Gabriel Urralburu
Illustration.
Gabriel Urralburu
Fonctions
Président de la Députation forale de Navarre

(7 ans, 4 mois et 27 jours)
Gouvernement Urralburu I et II
Législature Ire et IIe
Coalition PSN-PSOE
Prédécesseur Jaime Ignacio del Burgo
Successeur Juan Cruz Alli
Député aux Cortes Generales

(5 ans, 1 mois et 16 jours)
Élection
Réélection
Circonscription Navarre
Législature Constituante et Ire
Groupe politique Socialiste (1977-1979)
Socialiste basque (1979-1982)
Biographie
Nom de naissance Gabriel Urralburu Tainta
Date de naissance (73 ans)
Lieu de naissance Ezcároz (Espagne)
Nationalité Espagnole
Parti politique PSOE
Diplômé de UNED
Profession Prêtre
Avocat

Gabriel Urralburu
Présidents de la Navarre

Gabriel Urralburu Tainta, né le à Ezcároz, est un homme politique espagnol membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Il est président de la Députation forale de Navarre entre 1984 et 1991.

Biographie modifier

Jeunesse et débuts en politique modifier

Il obtient une licence en sciences théologiques et morales au centre supérieur des études théologiques de Pampelune.

Il adhère en 1973 au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qui se trouve toujours dans la clandestinité. Élu secrétaire général de la section provinciale de Navarre (ASPN) et membre du comité fédéral du parti en 1975, il est ordonné prêtre de la Société du Verbe-Divin l'année d'après.

Ascension modifier

Pour les élections constituantes du 15 juin 1977, il est investi tête de liste du PSOE dans la circonscription de la Navarre[1]. Il est choisi comme secrétaire de la commission parlementaire de l'Économie[2]. Réélu aux élections législatives du 1er mars 1979, il siège notamment à la commission des Affaires étrangères et à la commission des Finances[3].

Un mois plus tard, il postule aux élections au Parlement foral de Navarre du , en tête de liste dans la circonscription de Pampelune-Capitale[4]. Il est donc élu au Parlement foral, où les socialistes remportent 15 sièges, contre 20 à l'Union du centre démocratique (UCD) et 13 à l'Union du peuple navarrais (UPN).

Il annonce le aux côtés de Txiki Benegas que l'ASPN se transforme en fédération autonome du PSOE et prend le nom de Parti socialiste de Navarre-PSOE (PSN-PSOE)[5].

Président de la Députation forale modifier

L'année suivante, il est tête de liste du PSN-PSOE aux élections forales du [6]. Le jour du scrutin, les socialistes deviennent la première force politique de la communauté forale avec 35,6 % des voix et 20 députés sur 50 au Parlement de Navarre.

Un premier mandat au début compliqué modifier

Le , après l'échec du candidat de l'UPN José Ángel Zubiaur aux quatre tours de scrutin, le PSN-PSOE annonce qu'il sera candidat à la présidence du gouvernement autonomique et qu'il entame de ce fait des négociations avec le Parti nationaliste basque (EAJ/PNV)[7]. N'ayant pas trouvé d'accord avec l'EAJ/PNV, il renonce cinq jours plus tard, tout en sachant que le statut d'autonomie fait qu'il deviendra automatiquement chef de l'exécutif au [8].

À la veille de cette échéance, le PSN-PSOE et l'UPN s'affrontent sur l'interprétation du statut, les seconds affirmant qu'eux seuls ont présenté un candidat à l'investiture, donc que la nomination doit automatiquement leur revenir[9]. Le président du Parlement ayant finalement proposé que le souverain nomme formellement Zubiaur, les socialistes déposent un recours devant le Tribunal constitutionnel le [10]. Cinq mois plus tard, le , le Tribunal donne raison au PSN-PSOE, annule la proposition transmise au roi et ordonne au président du Parlement de proposer, sous cinq jours, un nouveau candidat à l'investiture et qu'en cas d'échec de ce dernier, il devra nommer le représentant du parti le mieux représenté à l'assemblée[11].

Se présentant à l'investiture au début du mois de mars, il échoue aux quatre tours de scrutin[12]. Le candidat présenté par la Coalition populaire (CP) s'étant à son tour incliné, Gabriel Urralburu est formellement proposé à Juan Carlos Ier le [13]. Il est officiellement nommé à 33 ans président de la Députation forale de Navarre le [14], étant le dernier chef de gouvernement autonomique à entrer en fonction.

Une minorité accrue pour son second mandat modifier

Aux élections au Parlement de Navarre du , les socialistes enregistrent un recul avec 27,7 % des exprimés et 15 députés, tout en restant la première force parlementaire. Sans alliance, il perd les quatre votes successifs d'investiture organisés au mois d'août[15]. Le candidat de l'UPN Juan Cruz Alli ayant à son tour échoué quatre fois, le président du Parlement propose Urralburu comme chef de l'exécutif le , à l'issue du délai de deux mois depuis le premier vote d'investiture[16]. Il est formellement désigné pour un second mandat le [17].

L'échec de 1991 et le passage dans l'opposition modifier

Il confirme la place du PSN-PSOE sur la scène politique au cours des élections autonomiques du , remportant 33,4 % et 19 députés. Il est toutefois devancé d'un siège par l'UPN, qui rassemble désormais tout le centre droit dans la communauté autonome. Après quatre échecs d'Alli en juillet, il se présente à son tour à l'investiture parlementaire, mais ne parvient pas à l'emporter après quatre tentatives au début du mois d'[18]. Il est donc relevé de ses fonctions le , au profit du conservateur régionaliste Juan Cruz Alli[19].

