Fosse Adolphe Thiers
La fosse Thiers.
La fosse Thiers.
Puits Thiers n° 1
Coordonnées 50,405415, 3,561785[BRGM 1]
Début du fonçage 1856
Mise en service 1860
Profondeur 608 mètres
Arrêt 1955 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1968
Puits Thiers n° 2
Coordonnées 50,405637, 3,561984[BRGM 2]
Début du fonçage 1856
Mise en service 1860
Profondeur 607 mètres
Arrêt 1955 (extraction)
1967 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1968
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Saint-Saulve
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Anzin
Groupe Groupe de Valenciennes
Ressources Houille
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Adolphe Thiers
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse Adolphe Thiers

La fosse Thiers ou Adolphe Thiers de la Compagnie des mines d'Anzin est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Saint-Saulve. Les deux puits sont commencés en 1856 et la fosse est en mesure d'extraire en 1860. Des terrils sont édifiés de l'autre côté de l'Escaut. Des cités sont bâties, ainsi qu'une église, des écoles, et une salle des fêtes. La fosse Thiers est détruite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite, avec en plus une centrale électrique et une cokerie. Durant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements causent l'arrêt de la centrale, donc de l'exhaure, ce qui cause l'ennoyage de l'étage le plus profond.

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. La fosse Thiers est concentrée en 1955 sur la fosse Cuvinot, et cesse par conséquent d'extraire. Le puits Thiers no 2 arrête en 1967 d'assurer le service et l'aérage. Les puits sont comblés l'année suivante et les installations sont détruites. Des exutoires de grisou sont installés sur les puits, et un sondage de décompression est entrepris en 1991. Les terrils sont exploités.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Thiers nos 1 et 2. Il ne reste rien de la fosse. Les cités ont été rénovées, et sont remarquables par le nombre de modèles différents de logement qu'elles contiennent. Les sites des terrils et de la fosse sont devenus des espaces verts. Trois cités minières et un groupe scolaire ont été classés le au patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse modifier

Fonçage modifier

La Compagnie des mines d'Anzin commence en 1856 les travaux de fonçage des deux puits de sa fosse Thiers, à Saint-Saulve, le long de l'Escaut[A 1]. Le puits no 2 est entrepris à trente mètres au nord-est[note 2] du puits no 1.

La fosse Thiers à l'origine.
La fosse et la centrale.

Les orifices des puits sont situés à l'altitude de 23 mètres[JD 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 139 mètres[A 1],[JD 1].

La fosse est nommée en l'honneur d'Adolphe Thiers, président du conseil d'administration de la Compagnie d'Anzin[A 1], devenu plus tard président de la République française.

Exploitation modifier

Des bowettes sont foncées vers le nord et vers le sud, elles recoupent de nombreuses veines de charbon, mais beaucoup d'entre elles ne sont pas exploitables. La fosse commence à extraire de la houille grasse en 1860[A 1]. Elle est reliée à la ligne de Somain à Péruwelz par un embranchement ferroviaire[1].

La fosse Thiers est détruite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite en 1919, et une cokerie et une centrale électrique sont bâties à proximité[A 1]. Durant la Seconde Guerre mondiale, en 1940, les installations subissent des bombardements, ce qui cause l'arrêt de la centrale donc des pompes d'exhaure. L'étage de 600 mètres est ennoyé[B 1].

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes[B 1]. Il est prévu de concentrer la fosse Thiers sur la fosse Cuvinot, sise à Onnaing[A 2], à 2 720 mètres à l'est[note 2]. Elles sont toutes deux reliées par une bowette à l'étage de 360 mètres en 1954. La concentration est effective en 1955, date à laquelle la fosse Thiers cesse d'extraire après avoir remonté 14 540 000 tonnes de houille depuis sa mise en service. Alors que le puits no 1 st inactif, le puits no 2 assure l'aérage et le service jusqu'à la fermeture, qui intervient en 1967. Les puits Thiers nos 1 et 2, respectivement profonds de 608 et 607 mètres, sont remblayés en 1968. L'ensemble des installations est détruit[B 1].

