François Bertrand

résistant français
François Bertrand
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
François Édouard Paul Bertrand
Nationalité
Activités
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Conflit
Lieu de détention
Distinctions

François Bertrand est un résistant et homme d'affaires français né à Paris le et mort le à Rueil-Malmaison[1].

Biographie modifier

Il naît dans une famille originaire à la fois du Périgord et de Touraine. Titulaire d'un DES de philosophie (obtenu à la faculté catholique de Lyon), il est également diplômé du CPA[Quoi ?] en 1952.

Jeune aspirant de 1940, il rejoint la Résistance intérieure. En 1943, refusant d'abandonner dans l'épreuve des jeunes travailleurs requis par le STO, il part en mission en Allemagne comme commissaire adjoint des chantiers de la Jeunesse. Il dirige l'important camp de travailleurs de Heydebreck, en Haute-Silésie, voisin d'un kommando du camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau. Il tente là de protéger les jeunes requis du service du travail obligatoire et des Chantiers contre la propagande des nazis et des collaborationnistes français, et se bat pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Son indéniable charisme doublé d'un patriotisme intransigeant (il organise des saluts au drapeau tricolore en plein territoire nazi) lui valent un grand ascendant sur ses hommes. Les Allemands l'ont vite dans le collimateur et obtiennent sa mutation. Il est arrêté par la Gestapo à la fin de l'année 1944, puis condamné à mort par le SD de Cassel pour avoir participé activement à la création d'un réseau de résistance franco-allemand.

Il arrive au « petit camp » de Buchenwald au début du mois d', matricule 139 865. Du au , il subit le sort de ses compagnons dans le convoi menant de Buchenwald à Dachau. C'est cette expérience qu'il raconte dans son livre. À ce convoi, 85 % des déportés ne survivront pas. Libéré par les troupes américaines le , il est finalement rapatrié en France le .

Après la guerre, il reprend une carrière civile. Il est successivement cadre supérieur chez l'Oréal (1948-1951), directeur international des parfums Christian Dior (de 1952 à 1979), administrateur de plusieurs sociétés du groupe Moët-Hennessy (1980-1984) ; PDG de RoC au Benelux, marque appartenant au groupe américain Johnson & Johnson[2] qui l’a rachetée à LVMH[3] en 1993 ; il a été également conseiller honoraire du Commerce extérieur de la France jusqu'à sa mort.

En marge de cette carrière professionnelle, il s'engage dans un certain nombre d'actions humanitaires. Son expérience de déporté n'est pas étrangère à ce choix. Cofondateur de Prisonniers sans frontières, il a également été administrateur et trésorier national du Secours catholique (Caritas France) pendant dix ans (1984-1994). Son action lui a valu la reconnaissance de l'État (il est commandeur de l'Ordre national du Mérite), mais aussi celle du Vatican qui lui a conféré la dignité de Grand-croix de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.

À titre militaire, il est officier de la Légion d'honneur depuis le , titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec palme, décoré de la Croix du combattant volontaire de la Résistance et titulaire de l'Insigne des blessés militaires. Il est promu au grade de commandeur de la Légion d'honneur le [4].

C'est à son œuvre de témoin que François Bertrand accorde toute son énergie jusqu'à sa mort, conscient que, pour reprendre l'expression d'Elie Wiesel : « Oublier, c'est se choisir complice. »

Vie familiale modifier

Il est le père de Laurence, Jean-Marie Dominique, et Anne. Son fils Jean-Marie Bertrand, connu comme Chef de cuisine étoilé ayant successivement fait sa carrière chez Lasserre (Paris), Beaumanière (aux Baux-de-Provence), au Festival (Cannes), Royal Windsor Hotel (Bruxelles), Intercontinental (Singapour) et qui a tragiquement fini sa carrière au Sheraton Mirage à Cairns en Australie avec une brigade d'une centaine de personnes et cinq restaurants. Il est le grand-père de Jeremy Bertrand.

Bibliographie modifier

  • François Bertrand, Convoi de la mort, Buchenwald-Dachau (7-28 avril 1945) - Notre devoir de mémoire, éd. Héracles, 1997 et 2000, 302 pages.
  • François Bertrand, Vers l'extermination - convoi Buchenwald-Dachau, Éd. Art’Cool, Paris, 2005, 334 p.
  • Pierre Martin, La mission des chefs de Chantiers en Allemagne, Lavauzelle, 2000.

Notes et références modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Consumer Health Products », sur Content Lab U.S. (consulté le ).
  3. « LVMH va céder RoC à Johnson & Johnson », sur Les Echos, (consulté le ).
  4. Décret du 13 juillet 2011 portant promotion

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier