition consacrée à la constitution des riches collections de Florent van Ertborn et de Fritz Mayer van den Bergh (en)[8].
Galerie
modifierSauf mention contraire, les œuvres ci-dessous, léguées par Van Ertborn à sa ville natale et conservées au musée royal des Beaux-Arts d'Anvers, ont été peintes à l'huile sur des panneaux de bois. Elles sont rangées par ordre chronologique de création. Le numéro d'inventaire est indiqué entre crochets.
Écoles des anciens Pays-Bas
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Jan van Eyck, Vierge à la fontaine, 1439 [411][11].
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Suiveur de Rogier van der Weyden, L'Annonciation, première moitié du XVe siècle [396][15].
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Rogier van der Weyden, Portrait de Philippe de Croÿ, vers 1460 [254][16].
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Gérard David, Les Quatre Marie revenant du tombeau du Christ, vers 1485 [179][18].
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Maître de 1499, Diptyque de Chrétien de Hondt, abbé de Notre-Dame des Dunes, 1499 [255-256][16].
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Maître de Francfort, L'Adoration des mages (panneau central d'un triptyque), début du XVIe siècle [168][20].
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Jacob Cornelisz van Oostsanen, Portrait d'homme, 1514 [559][21].
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Gérard David, Le Repos durant la fuite en Égypte, vers 1515 [47][23].
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Michel Sittow, Portrait d'homme, vers 1515 [537][24].
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Quentin Metsys, Sainte Marie Madeleine, vers 1514-1524 [243][26].
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Quentin Metsys, Portrait de Pieter Gillis, vers 1517-1530 [198][27].
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Maître de l'Adoration Groote, Le Christ en croix, années 1520 [325][28].
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Attribué à Jan Mostaert, La Sibylle de Tibur, années 1520 [557][29].
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Jan Gossaert, Portrait d'homme, vers 1520-1525 [263][30].
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Quentin Metsys, Saint Christophe, avant 1530 [29][31].
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Quentin Metsys, Vierge et Salvator Mundi, avant 1530 [242-241][32].
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Ambrosius Benson, Deipara Virgo, vers 1530 [262][33].
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Lucas de Leyde, L'Anneau, vers 1530 [202][34].
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Joos van Cleve, L'Enfant Jésus, vers 1530 [459][35].
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Suiveur de Jérôme Bosch, La Tentation de saint Antoine (copie partielle du triptyque de Lisbonne), milieu du XVIe siècle [25][39].
Autres écoles
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Simone Martini, L'Annonciation (panneaux du polyptyque Orsini), tempera sur panneau, première moitié du XIVe siècle [257-258][44].
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Fra Angelico, Saint Romuald interdit l’entrée du couvent à l’empereur Otton III, tempera sur panneau, vers 1430-1435 [3][45].
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Jean Fouquet, La Vierge et l'Enfant entourés d'anges (panneau isolé du Diptyque de Melun), vers 1452-1458 [132][46].
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Antonello de Messine, La Crucifixion, 1475 [4][47].
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Lucas Cranach l'Ancien, Adam et Ève, années 1520 [42][50].
Notes et références
modifier- Goethals (cf. Bibliographie).
- Revue municipale, 13 mai 1899, p. 1279 (consultable en ligne sur Gallica).
- Le Moniteur universel, 26 août 1826, p. 1227.
- Alvin, col. 693.
- Jules de Brauwere, Anvers. Musée royal illustré : reproduction de 151 des principaux tableaux anciens, Bruxelles, Huysmans, s.d. [1894], avant-propos (consultable en ligne sur Gallica).
- Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, t. XX, Paris, Bachelin-Deflorenne, 1875, p. 336 (consultable en ligne sur Gallica).
- Alain Demurger, Les Hospitaliers. De Jérusalem à Rhodes (1050-1317), Paris, Tallandier, 2013, p. 167).
- Présentation de l'exposition La Madone rencontre Margot La Folle : les collectionneurs derrière les grandes œuvres (5 octobre 2019 - 9 janvier 2022) sur le site du Musée Mayer van den Bergh (consulté le 22 juillet 2021).
- Van Lerius, p. 562-563.
- Acheté en 1828 à la veuve Oyen (Van Lerius, p. 469-470).
- Acheté en 1830 au curé de Dikkelvenne (Van Lerius, p. 470.
- Acquis en Hollande en 1823 (Van Lerius, p. 72).
- Van Lerius, p. 573.
- Acheté en 1826 aux héritiers de M. Pirard à Dijon (Van Lerius, p. 442-445).
- Autrefois attribué à Memling puis à Van der Weyden lui-même. Acheté en Allemagne en 1833 (Van Lerius, p. 445).
- Autrefois attribué à Hans Memling (Van Lerius, p. 255).
- Acheté à la vente Vivant Denon en 1826. Autrefois attribué à Antonello de Messine (Van Lerius, p. 39).
- Autrefois attribué à Jan Gossart (Van Lerius, p. 186).
- Autrefois attribué à Gerard van der Meire (d) (Van Lerius, p. 434).
- Autrefois attribué à Konrad Fyol (en) (Van Lerius, p. 173).
- Provient du cabinet Brentano à Amsterdam. D'un maître inconnu de l'école hollandaise selon Van Lerius (p. 579)
- Van Lerius, p. 118.
- Autrefois attribué à Henri Bles (Van Lerius, p. 100).
- D'un « maître inconnu » selon Van Lerius (p. 572).
- Autrefois attribué à Lucas de Leyde (Van Lerius, p. 212).
- Acheté en 1836 à Anvers, à la vente Van Hal (Van Lerius, p. 247).
- Autrefois pris pour un portrait d'Érasme, dont il est en réalité le pendant, et attribué à Hans Holbein le Jeune (Van Lerius, p. 208).
- Autrefois attribué à Jan van Scorel (Van Lerius, p. 332).
- Acheté à Bois-le-Duc en 1828. D'un maître inconnu de l'école hollandaise selon Van Lerius (p. 578).
- Autrefois attribué à Jan Mostaert (Van Lerius, p. 260).
- Autrefois attribué à Dirk Bouts (Van Lerius, p. 72).
- Van Lerius, p. 246-247.
- Autrefois attribué à Jan Mostaert. Ce tableau, qui provient de la chapelle Rockox à l'ancienne église des Récollets d'Anvers, a été acheté en 1826 à un tonnelier de la Mattestraat (Van Lerius, p. 259).
- Van Lerius, p. 211.
- Autrefois attribué à Bernard van Orley (Van Lerius, p. 495).
- Autrefois attribué à Quentin Metsys (Van Lerius, p. 247).
- D'un « maître inconnu » selon Van Lerius (p. 580).
- D'un « maitre inconnu » pour Van Lerius (p. 574).
- Autrefois attribué à Bosch lui-même (Van Lerius, p. 61).
- Autrefois attribué à Jan Gossaert (Van Lerius, p. 187).
- Autrefois attribué à Paul Bril (Van Lerius, p. 73).
- Van Lerius, p. 253.
- D'un « maître inconnu » pour Van Lerius, qui le date de 1549 (p. 574).
- Acheté à Dijon (Van Lerius, p. 257-258).
- Acheté en 1825, à Paris (Van Lerius, p. 36-37).
- Van Lerius, p. 157-158.
- Acheté en 1826 (Van Lerius, p. 38-39).
- Autrefois attribué aux frères Victor et Henri Dunwege (Van Lerius, p. 151).
- Autrefois attribué à un maître inconnu de l'école hollandaise ou de l'école allemande (Van Lerius, p. 580).
- Van Lerius, p. 97.
- Autrefois attribué à Hans Holbein le Jeune. Acheté en Hollande en 1833 (Van Lerius, p. 6 et 77).
- Van Lerius, p. 153.
- Van Lerius, p. 98.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Auguste Alvin, « Ertborn (Florent-Joseph, chevalier van) », Biographie nationale de Belgique, t. 6, 1878, col. 693 (consultable en ligne sur le site de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, consulté le 22 juillet 2021).
- Félix-Victor Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du royaume de Belgique, t. 2, Bruxelles, 1849, s.p. (consultable en ligne sur Gallica).
- Théodore van Lerius (d), Catalogue du musée d'Anvers, 3e édition complétée, Anvers, 1874, 647 p. (consultable en ligne sur Gallica).
Liens externes
modifier- « Merci, Florent ! », présentation du collectionneur Florent van Ertborn sur le site du Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers (consulté le 28 juillet 2021).
- Ressources relatives aux beaux-arts :