Reconversion modifier

Le carreau de fosse est reconverti en espace vert. Un sondage de décompression S03 est entrepris à 152 mètres au nord-est[note 2] du puits no 2 du au . D'un diamètre de 19,4 centimètres, il a atteint la profondeur de 210 mètres[BRGM 3],[note 3].

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Thiers nos 1 et 2. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Il ne subsiste rien de la fosse[3].

Les terrils modifier

Quatre terrils résultent de l'exploitation de la fosse et du complexe[4].

Terril no 179, Thiers modifier

Le terril Thiers.
Le terril Mixtes sur 179.
50° 24′ 12″ N, 3° 33′ 47″ E

Le terril no 179, Thiers, situé à Saint-Saulve, était le terril conique de la fosse Thiers des mines d'Anzin. Initialement haut de 83 mètres, il a été exploité par Tercharnor, il ne subsiste que la base[5].

Terril no 179A, Mixtes sur 179 modifier

50° 24′ 15″ N, 3° 33′ 55″ E

Le terril no 179, Mixtes sur 179, situé à Onnaing, était le terril plat de la fosse Thiers des mines d'Anzin. Il a été exploité par Tercharnor, il ne subsiste que la base[6].

Terril no 180, Remblais Petit Diable modifier

Le terril Remblais Petit Diable.
Le terril Cendres sur 180.
50° 24′ 06″ N, 3° 34′ 19″ E

Le terril no 180, Remblais Petit Diable, situé à Onnaing, est un terril plat. Initialement haut de quinze mètres, il a été exploité par Tercharnor[7].

Terril no 181, Cendres sur 180 modifier

50° 23′ 43″ N, 3° 33′ 24″ E

Le terril no 181, Cendres sur 180, situé à Saint-Saulve, est un terril de cendres plat, issu du fonctionnement de la Centrale de Thiers. Initialement haut de neuf mètres, il a été exploité[8].

Les cités modifier

De vastes cités ont été bâties autour de la fosse Thiers, à Bruay-sur-l'Escaut, Escautpont et Onnaing. La cité moderne Ledru-Rollin à Bruay-sur-l'Escaut, la cité moderne Thiers nouvelle à Bruay-sur-l'Escaut et Escautpont, et la cité pavillonnaire Brunehaut et son groupe scolaire à Escautpont, font partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été classés le au patrimoine mondial de l'Unesco. Ils constituent une partie du site no 8[9].

L'église Saint-Adolphe modifier

L'église Saint-Adolphe
Les écoles.
La salle des fêtes.
50° 24′ 29″ N, 3° 33′ 27″ E

L'église Saint-Adolphe est bâtie en 1875-1877 au cœur des cités les plus anciennes. Elle est baptisée Saint-Adolphe en l'honneur d’Adolphe Thiers.

Les écoles modifier

50° 24′ 30″ N, 3° 33′ 27″ E
50° 24′ 53″ N, 3° 33′ 32″ E

Deux groupes scolaires ont été bâtis dans les cités de la fosse Thiers : le premier est localisé de part et d'autre de l'église, le second l'est le long de la route reliant Valenciennes à Condé-sur-l'Escaut.

La salle des fêtes modifier

50° 24′ 27″ N, 3° 33′ 25″ E

Une salle des fêtes a été construite en face de l'église, de l'autre côté de la place.

Notes et références modifier

Notes
  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité moderne Ledru-Rollin à Bruay-sur-l'Escaut, la cité moderne Thiers nouvelle à Bruay-sur-l'Escaut et Escautpont, et la cité pavillonnaire Brunehaut et son groupe scolaire à Escautpont.
  2. a b et c Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  3. Le sondage de décompression S03 est géolocalisé 50° 24′ 25″ N, 3° 33′ 47″ E.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b c d et e Dubois et Minot 1991, p. 25
  2. Dubois et Minot 1991, p. 29
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1913, p. 162

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 25, 29. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 162. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article