François Halkett

peintre belge (1856-1921)

François Halkett, né à Bruxelles, le et mort à Ixelles, le , est un peintre belge.

François Halkett
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 65 ans)
IxellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Lieux de travail

Son champ pictural représente des sujets de la classe ouvrière, des humbles, des portraits, des natures mortes, des paysages et des marines.

Biographie

modifier

Famille

modifier

François Clément Joseph Halkett, né à Bruxelles, rue des Commerçants no 27, le , est le fils de Jean Joseph Halkett (1820-1887), négociant, puis raffineur de sucre à Molenbeek-Saint-Jean, et de Clémence Dubois (1828-1866)[1]. Il épouse à Gand le Anne Marie Elleboudt, née à Ypres le et morte à Uccle le [2]. De ce mariage naissent deux filles : Lucie (1890-1964) et Alice (1894-1970).

Formation

modifier

François Halkett est élève à l'École de dessin de Molenbeek-Saint-Jean, puis à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles (d' à ) sous le professorat de Jean-François Portaels, et également de Joseph Stallaert (dessin) et de Joseph van Severdonck (dessin d'après l'antique). Il reçoit le 3e prix d'expression en dessin en [3]. Ses condisciples incluent les artistes Willy Finch, Fernand Khnopff, Darío de Regoyos et James Ensor. Il se forme également à Paris, où il est présent en 1883, à l'École des Beaux-Arts auprès de Jules Lefebvre, de même qu'à Bruxelles, sous le mentorat de Hippolyte Boulenger[4].

Carrière

modifier

Comme beaucoup de jeunes étudiants de l'Académie bruxelloise de cette époque, il devient, en 1882, membre de l'association d'artistes L'Essor[5]. Il devient également, en 1884, membre du cercle Les Hydrophiles[6]. Il tente de concourir au Prix de Rome de peinture belge en 1880 et 1886, mais sans succès.

De retour en Belgique en 1884, François Halkett s'établit à la rue de Birmingham, à Molenbeek-Saint-Jean, où son père est raffineur de sucre. Cette activité paternelle lui inspire plusieurs toiles qu'il présente au Salon des artistes français à Paris en 1885 : Intérieur d'une candiserie et Les trieuses de sucre candi[7].

Pendant la Première Guerre mondiale, il séjourne en Grande-Bretagne.

François Halkett meurt, après une longue et pénible maladie, à l'âge de 65 ans, à son domicile, où il résidait depuis 1899, rue de l'Aqueduc no 83, à Ixelles, le . Trois jours plus tard, ses funérailles ont lieu à l'église de la Sainte-Trinité, suivies par son inhumation au cimetière communal d'Ixelles[8].

Champ pictural

modifier
François Halkett, Portrait de Clara Cogen-Ledeganck (1891), conservé au Musée des Beaux-Arts de Gand.

François Halkett peint des portraits, des natures mortes, des paysages et des marines, et à partir de 1880 des sujets socialement actifs et des humbles. Il représente fréquemment des membres de sa famille.

Son œuvre majeure est un immense triptyque Dans la sapinière de 1884, aujourd'hui dans la collection de la commune de Molenbeek-Saint-Jean. Le tableau, peint dans les bois de Genk, mesure près de 550 cm de long sur 270 cm de haut. La toile, dont le thème central est une femme apparemment malade assise dans une forêt, entourée d'autres personnages, dégage une atmosphère délibérément désagréable, triste mais aussi presque pré-surréaliste. Une étude préliminaire du panneau gauche de cette œuvre est conservée au Musée Emile Van Doren à Genk[9].

Expositions

modifier

En Belgique

modifier

En Europe

modifier

Réception critique

modifier

En , lorsque François Halkett expose au cercle de L'Essor, le critique du Journal de Bruxelles écrit :

« Halkett est en progrès. Il y a beaucoup de sincérité dans ses toiles, qui ont un côté bien réel[11]. »

Tandis que la revue l'Art moderne écrit à la même occasion :

« François Halkett, développant l'art qu'il avait révélé l'an dernier, a fait depuis une enjambée énorme. Il arrive avec sept toiles d'une grande variété : paysage, portrait, genre, histoire contemporaine et passée […] Avec ceux d'Ensor et de Frédéric, son envoi est, à notre avis, ce qu'il y a de plus digne d'intérêt dans l'exposition. Le coloris est noirâtre et parfois commun et dur. Mais l'expression, surtout celle qui résulte de la pose et de l'attitude des corps , est remarquable. Les Trieuses de sucre candi sont un très bon tableau : un grenier avec grande fenêtre par laquelle on aperçoit les toits du voisinage ; devant cette haie claire, trois ouvrières assises sur des escabeaux, examinant et nettoyant les cristaux blonds de la marchandise ; un homme entre, apportant une caisse nouvelle à trier. Vraie scène de prolétaires, gravement et tristement laborieuse. Les types sont d'une exactitude parfaite, sans recherche : ce sont bien les gens qu'on rencontre dans les quartiers populeux, souffreteux et mal nourris, ce sont leurs vêtements ternes, leurs traits fatigués et sans sourire. La perspective fuyante de cet atelier froid, nu et sombre, si ce n'est aux environs immédiats de la grande fenêtre, est bien rendue. Les trois femmes sont d'une vie intense, solidement et sainement peintes. L'homme est moins bien[40]. »

