Frédéric Chevillon

politicien français

Frédéric Chevillon, né le à Marseille (Bouches-du-Rhône) et mort pour la France le aux Éparges (Meuse), est un homme politique français.

Frédéric Chevillon
Illustration.
Monument en l'honneur de Frédéric Chevillon.
Fonctions
Député français

(2 ans et 7 mois)
Élection
Réélection 10 mai 1914
Circonscription Bouches-du-Rhône
Législature Xe et XIe (Troisième République)
Groupe politique Gauche radicale
Prédécesseur Henri Brisson
Successeur Circonscription supprimée
Maire d'Allauch

(4 ans, 8 mois et 16 jours)
Prédécesseur Joseph Chevillon
Successeur Alphonse Honnorat
Biographie
Nom de naissance Frédéric Désiré Antonin Joseph Chevillon
Date de naissance
Lieu de naissance Marseille (Bouches-du-Rhône)
Date de décès (à 36 ans)
Lieu de décès Les Éparges (Meuse)
Père Joseph Chevillon

Biographie

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Il est le fils de Joseph Chevillon, député des Bouches-du-Rhône et maire d'Allauch, étudiant en Histoire de 1898 à 1900 à Marseille, licencié en Lettres. Il est attaché au cabinet du ministre de la Marine, Camille Pelletan[1]. Il est élu, comme son père, maire d'Allauch le 5 juin 1910[2]. Durant son court séjour en tant que maire, il continue l'œuvre de son père en améliorant les trajets en tramways en les rendant directs jusqu'à Marseille. Il fait des avancées sociales dans les écoles ou encore la construction de nouveaux bâtiments[3]. Il entre en 1912 à la Chambre, où il siège au sein de la Gauche radicale. Il est nommé secrétaire de la Chambre.

Parti comme simple soldat de l'armée territoriale, au 44e R.I.T, en 1914, il y côtoie notamment André Maginot et Léon Abrami. Il écrit : « il est normal que les élus soient à côté des électeurs souffrant leurs misères, courant les mêmes risques, surtout ceux qui ont voté la loi de trois ans et se sont faits les défenseurs de la Patrie en temps de paix... les mots ne sont rien, les actes seuls comptent. Les députés qui auront versé leur sang pour le pays auront mieux servi la République que tous les parleurs en Chambre »[4].

Caporal, puis sergent, il est nommé sous-lieutenant, au bout d'un mois, dans l'infanterie. Il demande à passer dans l'armée d'active et est affecté le 28 septembre 1914, au 132e régiment d'infanterie de Reims[5]. Il est cité deux fois pour des faits de guerre, la deuxième fois, à l'ordre du jour de l'armée et proposé pour la Légion d'honneur : « Très belle attitude au feu. A fait preuve d'une bravoure, d'un calme et d'un sang froid indiscutables », dit le Journal officiel[6].

Sorti de la tranchée en criant « Vous allez voir comment on meurt dans le 15e corps »[7], il meurt au champ d'honneur à l'âge de 36 ans le [8],[9] au cours de la bataille des Eparges.

C'est le cinquième député mort pour la France[10], mais sa disparition eut un retentissement national. La mort de Frédéric Chevillon a eu pour effet de retourner totalement l’opinion publique en faveur des combattants méridionaux, injustement soupçonnés de faiblesse. Alexandre Millerand, ministre de la Guerre et Paul Deschanel, président de la Chambre, ont d'ailleurs en cette occasion solennellement réhabilité le 15e corps d'armée à travers le sacrifice du jeune député-maire[11].

Son corps ne sera jamais identifié : le nom du jeune député-maire figure sur une plaque funéraire solennellement dévoilée en 2015[12] sur l'un des monuments funéraires des Éparges par le Président en fonction de l'Assemblée Nationale. Le nom de Frédéric Chevillon figurait déjà sur le monument en marbre dédié aux députés morts pour la France durant la Grande Guerre, placé dans la Salle des Quatre Colonnes de l'Assemblée nationale.

Décorations

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Hommages

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Son nom a été donné à une rue par plusieurs communes : Allauch, Plan-de-Cuques, Marseille ou Arles.

Un monument commémoratif sculpté par Henri-Charles Raybaud, représentant Frédéric Chevillon en pied recevant de la France un sabre pour la défendre, est édifié en 1922 à Marseille, place de la Corderie (13001)[13].

Bibliographie

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  • « Frédéric Chevillon », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Paul Deschanel, La France victorieuse, paroles de guerre, Paris, Eugène Fasquelle,
  • Jean-Yves Le Naour, Marseille, 1914-1918, Paris, Éditions Qui Vive, , 127 p. (ISBN 978-2-952-15411-6, OCLC 470123124)
  • Henri Raymondaud, « Les Éparges - Soir de combat - Le salut aux morts - Nuit du lundi 22 février 1915 », Almanach du Combattant,‎ , p. 63-67

Notes et références

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  1. Le Petit Parisien du 23 février 1915
  2. [1]
  3. « Frédéric Chevillon - Allauch : le blog d'Allauch », sur allauch13190.canalblog.com, (consulté le )
  4. Livre d'Or de l'Université de Marseille.
  5. Journal de Marche et des Opérations du 132 R.I.
  6. Paul Deschanel, La France victorieuse, paroles de guerre, Paris, Eugène Fasquelle,
  7. Jean-Yves Le Naour, historien, auteur de plusieurs ouvrages sur la Grande guerre.
  8. [2]
  9. « 1914-1918, mémoire de vos grands-pères », sur www.laprovence.com, (consulté le )
  10. « Dossier thématique 1914-1918 », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  11. Le Temps du 27 février 1915
  12. « Déplacement dans la Meuse dans le cadre d’un hommage à Frédéric Chevillon, ancien député / Album photos / Claude Bartolone / La présidence / Assemblée nationale », sur presidence-14.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  13. Dominique Milherou, « Monument à Frédéric Chevillon, Marseille », sur Tourisme-Marseille.com, (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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