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GEAST

entreprise française à l'origine des turbines à vapeur Arabelle

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GEAST
Création 2014
Dates clés 2015 : acquisition par GE des activités Énergie d'Alstom dont Alstom Power et sa filiale GEAST
2018 : Alstom cède ses 20% dans GEAST à GE
2022 : GE annonce la reprise par EDF de GEAST et d'une partie de GE Steam Power
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social 204, rond-point du Pont de Sèvres, Boulogne-Billancourt
Drapeau de la France France
Direction Frédéric Wiscart (Président-directeur général)
Actionnaires Drapeau des États-Unis GE Vernova (80 %)
Drapeau de la France État français (20 %)
Activité Nucléaire
Produits Turbines Arabelle
Société mère GE Steam Power
Filiales GE Steam Power Systems, GE Steam Power Service France
SIREN 807 768 064
Site web https://www.ge.com/steam-power
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GEAST, pour « GE-Alstom », est une entreprise française spécialisée dans les activités nucléaires liées au turbines à vapeur (Arabelle) portant sur l’îlot conventionnel et historiquement implantées en France, notamment sur son site de Belfort[1].

À l'origine une filiale commune entre General Electric et Alstom, elle est une filiale à 80 % de General Electric, puis de GE Vernova, depuis octobre 2018. L'État français détient 20 % du capital de GEAST[2],[3]. Dirigée par Frédéric Wiscart, GEAST rassemble également les activités françaises de GE Steam Power à travers ses deux filiales GE Steam Power Systems (anciennement Alstom Power Systems) et GE Steam Power Service France (anciennement Alstom Power Services)[4].

La vente controversée à General Électric était associée à des garde-fous compte-tenu de la nature stratégique des turbines pour la France, qui en avait conservé la propriété intellectuelle et une action préférentielle ("golden share") dans GEAST[5].

Le , le français EDF et General Electric annoncent la signature d'un accord d’exclusivité concernant le projet d’acquisition par EDF des activités nucléaires mondiales de GE Steam Power portant sur l’îlot conventionnel, soit principalement les activités de GEAST et les turbines Arabelle. La vente exclut les activités américaines de GE Steam Power[6],[7],[8]. EDF va débourser environ 175 millions d’euros pour cette transaction, une fois prises en compte les liquidités et dettes de l’activité rachetée[9],[10],[11].

En , l'État français serait prêt à céder 20 % de GEAST à Rosatom, à l'issue de son rachat à General Electric par EDF, qui conserverait les 80 % restants. Rosatom, la multinationale russe spécialisée dans le nucléaire, est à l'origine de la moitié du carnet de commandes de l’usine de Belfort des turbines Arabelle où elles sont fabriquées[3],[12].

Historique modifier

2014 : rachat d'Alstom Power par General Electric modifier

En 2014, le rachat partiel d'Alstom par General Electric (GE)[13], est proposé pour un montant de 13 milliards de dollars[14]. Emmanuel Macron, alors conseiller puis ministre de François Hollande, donne son accord à cette vente par Alstom, d'une partie de ses activités dans l'énergie à son concurrent américain[15].

Une filiale commune GE-Alstom est alors créée : GEAST. Celle-ci regroupe les activités de deux des filiales d’Alstom : Alstom Power Systems et Alstom Power Services. GEAST est alors détenu à 80 % par General Electric et à 20 % par Alstom. Elle est dotée de « règles de gouvernance spécifiques » destinées à préserver les enjeux des intérêts nationaux, dont le maintien en France d'une activité stratégique développée par Alstom, telle que la turbine Arabelle, la plus puissante au monde[1].

En , GE annonce la suppression de 6 500 emplois en Europe, dont 765 en France, dans les activités énergie d'Alstom. Il est précisé que le site de Belfort ne sera pas touché[16],[17].

En juin 2016, General Electric désormais chargé de l'entretien des turbines Arabelle d'Alstom Power qui font tourner les centrales nucléaires françaises, veut réduire sa responsabilité financière en cas d'incident, quitte à engager une épreuve de force avec EDF[18].

2018 : désengagement total d'Alstom dans GEAST modifier

Selon un compte-rendu du 17 janvier 2018 de la commission d’enquête de l'Assemblée nationale chargée d’examiner les décisions de l’État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d’entreprises intervenues, notamment dans les cas d’Alstom, d’Alcatel et de STX, ainsi que les moyens susceptibles de protéger les fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé, un des membres du conseil d’administration de GEAST est nommé par l’État, qui dispose d’une action spécifique lui conférant un droit de veto (ou golden share) pour toute décision « qui affecterait l’intégrité et la continuité de l’offre industrielle de GEAST autour de l’îlot conventionnel, ou remettrait en cause les droits détenus par l’État au moment de l’acquisition quant à la propriété intellectuelle ou au programme de recherche et développement dont elle a l’exclusivité »[1].

Le , Alstom cède ses 20 % de participation dans ses trois co-entreprises du secteur de l'énergie avec GE, soit les co-entreprises « Renewables », « Grid » et GEAST pour le nucléaire[4],[19].

En 2020, alors en recherche de liquidités, General Electric est engagé dans la vente d’une bonne partie de ses actifs, dont potentiellement GE Steam Power et GEAST, les activités nucléaires ex-Alstom[20],[21].

