Georges Saint-Bonnet

journaliste français
Georges Saint-Bonnet
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Georges Saint-Bonnet en 1963.
Nom de naissance Louis Pierre Georges Bonnet
Naissance
Roanne (Loire)
Décès (à 64 ans)
16e arrondissement de Paris
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Œuvres principales

  • Sang de Paris (Roman, 1944)
  • Initiation et pouvoirs (Essai, 1951)
  • La joie vous appartient (Recueil textes, 1997)

Georges Saint-Bonnet (de son vrai nom Louis Pierre Georges Bonnet[1],[2]), né le à Roanne (Loire) et mort le dans le 16e arrondissement de Paris, est un homme d’affaires, journaliste, écrivain et haut fonctionnaire puis guérisseur et maître spirituel français.

Biographie modifier

Georges Saint-Bonnet est issu d'une famille protestante de la Drôme.

Engagé dans l’armée française à la fin de la Première Guerre mondiale, il est grièvement blessé et perd en partie, mais de manière définitive, l’usage d’un de ses poignets. Cela met fin à une carrière de violoniste qui s’annonçait prometteuse.

Avant de devenir journaliste, il est coureur automobile, barman, assureur, agent immobilier et banquier.

Journaliste et écrivain modifier

Vers 1926[3], il préface des extraits de Mein Kampf[4] et en 1932 il publie un livre antisémite Le juif, ou, L'internationale du parasitisme[5],[6].

Au début des années 1930, il est rédacteur en chef du périodique Hommes et documents[7]. Il est également rédacteur politique à Paris-Midi.

De 1941 à 1947, il écrit des romans historiques et des romans policiers. Il crée le personnage de l’inspecteur Vasseur qui apparait dans plusieurs de ceux-ci.

Haut fonctionnaire modifier

En , Pierre Laval, qui le connait depuis longtemps, demande à Georges Saint-Bonnet d'exercer une fonction importante auprès du premier gouvernement du Régime de Vichy, il accepte, mais cela ne dure que jusque fin 1940.

Georges Saint-Bonnet a écrit deux livres sur cette période : Vichy, Grande Grille et Vichy, Capitale[8].

Guérisseur et maître spirituel modifier

Après la Deuxième Guerre mondiale, Georges Saint-Bonnet fait un certain nombre de rencontres, dont celle de Charles Parlange, un médecin qui faisait de la guérison mystique[9], qui l’amènent à se retirer de la vie publique. Des « pouvoirs » sont apparus chez lui, dont celui de guérison. Vers 1948, il commence à soigner ses semblables selon la tradition de Philippe de Lyon, sans rémunération. Il recevait ses malades dans un petit bureau, leur posait quelques questions, les écoutait ; il parlait un peu, observant des silences entre les phrases, puis les raccompagnait courtoisement jusqu’à la porte. Il a pris en charge au cours des années, des centaines et probablement des milliers de malades. Après quelques années, il cesse d’exercer publiquement ses dons de guérison.

Georges Saint-Bonnet fonde en 1948 à Paris le groupe Unitiste, qui rassemblait en 1953 une cinquantaine de membres à Paris et une trentaine en province. Deux sous-groupes se sont formés en 1956 à Marseille et en 1959 à Neuchâtel[10]. Le groupe Unitiste restera informel. À Paris, Georges Saint-Bonnet donne rendez-vous à ceux qui souhaitent le rencontrer à la brasserie du palais d'Orsay, un hôtel installé dans la gare d'Orsay désaffectée et où il loue une chambre. Plus tard, il donne des cours au groupe Unitiste parisien rue de Grenelle[11].

L'enseignement unitiste était ouvertement lié à la tradition rosicrucienne. C'était un enseignement ésotérique chrétien. Georges Saint-Bonnet avait une connaissance étendue des traditions occultes : celles de l'Inde et celles de l'Égypte, celles du monde arabe et celles du monde juif, celles enfin et surtout du christianisme. Il renvoyait souvent à elles et citait en particulier Paracelse, Swedenborg, Rudolf Steiner. Il a écrit avoir reçu « le gros de son bagage » de trois hommes qu'il considère comme ses maîtres spirituels : un moine exorciste[12], un kabbaliste juif et, surtout un grand oncle, Philippe Doumergue (1832-1908), pasteur protestant, également théologien et guérisseur « d'une abondance miraculeuse aussi considérable que le curé d'Ars ». Décédé alors qu'il n'avait que quelques années, le pasteur lui avait transmis sa bibliothèque ainsi qu'un coffre contenant ses enseignements[13].

Tombé malade au printemps 1962, Georges Saint-Bonnet se retire à Luc-en-Diois où il avait grandi.

Il meurt le dans une clinique de la rue Benjamin-Franklin dans le 16e arrondissement de Paris[14].

Son corps repose dans un cimetière familial à Luc-en-Diois.

Œuvres modifier

  • Mon combat (Mein Kampf), extraits, Éditions Vita, vers 1926[3].
  • Coline Maillard, comédie-bouffe en 3 actes, Éditions [S. I.], 1928.
  • Pierre Laval. Homme d’État, Éditions du Tambourin, 1931[15].
  • Le juif ou l'internationale du parasitisme, Éditions Vita, 1932.
  • Scandales 33, photographies de Brassaï, Caillaud, Heinz von Perckhammer, André Kertész, Germaine Krull, Jean Moral, Paris-Publications, 1933.
  • Vichy capitale. Ce que j'ai vu et entendu, Éditions Mont-Louis, 1941[16].

Romans modifier

  • Celle qui assassina, Éditions Mont-Louis, 1941.
  • Le Corset de métal, Éditions Mont-Louis, 1941.
  • Familia-Hôtel, Éditions Mont-Louis, 1941.
  • La Belle de Poitiers, Éditions Mont-Louis, 1942.
  • Marché noir, Éditions Mont-Louis, 1942.
  • L'ornière, Éditions Fasquelle, 1942.
  • Façade (Les enquêtes du commissaire Vasseur), Éditions Fasquelle, 1943.
  • Sang de Paris, Éditions Fasquelle, 1944. Roman de la lutte d’un groupe d’Action immédiate contre la Gestapo et ses tortionnaires[5].
  • Faux poulet, Les éditions utiles, 1945.
  • Les Yeux clairs, Éditions Soledi, 1946.
  • Coup double, Éditions Soledi, 1946.
  • Handicap, Éditions Soledi, 1947.

Développement personnel, ésotérisme modifier

  • Initiation et pouvoirs, Éditions O. L. B., Paris, (lire en ligne).
  • Dépassement et réalisation, Éditions A. G. I., Paris, 1956.
  • Pleins feux sur l'occulte,Éditions A. G. I., Paris, 1963.
  • Cahiers de l’Unitisme :
    • N°1 : Comment soigner et guérir sans exercice illégal de la médecine. Principes et procédés de base, Éditions A. G. I., Paris, 1956.
    • N°2 : Gurdjieff était trop grand pour nous : Comprendre et utiliser l'enseignement de Gurdjieff, Éditions A. G. I., Paris, (lire en ligne)
    • N°3 : Comment choisir son yoga. Précisions sur ce que l'on peut attendre du yoga, Éditions A. G. I., Paris, 1956.
    • N°4 : Enfin un yoga catholique : Le moyen court, Mme J.B de la Motte Guyon, préface de Georges Saint-Bonnet, Éditions A. G. I., Paris, 1956.
    • N°5 : Le tarot des Rose-Croix, Éditions A. G. I., Paris, 1957.
    • N°6 : Réussir est un devoir. Être quelqu'un ou Comment se forger une personnalité gagnante, Éditions A. G. I., Paris, 1957.
    • N°7 : Ce que l'on voit sans les yeux, Jacques Lusseyran, introduction et notes de Georges Saint-Bonnet, Éditions A. G. I., Paris, 1958.
    • N°8 : Guérir à coup sûr, Éditions A. G. I., Paris, 1958.
    • N°9 : De la Magie sexuelle. Principes et possibilités, dangers, réalisations, Éditions A. G. I., Paris, 1959.
    • N°10 : Joie, pouvoirs, réussite. D'une technique qui décuple les facultés de l'homme, A. G. I., Paris, 1960.
  • La joie vous appartient, préface de Paul Vervisch, Les Éditions du Relié, Cabrières-d'Avignon, 1997. Réédition poche en 2007 (ISBN 978-2354900052).

Notes et références modifier

Les informations de cet article sont tirées des livres mentionnés en bibliographie.

  1. « Acte de naissance de Louis Pierre Georges Bonnet, État-civil numérisé de la ville de Roanne », sur Archives départementales de la Loire (consulté le ).
  2. Saint-Bonnet, Georges (1899-1963), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  3. a et b Le catalogue de la BnF (Bibliothèque nationale de France) indique "ca 1926", c'est-à-dire vers 1926. La lecture de la préface laisse cependant à penser que celle-ci n'a été écrite que vers 1934. Dans Mein Kampf, histoire d'un livre, Flammarion, Collection Champs histoire, Antoine Vitkine indique que le livre est daté de 1939 mais a été disponible en librairie dès 1938.
  4. Dans Mein Kampf, histoire d'un livre, Flammarion, Collection Champs histoire, Antoine Vitkine écrit : "En librairie dès 1938, le public peut se procurer le livre d'un petit éditeur, les éditions Vita, où le préfacier note : « Tout a commencé par un livre écrit en 1924 dans la prison de Landsberg et qui explique tout car il est bien, en même temps que le plus cynique manuel de dressage qu'on ait jamais écrit, le plus parfait miroir qu'on ait offert à un peuple pour qu'il s'y retrouve et s'y contemple, délirant et fanatisé, dans ses pires démences de vanité et d'orgueil. » Grâce à cet ouvrage fidèle à l'esprit de Mein Kampf, le préfacier promet qu'« on pourra s'initier aux mécanismes de l'erreur allemande en même temps qu'on pourra en mesurer toute l'étendue, toute l'injustice et tout le danger. »"
  5. a et b Simon Epstein, Un paradoxe français. Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, page 537 : « Son livre principal, Le Juif ou l'internationale du parasitisme (1932), sera cité dans les études universitaires analysant la littérature antijuive d'avant-guerre. Les Lettres françaises publieront en novembre 1944 un encart saluant la sortie de son livre, Sang de Paris, "roman hallucinant de la lutte d'un groupe d'Action immédiate contre la Gestapo et ses tortionnaires". L'ouvrage est assez obscur, à l'instar, faut-il dire, du reste de son œuvre, mais on y rencontre des personnages juifs positifs, tel ce jeune résistant qui s'est audacieusement évadé de Drancy et dont toute la famille a été déportée.»
  6. Dans une lettre publiée en avant-propos, Jules Chazoff (1891-1946), juif d'origine et de naissance, met en garde Georges Saint-Bonnet contre la publication de son livre : « Votre livre, voyez-vous, je le crois, sera incompris, et, ce qui est plus grave, mal interprété. Et c'est cela qui me chagrine. (...) Je sais, mon ami, que vous n'êtes pas antisémite et c'est pourquoi je ne désespère pas de vous convaincre. Et c'est pourquoi j'accepte la discussion. C'est presque à regret que je suis obligé de reconnaître que votre livre regorge de vérités. Vous avez eu le courage de les dire, c'est bien, mais me permettrez-vous de vous dire à mon tour que vous avez vu des juifs, et non « le Juif » ».
  7. Hommes et documents N° 103, avril 1932
  8. Lusseyran 1964, p. 99 et 100.
  9. La vie et les pouvoirs de Charles Parlange sont évoqués dans le livre Les forces secrètes de la vie d'André Savoret, Heugel, 1937. Il est né le 13 octobre 1886 à Carcassonne.
  10. Dans la 1re édition (1960) du Cahier de l'Unitisme N°10 (p. 65), Georges Saint-Bonnet évalue le nombre de « fidèles ou demi-fidèles » de l'Unitisme à cinq cents
  11. Lusseyran 1964, p. 36 et 87.
  12. Il s'agit fort probablement du Père dominicain Henri-Jean Omez (1892-1968), que Georges Saint-Bonnet évoque dans le Cahier de l’Unitisme N° 9, p. 134
  13. Georges Saint-Bonnet, Joie, pouvoirs, réussite. D'une technique qui décuple les facultés de l'homme, Cahier de l’Unitisme N°10, A. G. I., Paris, 1960 (p. 62-63)
  14. Lusseyran 1964, p. 172.
  15. Pierre Laval. Homme d’État, Google livres
  16. Vichy capitale, Google livres

Bibliographie modifier

  • Jacques Lusseyran, Georges Saint-Bonnet, maître de joie, A. G. I., , 175 p.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Charles Duits, La mort du patron, suivi de Notes sur l'enseignement de Georges Saint-Bonnet dans La conscience démonique, Denoël, 1974 ; réédition augmentée Le Bois d'Orion, 1994 (ISBN 9782909201061)
  • Georges Saint-Bonnet, La joie vous appartient, préface de Paul Vervisch, Les Éditions du Relié, Cabrières-d'Avignon, 1997.Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes modifier