Gare de Tourcoing

gare ferroviaire française

La gare de Tourcoing est une gare ferroviaire française des lignes de Fives à Mouscron et de Somain à Halluin, située sur le territoire de la commune de Tourcoing, dans le département du Nord, en région Hauts-de-France.

Tourcoing
Image illustrative de l’article Gare de Tourcoing
Le bâtiment voyageurs, vu en 2013.
Localisation
Pays France
Commune Tourcoing
Adresse 11, rue Pierre-Semard
59200 Tourcoing
Coordonnées géographiques 50° 43′ 00″ nord, 3° 10′ 05″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87286542
Site Internet La gare de Tourcoing, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Services TGV inOui et Ouigo
IC et TER
Caractéristiques
Ligne(s) Fives à Mouscron (frontière)
Somain à Halluin
Voies 4 (+ voies de service)
Quais 2
Transit annuel 710 223 voyageurs (2023)
Altitude 41 m
Historique
Mise en service (première gare)
1905 (gare actuelle)
Architecte Clément Ligny
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1984)
Correspondances
Métro (2) (Gare de Tourcoing)
Bus    L4      L8      17      35      Z1      Z4   

Carte

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains à grande vitesse (services TGV inOui et Ouigo) et des trains régionaux (de la SNCB, ainsi que ceux du réseau TER Hauts-de-France).

Situation ferroviaire

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Établie à 41 mètres d'altitude, la gare de Tourcoing est située au point kilométrique (PK) 12,396 de la ligne de Fives à Mouscron (frontière), entre la gare de Roubaix et, en direction de Mouscron, la frontière franco-belge.

C'était une gare de bifurcation avec la ligne de Somain à Halluin (en partie désaffectée), où elle se trouvait, au PK 276,049, entre la gare de Roubaix - Wattrelos et le point d'arrêt du Blanc-Seau.

Histoire

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La première gare de Tourcoing (située à hauteur de la rue Louis-Leloir) est mise en service le , en présence du duc de Nemours et d'Adolphe Thiers[1], par le « chemin de fer de Paris à la frontière de Belgique, avec embranchement de Lille sur Calais et Dunkerque », qui deviendra la Compagnie des chemins de fer du Nord en 1845.

Le tableau du classement des gares du département du Nord pour l'année 1862, réalisé par Eugène de Fourcy, ingénieur en chef du contrôle, place la station de Tourcoing au 17e rang, et au 38e pour l'ensemble du réseau du Nord, avec une recette totale de 268 179,62 francs. Dans le détail, cela représente : 104 231,11 francs pour un total de 145 191 voyageurs transportés, la recette marchandises étant de 29 517,30 francs (grande vitesse) et 134 431,21 francs (petite vitesse)[2].

La gare, avant la Première Guerre mondiale.

La première gare est rapidement débordée par le trafic engendré par la cité textile spécialisée dans la laine à la Belle Époque. Ainsi, l'actuelle gare de Tourcoing est construite en 1905, grâce à une signature de convention entre la Compagnie des chemins de fer du Nord et la municipalité. Située sur une place alors très fréquentée et à quelques minutes du centre-ville, on va y trouver une gare de voyageurs, et des voies extérieures vouées au transport de marchandises. Les plans du projet sont dressés par le trio d'architectes et d'ingénieurs Clément Ligny, M. Aumont et Vainey. La gare a longtemps été attribuée à l'architecte Sidney Dunnett, qui meurt cependant en 1895, bien avant la naissance du projet. En effet, les plans de la gare sont dressés à la fin de l'année 1903 et au début de l'année 1904. Ils sont signés par les trois ingénieurs, qui se sont inspirés d'une de ses réalisations, la gare de Roubaix, dans la ville voisine, en y ajoutant une cour pavée. On y retrouve le même style néo-Louis XIII, qui se prête bien à la région du fait de l'usage de la brique, ainsi que le même hall central accueillant les voyageurs, présentant en façade un important pignon métallique vitré, cerné de piles de briques et de pierres et surmonté d'une horloge. Le bâtiment central, comportant une façade longue de 110 mètres[3], est complété par deux corps annexes, séparés du hall par deux constructions basses percées de baies en arc bombé, comptant chacune dix travées. Les pavillons latéraux sont couronnés par une haute mansarde, d'où émergent des cheminées en brique. Des pilastres, sur lesquels alternent la pierre et la brique, scandent les façades. L'un des pavillons accueillait un hôtel, l'autre un bureau de poste. La composition de cette façade, réalisée par l'architecte Ligny, répond à la place prenant une forme en trident[4],[3]. On y trouvait également un restaurant avec buffet, des logements, des bureaux, une salle d'attente, un télégraphe et une douane (car Tourcoing fut une importante gare frontière). Jouxtant les façades donnant sur les voies ferrées, une grande halle métallique abritait les quais[5],[3].