Postérité

modifier

Un remarquable ensemble de ses œuvres, composé principalement de portraits de ses filles, de celui de sa sœur et d'un autoportrait, est vendu aux enchères à la Maison Horta à Bruxelles les 14 et .

Références

modifier
  1. « État-civil de Bruxelles », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  2. Rédaction, « Nécrologie », Le Soir, no 56,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Rédaction, « Académie royale des beaux-arts », L'Écho du Parlement, no 314,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b « Salon des artistes français de 1883 », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  5. Max Waller, « Le banquet Lemonnier », La Jeune Belgique, vol. 2,‎ , p. 249-253 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Rédaction, « Nouvelles du jour », L'Écho du Parlement, no 24,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b « Salon des artistes français de 1885 », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  8. Rédaction, « Nécrologie », La Libre Belgique, no 343,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  9. a et b Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1887, catalogue explicatif, Bruxelles, Ad. Mertens, , 117 passage=44 (lire en ligne).
  10. R., « VIè Exposition de l'Essor », L'Émancipation, no 20,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b Rédaction, « VIIè Exposition de l'Essor », Journal de Bruxelles, no 1,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1883, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 214 p. (lire en ligne), p. 98.
  13. Rédaction, « Exposition de l'Essor », Journal de Bruxelles, no 364,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Rédaction, « Les Hydrophiles », Journal de Bruxelles, no 124,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  15. Max Waller (préf. Camille Lemonnier), Le Salon de Bruxelles, 1884, Bruxelles, J. Fink, , 63 p. (lire en ligne), p. 23.
  16. Byron, « Les Hydrophiles », Le Patriote, no 101,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  17. Jules Albéric Spincemaille, Quelques remarques sur l'exposition universelle des beaux-arts à Anvers, en 1885, Ernest, , 8 p., p. 7.
  18. Rédaction, « Exposition de l'Essor », Journal de Bruxelles, no 4,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  19. Lucien Solvay, « Salon de Gand », La Nation, no 228,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  20. Fernand Nautet, « Exposition de l'Essor », Journal de Bruxelles, no 79,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  21. Fernand Nautet, « Exposition de l'Essor », Journal de Bruxelles, no 85,‎ , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
  22. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 134 p. (lire en ligne), p. 50.
  23. Rédaction, « Échos de la ville », Le Soir, no 25,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  24. Lucien Solvay, « Le salon », Journal de Bruxelles, no 269,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  25. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 142 p. (lire en ligne), p. 43.
  26. Rédaction, « Échos de la ville », L'Indépendance belge, no 72,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  27. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1893, catalogue explicatif, Bruxelles, E. Lyon-Claesen, , 174 p. (lire en ligne), p. 60.
  28. Catalogue, Exposition internationale de Bruxelles, Beaux-Arts, catalogue général, Bruxelles, E. Lyon-Claesen, , 206 p. (lire en ligne), p. 38.
  29. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Jonsten Versaemt, , 112 p. (lire en ligne), p. 49.
  30. Catalogue, Exposition triennale des Beaux-Arts de 1900, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 116 p. (lire en ligne), p. 42.
  31. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1903, Bruxelles, Imprimerie Fred. Tilbury, , 262 p. (lire en ligne), p. 55.
  32. a et b « Du soleil en octobre », sur tabgalerie.be, (consulté le ).
  33. Rédaction, « Exposition d'Amsterdam », L'Art moderne, vol. 3, no 31,‎ , p. 271 (lire en ligne, consulté le ).
  34. « Salon des artistes français de 1884 », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  35. « Salon des artistes français de 1886 », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  36. Rédaction, « Les expositions anglaises », La Réforme, no 180,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  37. « Salon des artistes français de 1887 », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  38. « Salon des artistes français de 1888 », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  39. Rédaction, « Les médaillés belges à l'exposition de Paris », Journal de Bruxelles, no 197,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  40. Rédaction, « La septième exposition de l'Essor », L'Art moderne, vol. 3, no 2,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :