François Aujollest-Pagès

peintre français

François Aujollest-Pagès est un peintre et architecte français, né en 1746 à Bordeaux et mort le 27 août 1801 à Poitiers. Il étudia à l'Académie royale de peinture et de sculpture et se rendit par la suite à Poitiers où il fonda une école d'art. Son œuvre se compose principalement de scènes religieuses et des portraits. Il prit part à la guerre de Vendée à partir de 1793.

François Aujollest-Pagès
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Domiciles
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Louis-Philippe d'Orléans
École des beaux-arts de Poitiers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Capitaine (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Maîtres

Biographie modifier

François Aujollest-Pagès, Saint Sébastien, vers 1783-1784, à l'Église Sainte-Radegonde de Poitiers

François Aujollest-Pagès naquit à Bordeaux en 1746[1],[2] (ou 1745[3]) et avait pour père Blaise, pâtissier, et pour mère Élisabeth Lebaigue. Il montra des prédispositions pour le dessin à un jeune âge[3]. Il se rendit à Paris en 1762[4] pour étudier la peinture où il eut pour professeur Charles André van Loo[5] et François Boucher[1],[6], premier peintre de Louis XV et directeur de l'Académie royale de peinture de Paris[7]. Le comte de Caylus fit son éloge à plusieurs reprises durant ses années d'études[3]. Aujollest-Pagès commença par corriger des tableaux avant de s'essayer à la composition. François Boucher envoya certains de ses élèves enseigner la peinture dans plusieurs villes françaises[8], dont François Aujollest-Pagès. Il arriva à Poitiers le 25 décembre 1768[5],[3] où il fonda une école de peinture dont il devint le directeur[1]. Il épousa le 5 juillet 1774 Anne-Thérèse Goislon, avec qui il eut deux filles : Radegonde-Marthe en 1782 et Anne-Sophie en 1784, qui mourut en 1788[9]. Il enseigna de surcroît à l'École gratuite militaire en 1780[10]. À partir de 1793[5], il prit part à la guerre de Vendée en tant que capitaine d'artillerie[8],[2]. À son retour, il enseigna le dessin à l'École centrale de Vienne[11]. Il est mentionné comme étant l'architecte du duc de Chartres[12],[9] et comme celui du comte d'Artois[9] (dont il était également le peintre[13]), bien qu'aucun de ses travaux d'architecture ne soit connu. Il était en outre correspondant de l'Académie de dessin de Tours et de celle de peinture, sculpture et architecture de Bordeaux[14],[9]. Il mourut le 27 août 1801 (11 fructidor an IX) à Poitiers[1],[2],[15].

École royale académique de Poitiers modifier

Il est principalement connu comme étant le fondateur et le directeur d'une école d'art à Poitiers. Envoyé par François Boucher, il donna ses premiers cours gratuits d'art à Poitiers en 1769[5]. À la suite du succès de ceux-ci, il fonda l'École gratuite de dessin[7] en juillet 1771[16] et les cours débutèrent le 20 décembre de la même année[12]. Le comte de Blossac, intendant de Poitiers, le soutint et l'assista lors de l'établissement de l'école[7],[16]. Elle fut officiellement autorisée par l'Académie de peinture de Paris le 21 juin 1772[15],[7]. D'autres professeurs vinrent rapidement y enseigner d'autres matières telles que l'anatomie, l'architecture et les mathématiques[8]. Il a également dispensé des cours spéciaux aux jeunes filles et aux ouvriers, estimant que l'apprentissage du dessin leur était bénéfique[8],[3]. L'école fut officiellement nommée « École royale académique de peinture, sculpture, architecture, et arts analogues au dessin » par les lettres royales de l'abbé Terray[11],[15] en date du 6 mars 1774[17],[6]. Les cours dispensés par cet établissement n'étaient alors plus gratuits[11]. En novembre 1776, à la suite de sa demande à l'Académie royale de peinture et de sculpture, il obtint le brevet de directeur de l'École royale académique de Poitiers[18]. Il organisa une exposition de ses propres œuvres ainsi que celles de ses élèves lors de deux expositions qui eurent lieu en 1776 et 1777[1],[5]. Son gendre Hivonnet (également orthographié Hivonnait[6],[15] et Hyvonnet[9]), marié à sa fille Radegonde qui était elle-même professeure de dessin, fut nommé directeur de l'École communale gratuite de dessin, de sculpture et d'architecture[8],[12], créée en l'an VII du calendrier républicain (équivalant aux années 1798 et 1799 du calendrier grégorien) pour remplacer celle royale disparue en 1793[19].

Œuvre modifier

En 1774, il exécuta des dessins pour un catalogue fait en l'honneur de Louis XV[4]. Deux de ses tableaux, intitulés Saint-Sébastien et Saint Louis roi de France adorant la Couronne d'épines[1],[12] ont été commandés par l'Église Sainte-Radegonde de Poitiers et datent de 1783 et 1784[9]. Il peignit également des portraits[2], des décors pour le théâtre, une bannière pour l'église Saint-Paul[9] et au moins une sanguine de style antique conservée au musée Calvet à Avignon[4].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f (en) « Aujollest-Pagès, François » Accès payant, sur Benezit Dictionary of Artists (DOI 10.1093/benz/9780199773787.article.b00008736, consulté le )
  2. a b c et d Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'École française, vol. I, 1882-1885 (ISBN 978-0428566661, lire en ligne), p. 28 et 29
  3. a b c d et e Athénée, Procès-verbal de la sixième séance publique de l'Athénée, Poitiers, Étienne-Pierre-Julien Catineau, (lire en ligne), p. 60 à 73
  4. a b et c « Un ciel brillant d’images : Un recueil de dessins d’antiquités du XVIIIe siècle », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, vol. 92,‎ , p. 130 et 131 (DOI 10.3406/piot.2013.2124, lire en ligne)
  5. a b c d et e Yves-Jean Riou, « Réflexions sur l'attribution à propos de deux tableaux de Berthélemy et une statue de Biardeau conservés à la cathédrale de Poitiers », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, 4e série, vol. 16,‎ , p. 424 à 426 (ISSN 0037-9190, lire en ligne)
  6. a b et c Société des antiquaires de l'Ouest, Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest : Année 1862, t. XXVII, Poitiers, Fradet, (lire en ligne), p. 328
  7. a b c et d « Beaux-Arts », Le Glaneur poitevin,‎ , p. 83 et 84 (lire en ligne, consulté le )
  8. a b c d et e Société française d'étude du XVIIIe siècle, « Les écoles de dessin de Grenoble et de Poitiers », Dix-Huitième Siècle, Paris, Garnier,‎ , p. 430 (lire en ligne)
  9. a b c d e f et g Pierre Rambaud, Notes et documents sur les artistes en Poitou jusqu'au XIXe siècle, (lire en ligne), p. 6 et 7
  10. Agnès Lahalle, Les écoles de dessin au XVIIIe siècle : Entre arts libéraux et arts mécaniques, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 2-7535-0316-8, EAN 9782753503168), p. 252
  11. a b et c Léda, « Écoles gratuites de dessin et écoles royales académiques au XVIIIe siècle », L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, vol. LVIII, no 1206,‎ , p. 955 (lire en ligne)
  12. a b c et d Henri Clouzot, L'Art du Poitou, Paris, De Boccard (lire en ligne), p. 18, 43 et 44
  13. Jacques Hébrail, Nouveau supplément à la France littéraire, t. IV, Paris, Veuve Duchesne, (lire en ligne), p. 100
  14. François Chauvat et Léon Charvet, Réunion des sociétés savantes et des sociétés des beaux-arts des départements à la Sorbonne : Du 16 ou 19 avril 1879, (lire en ligne), p. 193 et 194
  15. a b c et d Ministère de l'instruction publique et des beaux arts, Réunion des sociétés des beaux arts : Du 22 au 25 mai 1888, , p. 772 à 777
  16. a et b Henri Beauchet-Filleau, Pièces inédites, rares ou curieuses concernant le Poitou et les Poitevins, (lire en ligne), p. 40
  17. René Hyacinthe Thibaudeau et H. de Sainte-Hermine, Histoire du Poitou, t. III, Niort, Robin & Ce, (lire en ligne), p. 479
  18. Société de l'histoire de l'art français et Anatole de Montaiglon, Procès-verbaux de l'Académie Royale de peinture et de sculpture (1648-1793), t. VIII : 1769-1779, Paris, J. Baur, (lire en ligne), p. 247 et 248
  19. Pierre Rambaud, La communauté des maîtres chirurgiens de Poitiers : 1410-1792, Paris, Édouard Champion, (ISBN 2011278740, lire en ligne), p. 79

Liens externes modifier

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