Jean Claude Gandur
Jean Claude Gandur, né le à Grasse (Alpes-Maritimes), est un homme d'affaires, collectionneur d’art et mécène suisse, originaire du canton de Vaud.
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Biographie
modifierOrigines et formation
modifierAprès une enfance passée à Alexandrie, puis des études de droit et de sciences politiques à l’université de Lausanne, Jean Claude Gandur rejoint en 1976 la société du négociant en matières premières Philipp Brothers (Phibro depuis 1986), où il reste huit ans, travaillant pour la filiale zougoise de l’entreprise[1]. C’est cette formation qui le mène à l’industrie pétrolière.
Carrière
modifierActivité dans l'industrie pétrolière
modifierEn 1987, Jean Claude Gandur fonde le groupe pétrolier Addax & Oryx (AOG depuis 2013[2]). En 1994, le groupe crée sa filiale d’exploration pétrolière, Addax Petroleum et rachète, en 1998, les concessions appartenant à la société américaine Ashland[3],[4]. Le focus de cette nouvelle société est l'exploitation pétrolière en Afrique, notamment au Nigéria. Selon l'association Organized Crime and Corruption Reporting Project, Jean Claude Gandur y aurait racheté des champs pétroliers à des prix particulièrement avantageux à la fin des années 90[5].
En 2009, Addax Petroleum est revendu au groupe chinois Sinopec pour 7,2 milliards de dollars américains[6],[7].
Jean Claude Gandur poursuit son activité avec la création de la société Nyala Shipping SA en 2009 et, en 2010, celle d’Oryx Petroleum[8],[9]. Le groupe AOG est domicilié à Malte[10].
Fortune personnelle
modifierDepuis 2008, Jean Claude Gandur apparaît sur la liste des plus grosses fortunes mondiales établie par le magazine américain Forbes. En 2010, sa fortune est estimée à plus de deux milliards de francs suisses[11]. En 2011, toujours selon Forbes, il est la septième fortune de Suisse[12][réf. souhaitée]. Fin 2023, selon le magazine Bilan, sa fortune personnelle est estimée entre deux et trois milliards de francs suisses[13].
Fondation Gandur pour l’art
modifierAux côtés d’œuvres antiques grecques et romaines, la collection d'antiquités égyptiennes de Jean Claude Gandur compte de nombreuses pièces. La fondation Gandur pour l'Art qu'il a créée en gère les collections qu'il a constituées et qui comptent environ 800 toiles de peintures européennes, plus de 1200 artéfacts antiques, 400 œuvres d'art allant du XIIe au XVIIIe siècle, plus de 400 objets ethnographiques (Océanie et précolombien) ainsi que de 420 œuvres d'artistes d'Afrique et de sa diaspora[14],[15],[16],[17].
En , Jean Claude Gandur s'engage auprès de la ville de Genève à investir 40 millions de francs suisses[18] dans un projet de la ville de rénovation et d'agrandissement du musée d'art et d'histoire par Jean Nouvel; en contrepartie le musée s'engageait à exposer pour une durée de 99 ans une partie des collections d'antiquités et de peintures[19],[20]. A l'époque, le montant du projet de rénovation s'élève alors à 131 millions de francs suisses et repose sur un partenariat public-privé; 64 millions à charge de la collectivité publique, tandis que le reste du budget doit venir du privé, dont les 40 millions financés par Jean Claude Gandur[21]. En mai 2015, le conseil municipal genevois vote en faveur du projet[21]. Cependant, un comité référendaire composé d'Ensemble à Gauche, l'Union démocratique du centre (UDC) et des Verts'libéraux s'oppose à ce projet. Leur référendum aboutit en juillet 2015[22]. Le , les citoyens genevois rejettent ce projet d'agrandissement à 54%, entraînant le retrait de Jean Claude Gandur[19].
En 2011, une centaine de peintures de sa collection sont exposées au musée Rath, puis au musée Fabre à Montpellier, parmi lesquelles des œuvres de Dubuffet, Picabia, Fautrier, Poliakoff, Alfred Manessier, Jean Le Moal ou Georges Mathieu, de l’Allemand Hans Hartung, l'Italien Lucio Fontana ou le Catalan Antoni Tàpies.
Un nouveau projet de musée pour abriter ses collections, est lancé dans les années 2020. Le musée serait construit sur fonds privés (budget prévisionnel de 50 à 60 millions d'euros), la fondation demandant toutefois la mise à disposition d'un terrain. Fin 2023, sont en lice les villes de Bordeaux, Strasbourg et Caen[23]. Le 24 mai 2024, la fondation annonce avoir choisi Caen[24].
Affaires judiciaires
modifierDepuis 2009, un procès oppose Jean Claude Gandur et Vincent Mangeat, l'architecte qui avait dirigé le chantier de la villa Gandur, à Tannay, achevée en 2006[25]. L'un des éléments du procès est la défaillance d'un climatiseur, qui a endommagé la collection d'œuvres anciennes[26].
En 2015, à la suite de la publication d'un article dans le quotidien genevois Le Courrier, dans le cadre du débat sur la rénovation du musée d'art et d'histoire, Gandur dépose une plainte pénale pour diffamation et calomnie contre le journaliste, et une demande civile pour atteinte à l’honneur, contre le journaliste auteur de l’article et le journal[27]. La plainte pénale est classée par le procureur général genevois en . Le procès civil se poursuit devant le Tribunal civil de première instance[28]. Le plaignant perd le procès et fait appel de la décision auprès de la Cour de justice du canton de Genève[29]. Le journal est condamné à enlever l’article et à publier les attendus. Le journal fait appel auprès du Tribunal fédéral qui à son tour déboute le journal[30]. Actuellement (juin 2024), l’affaire est portée par le journal devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg[31].
En 2022, il dépose une plainte contre X après avoir découvert qu'un portrait de Fayoum dont il a fait l'acquisition auprès de la galerie Phoenix Ancient Art de Genève et provenant de la maison Pierre Bergé & associés était probablement muni de faux document[32]. Actuellement (juin 2024), un procès est en cours couvrant également d'autres pans de l'affaire[33],[34].
En 2024, Jean-Claude Gandur et sa société Addax And Oryx Group Plc attaquent en justice le journaliste français Thomas Dietrich en Suisse. Ce dernier dénonce les agissements du groupe pétrolier en Guinée sur X/Twitter et sur YouTube[35],[36].
Vie privée
modifierEn 2015, Jean Claude Gandur, qui vivait alors à Londres, déménage à Malte[37].
Notes et références
modifier- « Jean-Claude Gandur: Pétrole et œuvres d’art », sur lejdd.fr, (consulté le )
- « Addax & Oryx devient AOG - Jeune Afrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- (en) « Addax expanding, extending production from 'marginal' Nigerian fields », sur Offshore, (consulté le )
- AOG, « AOG fête 30 ans d’investissements et d’esprit d’entreprise », sur Agence Ecofin (consulté le )
- (en) OCCRP, « Swiss-Based Fund AOG Poured Cash Into Accounts Shared With African Politicians », sur OCCRP (consulté le )
- « article de La Tribune », (consulté le )
- « Les Chinois achètent au prix fort un groupe pétrolier canadien », sur L'Express, (consulté le )
- Agence Ecofin, « Oryx Petroleum réussit son entrée en bourse à Toronto », sur Agence Ecofin (consulté le )
- Bruna Basini, art. cit.
- « Jean Claude Gandur, le milliardaire vaudois s'exile à Malte », sur 24 heures, (consulté le )
- J.-Cl. Péclet, « Jean-Claude Gandur, « L’exil a forgé mon caractère » Le Temps, 12 mars 2010.
- « Jean-Claude Gandur », Forbes, mars 2011.
- « 300 plus riches – Jean Claude Gandur », sur Bilan, (consulté le )
- « Jean Claude Gandur « Je réfléchis à un musée personnel » », sur Le Quotidien de l'Art, (consulté le )
- [1]« Le portrait de Jean-Claude Gandur, milliardaire et passionné d'art », TSR, 8 mai 2011.
- « la fondation gandur pour l'art | Musée et Patrimoine Dijon », sur musees.dijon.fr (consulté le )
- « Fondation Gandur pour l'Art, Genève », sur www.fg-art.org (consulté le )
- « Le périple d’un milliardaire chez les calvinistes », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- ATS, « Les Genevois refusent le nouveau MAH à 54% », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Agrandissement et restauration du Musée d’art et d’histoire (MAH): le projet se précise | Ville de Genève - Site officiel », sur www.geneve.ch (consulté le )
- « Les Genevois refusent la rénovation du Musée d'art et d'histoire », sur rts.ch, (consulté le )
- « Les Genevois voteront sur le futur MAH », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Jean-Jacques Allevi, « Bientôt un musée Gandur à Bordeaux ? », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- « La Fondation Gandur pour l'art choisit Caen pour son musée », sur Les Echos, (consulté le )
- « article de Le Temps », périodique, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Agathe Duparc, « Jean-Claude Gandur raconte sa passion pour les pièces d'antiquité », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- Anna Vaucher, « La Ville et Gandur ont révisé la convention pour le MAH », La Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le )
- Laura Drompt, « Jean Claude Gandur: «J’ai été choqué, meurtri» », Le Courrier, (lire en ligne, consulté le )
- Anne Pitteloud, « La justice a tranché: Gandur n'a pas été diffamé », sur Le Courrier, (consulté le )
- ATS, « article de le Temps », sur LeTemps.ch, (consulté le )
- « «Le Courrier» recourt à Strasbourg contre Jean Claude Gandur », sur Tribune de Genève, (consulté le )
- (en-US) Devorah Lauter, « A Top Swiss Collector Believes He's Been Fooled by the Antiquities Smuggling Ring That Ensnared the Louvre's Director: 'It's Frightening' », sur Artnet News, (consulté le )
- « Une pièce antique égyptienne saisie à Lille par la justice pourrait être un faux », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Scandale à Lille : soupçonné d’être un faux, un “portrait du Fayoum” saisi au Palais des beaux-arts », sur Beaux Arts, (consulté le )
- François Pilet, « Google vole au secours d'un journaliste français censuré à Genève », sur Gotham City, (consulté le )
- « Carburant toxique en Guinée : Google et X se rangent du côté du journaliste Thomas Dietrich », sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport, (consulté le )
- « Jean-Claude Gandur: domicilié à Malte », sur agefi.com, (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Éric de Chassey et Éveline Notter, Les Sujets de l'abstraction, catalogue de l’exposition présentée au musée Rath de Genève du au , Éditions 5 Continents, 2011, 320 p. (ISBN 9788874395958)
Liens externes
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- Stéphanie Jaquet, « Jean-Claude Gandur, collectionneur passionné », [portrait et interviews filmés], RTS, .
- « Fondation Gandur pour l'Art »