2022-2023 : cession à EDF modifier

En janvier 2022, le français EDF et General Electric s'entendent sur une reprise d'une partie de GE Steam Power (ex-Alstom Power Systems), les activités de GE Power dans le nucléaire. EDF va débourser environ 175 millions d’euros pour cette transaction, une fois prises en compte les liquidités et dettes de l’activité rachetée. Cette ancienne activité d'Alstom Power, valorisée à un milliard d’euros, est principalement regroupée dans GEAST[22],[23],[11].

En , l'État français serait prêt à céder 20 % de GEAST à Rosatom, la multinationale russe spécialisée dans le nucléaire, à l'issue de son rachat à General Electric par EDF, qui conserverait les 80 % restants[3].

Début novembre 2022, l'accord est signé entre les deux parties. La reprise effective, par EDF, des activités concernées (équipements clés pour les nouvelles centrales nucléaires dont les turbines Arabelle et la maintenance et les mises à niveau de centrales nucléaires existantes hors Amériques) est prévue pour le second trimestre 2023[24],[25].

A la suite de l'Invasion de l'Ukraine par la Russie, le rachat des turbines « Arabelle » de General Electric par EDF, prévu à l'été 2023, est repoussé à cause des sanctions américaines contre la Russie, qui pourraient compromettre la bonne réalisation des contrats de GEAST et notamment les livraisons de ses turbines à vapeur aux réacteurs en construction par Rosatom en Égypte, en Hongrie et en Turquie[26],[15].

Notes et références modifier

  1. ↑ a b et c Olivier Marleix, « Compte rendu no 12 | Commission d’enquête chargée d’examiner les décisions de l’État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d’entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d’Alstom, d’Alcatel et de STX, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  2. ↑ « Rachat des turbines Arabelle par EDF : une politique industrielle sans boussole », sur lvsl.fr, (consulté le )
  3. ↑ a b et c « Nucléaire: l’État prêt à céder 20% d’Arabelle au russe Rosatom », sur Le Figaro, (consulté le ).
  4. ↑ a et b « General Electric : sortie d'Alstom du capital des trois co-entreprises Energie », sur Capital.fr, (consulté le )
  5. ↑ « Les turbines Arabelle de GE, un actif stratégique pour le nucléaire français », sur ConnaissanceDesEnergies.org avec AFP, (consulté le )
  6. ↑ « EDF signe un accord d’exclusivité pour l’acquisition d’une partie de l’activité nucléaire de GE Steam Power », sur EDF France, (consulté le )
  7. ↑ « Belfort. Rachat de la branche nucléaire de GE par EDF : l’accord sur la vente officiellement signé », sur EstRepublicain.fr (consulté le )
  8. ↑ « Nucléaire: 3 questions pour comprendre le rachat des turbines de GE par EDF », sur LaTribune.fr, (consulté le )
  9. ↑ « Turbines Arabelle: GE et EDF s'accordent sur le prix de vente », sur Challenges, (consulté le )
  10. ↑ « EDF s'apprête à racheter les activités nucléaires de GE », sur LaTribune.fr, (consulté le )
  11. ↑ a et b « EDF confirme son projet de rachat d’une partie de l’activité nucléaire de GE Steam Power », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
  12. ↑ Jean-Michel Bezat, « Entre la France et la Russie, malgré la guerre, les affaires continuent dans le nucléaire », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
  13. ↑ Rachat d'Alstom : "Notre offre est la meilleure", dit Clara Gaymard, présidente de General Electric France, RTL
  14. ↑ (en) Aaron Kirchfeld, Matthew Campbell et Jeffrey McCracken, General Electric Said in Talks to Buy France’s Alstom, Bloomberg, 24 avril 2014.
  15. ↑ a et b Rachat des turbines Arabelle : la France n'en finit plus de payer l'erreur de Macron, marianne.net, 13 septembre 2023
  16. ↑ General Electric va supprimer 765 emplois en France
  17. ↑ GE supprime 765 emplois en France dans l'ex-Alstom Power
  18. ↑ « Nucléaire : bras de fer entre EDF et General Electric ! », sur L'Obs, (consulté le )
  19. ↑ « Alstom réalise la cession à General Electric de toutes ses participations dans les trois co-entreprises Energie », sur Alstom (consulté le )
  20. ↑ Philippe Piot, « General Electric : un faux calme estival autour du nucléaire », L'Est Républicain, (consulté le ).
  21. ↑ Hervé Martin, « Bercy rayonne : La France va récupérer une pépite nucléaire », Le Canard Enchaîné,‎ .
  22. ↑ « Turbines Arabelle: GE et EDF s'accordent sur le prix de vente », sur Challenges.fr, (consulté le ).
  23. ↑ « EDF s'apprête à racheter les activités nucléaires de GE », sur LaTribune.fr, (consulté le ).
  24. ↑ EDF annonce le rachat d'ici à la fin 2023 des activités nucléaires de GE Steam Power, investir, 4 novembre 2022
  25. ↑ « Accord définitif » pour l’achat par EDF d’activités nucléaires de GE Steam Power, letelegramme, 4 novembre 2022
  26. ↑ Nucléaire : le rachat des turbines Arabelle par EDF otage de la guerre en Ukraine, Les Échos, 13 septembre 2023.

Voir aussi modifier

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