C'est de la gare de Tourcoing qu'est parti le « Train de Loos », le (alors que les Allemands quittaient Lille), qui emmène en déportation en Allemagne 871 prisonniers politiques détenus à la prison de Loos-lez-Lille. Ce jour-là, les prisonniers sont amenés par camions, et seront entassés à 80 voire 90 par wagons. Seuls 23 détenus échapperont à la déportation[6], grâce à un pneu crevé. La plupart des prisonniers seront affectés au déminage des voies ferrées en Allemagne puis seront enfermés dans différents camps de concentration nazis, comme Oranienbourg-Sachsenhausen ou Buchenwald.

Le bâtiment voyageurs fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [7].

Le , la mise en service partielle de la LGV Nord entraîne le remplacement par des TGV d'une partie des trains Corail Paris – Lille – Tourcoing, qui eux-mêmes étaient les remplaçants des TEE Faidherbe, Gayant et Watteau (ayant circulé du jusqu'à, respectivement, la fin mai des années 1987, 1986 et 1991). Après plusieurs années de réduction progressive de l'offre des Corail, les TGV sont, entre fin 1999[8] et début 2021 (année où est créé un TER Paris – Longueau – Lille)[9], les seuls trains permettant de rejoindre l'agglomération lilloise depuis la capitale.

Trois aller-retours quotidiens par TGV à bas coûts (Ouigo) sont mis en place en  : un en direction de Lyon, un vers Nantes et un autre vers Rennes[10]. Cela nécessite de légers réaménagements de la gare pour un coût de 200 000 euros, dans le cadre de l'embarquement des voyageurs[11]. Le service Ouigo a amené un surplus d'un million de passagers entre et [10], ce qui fait désormais de Tourcoing la troisième gare de la métropole (après Lille-Flandres et Lille-Europe)[12]. Cette augmentation se retrouve sur ses estimations annuelles de fréquentation, réalisées par la SNCF : de 169 429 voyageurs en 2015, ce nombre est passé à 840 616 en 2016 puis 1 048 189 en 2017, mais a ensuite baissé pour atteindre 731 606 en 2018, 610 714 en 2019 et 425 537 en 2020 (cette dernière année étant marquée par les conséquences de la pandémie de Covid-19) ; il remonte toutefois à 534 310 en 2021, 609 158 en 2022 et 710 223 en 2023[13].

En , la ville annonce qu'elle va racheter l'ancienne halle Sernam, pour un montant d'1,1 million d'euros[14] ; ce rachat est effectué en [15], mais elle la revend à un promoteur immobilier en [16] (pour que ce dernier la réhabilite, en l'occurrence en hôtel et bar-restaurant, mais aussi en bureaux pour abriter le siège social de Vertbaudet[17]). Par ailleurs, entre 2020 et 2022, le bâtiment voyageurs et ses abords subissent des travaux afin de le restaurer et de créer un pôle d'échanges ; d'un coût de 7,2 millions d'euros, ce chantier permet également de requalifier les espaces publics[18] pour les piétons et les autres moyens d'intermodalité, avec la création d'un garage à vélos[12] et d'un parking relais de 270 places. En outre, une desserte par le tramway est envisagée à moyen terme[19].

Service des voyageurs

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Accueil

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On y trouve un espace de vente de billets et une billetterie automatique[20].

Desserte

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Desserte par un train belge.

La gare accueille[20] :

En outre, plusieurs trains de pèlerins partent de Tourcoing vers Lourdes chaque année, assurés avec du matériel TGV[21] (en remplacement des trains Corail[22],[23]).

Intermodalité

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La gare de Tourcoing est desservie par le réseau Ilévia[20], avec :

Par ailleurs, un parking, situé avenue Alfred-Lefrançois[24], et des arceaux pour les vélos, installés devant le bâtiment voyageurs[20], sont disponibles.

Garage de Tourcoing

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Un garage accueillant des rames TGV est implanté à l'est de la gare[25], sur l'emplacement de l'ancien chantier du régime accéléré (RA) ; il est situé en partie sur le territoire de la commune voisine de Wattrelos, ainsi qu'à proximité de la frontière avec la Belgique[26]. Faisant partie du Technicentre Nord-Pas-de-Calais, il pallie la saturation de celui de Fives, en s'occupant comme ce dernier de l'entretien courant de rames POS, mais également de Duplex (dont celles utilisées par Ouigo[27]).

Au cinéma

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La gare de Tourcoing servit de décor pour la scène d'ouverture du film Le Corps de mon ennemi (1976), réalisé par Henri Verneuil. Elle y est renommée « gare de Cournai », et on voit l'arrivée de l'acteur Jean-Paul Belmondo par un train[28].

Des scènes de plusieurs épisodes de la troisième saison de la série policière Les Petits Meurtres d'Agatha Christie sont tournées en 2020 devant la gare, ainsi que dans deux rues voisines. L'action se déroulant dans les années 1970, des véhicules d'époque ont été placés dans ces dernières[29].

Notes et références

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  1. « L'ancienne gare (rue Louis Leloir) », sur chl-tourcoing.fr (consulté le ).
  2. Site gallica.bnf.fr, « 7 Exploitation commerciale », dans Rapports et délibérations - Nord, Conseil général, 1863, p. 176 ; intégral (consulté le ).
  3. a b et c Anne Courtel, « Série d’été: Une nouvelle gare témoin de la prospérité de Tourcoing (1/5) » Accès limité, sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  4. Thierry Baert, Guide d'architecture de la Métropole lilloise, Paris, Le Passage, , p. 162.
  5. Alain Lottin, Histoire de Tourcoing, Éditions des Beffrois, , p. 274.
  6. Anne Courtel, « C’est à Tourcoing que les détenus de Loos sont devenus des déportés en 1944 », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  7. Notice no PA00107838, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (consultée le ).
  8. « LES DERNIERES ANNEES DES TRAINS CLASSIQUES PARIS - ARRAS - LILLE - TOURCOING », sur trains-en-voyage.com, (consulté le ) ; cette page est une archive.
  9. PH. F., « Lille-Longueau-Creil-Paris en TER à petit prix le week-end », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
  10. a et b Anne Courtel, Bérangère Barret, « TOURCOING: Le train Ouigo fait dérailler les habitudes des voyageurs », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  11. « Tourcoing: Ouigo va-t-il donner un coup de jeune à la gare? », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  12. a et b Amandine Vachez, « Lille métropole. La MEL investit 7.2 millions d’euros pour des travaux en gare de Tourcoing », sur actu.fr, (consulté le ).
  13. « Fréquentation en gares : Tourcoing », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  14. Anne Courtel, « Aménagement de la gare: la ville rachète la halle Sernam », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  15. Anne Courtel, « La halle Sernam et ses alentours vont se transformer », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  16. Fanny Saintot, « Pourquoi la ville de Tourcoing va revendre la halle Sernam près de la gare », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  17. Florence Moreau, « Tourcoing: la reconversion de la halle Sernam sur les rails », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  18. E. L., « Tourcoing : un nouveau look pour la gare » Accès limité, sur lemoniteur.fr, (consulté le ).
  19. Fanny Saintot, « À Tourcoing, les grands travaux de la place de la gare lancés fin juillet », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  20. a b c et d « Gare de Tourcoing », sur ter.sncf.com/hauts-de-france (consulté le ).
  21. Anne-Sophie Hourdeaux, « 1 500 personnes parties de Tourcoing pour Lourdes dans deux trains spéciaux », sur actu.fr, Lille Actu, (consulté le ).
  22. Agathe Vivès, « La SNCF stoppe les trains Corail de pèlerinage », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  23. Link92, « Travail - Le dernier train de pèlerins à Tourcoing », sur spirit-track.overblog.com, (consulté le ).
  24. « Nouveau parking en gare de Tourcoing », sur garesetconnexions.sncf, (consulté le ).
  25. Vincent Depecker, « Tourcoing : Vols et saccages dans des TGV en stationnement », sur nordeclair.fr, (consulté le ) : « à proximité de la gare centrale, dans un parc servant à l’entretien des rames TGV » ; cette page est une archive.
  26. Vue satellitaire de la gare et du garage, dans Google Maps (consulté le ).
  27. Rail Passion no 237 () : « Ouigo tisse sa toile », p. 36.
  28. Fanny Saintot, « Roubaix-Tourcoing: Cinq films tournés à deux pas de chez vous », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  29. Mostefa Mostefaoui, « Tourcoing : Les Petits Meurtres d’Agatha Christie font une halte à la gare », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
Paris-Nord Roubaix TGV inOui Terminus Terminus
Montpellier-Sud-de-France
ou Marseille-Saint-Charles
Aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV Ouigo Terminus Terminus
Bordeaux-Saint-Jean TGV Haute-Picardie
ou Lille-Flandres
Ouigo Terminus Terminus
Lille-Flandres Roubaix IC Mouscron Courtrai
ou Anvers-Central
Lille-Flandres Roubaix TER Hauts-de-France
(Proxi)
Terminus Terminus