Les « affaires » et le retrait de la politique modifier

Le , après que trois journaux, dont un de Madrid, ont publié des informations l'associant ainsi que son épouse aux affaires immobilières douteuses de Luis Roldán, ancien directeur général de la Garde civile, il se déclare prêt à remettre sa démission pour prouver son innocence[20]. Une commission d'enquête parlementaire est cependant instituée le afin d'étudier les concessions faites à une entreprise de construction au cours de ses deux mandats[21]. Il renonce le à conserver la direction du PSN-PSOE, la presse ayant révélé les relations commerciales entre son épouse et Jorge Esparza, directeur commercial de l'entreprise de construction et prête-nom de Roldán[22]. Il abandonne le Parlement le pour les mêmes raisons[23].

Le juge d'instruction de l'affaire à Pampelune décide de le placer en détention provisoire le pour « enrichissement illicite », Urralburu s'étant montré incapable de justifier la provenance des sommes d'argent lui ayant permis de réaliser de nombreuses acquisitions immobilières au cours de ses mandats[24]. Le magistrat considère en effet que Roldán, Urralburu et Antonio Aragón, député foral aux Travaux publics entre 1987 et 1991, ont personnellement touché près de 260 millions de pesetas de commissions occultes de la part des entreprises chargées de réaliser l'autoroute entre Pampelune et Saint-Sébastien[25].

Il est relâché le , la justice considérant qu'il avait passé trop de temps en prison sans qu'une décision ne soit rendue concernant sa culpabilité[26]. Le , il est condamné à onze ans de prison par la cour provinciale de Pampelune[27]. Sa peine de prison est réduite à quatre ans par le Tribunal suprême le [28].

Il suit alors des cours de l'université nationale d'enseignement à distance (UNED) et accède à la profession d'avocat. Il est placé en liberté conditionnelle en 2003 et se dédie exclusivement à l'exercice de son métier dans un cabinet situé à Madrid.

Notes et références modifier

  1. (es) « Candidaturas definitivamente admitidas para las elecciones al Congreso de los Diputados y al Senado », Bulletin officiel de l'État, le
  2. (es) « Urralburu Tainta, Gabriel – Legislatura Constituyente », Congrès des députés
  3. (es) « Urralburu Tainta, Gabriel – I Legislatura », Congrès des députés
  4. (es) « Candidaturas proclamadas », Bulletin officiel de Navarre, le
  5. (es) « Separacion orgánica entre el PSOE vasco y el de Navarra », El País, le
  6. (es) « Candidaturas proclamadas », Bulletin officiel de l'État, le
  7. (es) « Los socialistas negociarán con el PNV la formación del Gobierno de Navarra », El País, le
  8. (es) « El Gobierno de Navarra no tendrá presidente hasta finales de agosto », El País, le
  9. (es) « Polémica PSOE-UNP sobre quién debe ser designado presidente del Gobierno navarro », El País, le
  10. (es) « El PSOE de Navarra recurre al Tribunal Constitucional contra la propuesta de Zubiaur », El País, le
  11. (es) « El Tribunal Constitucional da la razón al PSOE sobre la presidencia del Gobierno navarro », El País, le
  12. (es) « Gabriel Urralburu », El País, le
  13. (es) « Urralburu, propuesto formalmente al Rey como presidente del Gobierno de Navarra », El País, le
  14. (es) « Real Decreto 801/1984, de 18 de abril, por el que se nombra Presidente del Gobierno de Navarra o Diputación Foral a don Gabriel Urralburu Tainta. », Bulletin officiel de l'État, le
  15. (es) « Urralburu, derrotado definitivamente para la presidencia de Navarra », El País, le
  16. (es) « Ultimados los trámites para que Urralburu sea el presidente navarro », El País, le
  17. (es) « Real Decreto 1213/1987, de 5 de octubre, por el que se nombra Presidente del Gobierno de Navarra o Diputación Foral a don Gabriel Urralburu Tainta. », Bulletin officiel de l'État, le
  18. (es) « Urralburu pierde la última votación para gobernar Navarra », El País, le
  19. (es) « Real Decreto 1373/1991, de 20 de septiembre, por el que se dispone el cese de don Gabriel Urralburu Tainta como Presidente del Gobierno de Navarra o Diputación Foral. », Bulletin officiel de l'État, le
  20. (es) « Urralburu, dispuesto a dimitir para mostrar su inocencia », El País, le
  21. (es) « El Parlamento de Navarra investiga las concesiones a una empresa constructora », El País, le
  22. (es) « Urralburu se despide de la dirección del PSOE Navarra en la apertura del congreso regional », El País, le
  23. (es) « Urralburu deja su escaño en Navarra por su relación con el 'caso Roldán' », El País, le
  24. (es) « Urralburu y su ex consejero Aragón ingresan en la cárcel por su implicación en la 'trama Roldán' », El País, le
  25. (es) « Roldán y Urralburu cobraron 108 millones en comisiones por la autovía de Leizarán », El País, le
  26. (es) « Urralburu y Aragón dejan la cárcel sin pagar ninguna fianza », El País, le
  27. (es) « Urralburu y Aragón, condenados a once y siete años de cárcel por cobrar comisiones ilegales », El País, le
  28. (es) « El Supremo rebaja a cuatro años las condenas de Urralburu y Aragón », El País, le

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Fiche sur le site du Congrès des députés : Constituante et Ire législatures.