Groupe SOS

Association française d'entreprenariat social

Le Groupe SOS est une association française à but non lucratif, spécialisée dans l'entrepreneuriat social, qui regroupe 650 établissements, associations, entreprises sociales et établissements sociaux et médico-sociaux. Le groupe tire ses ressources de financements dans les champs du sanitaire, du social, de la jeunesse et du handicap et d’activités lucratives dans des secteurs concurrentiels.

Groupe SOS
Logo du Groupe SOS
Histoire
Fondation
Cadre
Forme juridique
Domaine d'activité
Activités hospitalièresVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Effectif
22 000 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateur
Directeur
Filiale
Groupe SOS Solidarités (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Identifiants
SIREN
OpenCorporates

Histoire

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Le groupe est fondé en 1984 à Marseille sous le nom de SOS Drogue International[1], par Jean-Marc Borello, qui deviendra plus tard un proche d'Emmanuel Macron[2],[3]. Il s'est ensuite développé par deux moyens : la réponse à des appels d’offres publics et la reprise d’associations en difficulté, qui perdent totalement leur indépendance en entrant dans le Groupe SOS[1].

En 2009, le Groupe SOS comprenait dix associations et onze entreprises pour un chiffre d'affaires de 155 millions d'euros et 2 200 salariés[4].

En 2011, Hospitalor, une association déclarée d'utilité publique à but non lucratif créée en 1972 par Henri Dalens. devient Groupe SOS Seniors[5],[6].

En , le groupe reprend les activités associatives d'Alpha Santé ; son effectif en France dépasse alors 10 000 salariés[7].

En 2017, le groupe comporte alors 8 secteurs d'activités : Solidarités, Santé, Groupe SOS Seniors (anciennement Hospitalor), Emploi, Jeunesse, Action internationale, Culture et Transition écologique[8]. La même année, le Groupe SOS lance la plateforme « handicap - petite enfance », dispositif unique en France visant à augmenter le nombre de jeunes enfants (âgés de 0 à 4 ans) en situation de handicap accueilli au sein des structures de la petite enfance[9],[10]. En 2019 ce dispositif s'installe dans les anciens locaux de Charlie Hebdo, le groupe SOS étant locataire depuis le début d'année 2016[11],[12].

En 2019, le réseau des épiceries solidaires d'ANDES[13] et l'association les Brigades vertes[14], tous deux en redressement judiciaire, rejoignent le groupe. La même année, le groupe, aux côtés de partenaires, ouvre H7, lieu French Tech lyonnais[15], et Coco Velten, projet expérimental à Marseille, qui accueille des sans-abris à côté d'associations et d'entreprises[16].

En , le groupe déclare vouloir ouvrir 1 000 cafés dans des communes de moins de 3 500 habitants[17]. La même année, le Groupe SOS ouvre une quatrième antenne de son dispositif de prévention de la radicalisation[18].

En 2020, de nombreux établissements du groupe sont affectés par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 en France[19]. La même année, le groupe soutient la création de salles de consommation à moindre risque[20].

En octobre 2020, à la suite des propos tenus par Éric Zemmour sur CNews sur le fait que les « jeunes issus de l’immigration » seraient « tous des voleurs, tous des assassins, tous des violeurs », le Groupe SOS, un des principaux acteurs de la protection des mineurs isolés (ou mineurs non-accompagnés) en France annonce porter plainte contre le polémiste et la chaîne télévisée[21].

En 2021, des établissements du Groupe SOS accueillent des personnes évacuées d’Afghanistan, après la prise de pouvoir des talibans[22],[23]. Elle a l'ambition d'être « la première entreprise sociale du monde »[24].

En 2022, après l’invasion de l'Ukraine par la Russie, le Groupe SOS devient, en Ile-de-France, le premier opérateur pour l’accueil des personnes réfugiées en provenance d’Ukraine[25]. À cette date, il comprend 22 000 salariés dans 650 structures, pour un chiffre d’affaires de 1,26 milliard d’euros[1].

Gouvernance et organisation

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Selon Le Monde, le conseil d'administration ne se réunirait que trois ou quatre fois l’an et n'aurait qu'un rôle mineur, tandis que le pouvoir effectif serait concentré entre les mains du président et de quelques dirigeants du groupe, liés pour certains d’entre eux par des relations affectives ou familiales. Le président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux juge que « cette absence de contrôle démocratique, de contre-pouvoir, pose problème dans un domaine comme l’action sociale »[26].

En 2016, l'université d'Harvard réalise une étude complète sur le groupe, qualifié de « plus grande entreprise sociale française »[27]. Elle publie la liste des 36 membres des conseils d'administration (magistrats, médecins, hauts fonctionnaires, chefs ou cadres d'entreprise ou responsables associatifs) en précisant qu'ils définissent les grandes orientations du groupe, appliquées au quotidien par un directoire, présidé par Jean-Marc Borello, fondateur du groupe[28], ancien président du Mouvement des entrepreneurs sociaux.

Modèle économique et finances

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Organisé sous la forme d’une association à but non lucratif, le Groupe SOS mène deux types d’activités : des missions de service public (activités relatives au handicap, aux addictions, à l’habitat, à l’action sociale et la protection de l’enfance), soumises à des obligations spécifiques ; et des activités d’intérêt général.

Les ressources du Groupe SOS proviennent de clients privés (entreprises et particuliers), de collectivités territoriales, de la CPAM, de l’État français, et de subventions européennes ou de dons[29].

Le chiffre d'activité officiel est de 1,4 milliards d'euros en 2022[30][source secondaire souhaitée]

Polémiques

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Patrimoine immobilier

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En 1995, le groupe SOS crée une filiale à statut coopératif, Alterna, qui réalise les opérations liées au patrimoine social des associations, qui est propriétaire en 2022 de 650 000 mètres carrés de locaux divers, valorisés à près de 800 millions d’euros[1] (500 millions d'euros en 2018[31]): hôpitaux, maisons de retraite, structures sociales, entreprises d'insertion, établissements culturels, etc.

Le groupe affirme que c'est parce qu'il a réussi à devenir propriétaire de son immobilier qu'il a pu créer des activités sociales dont les propriétaires ou bailleurs ne voulaient pas[1],[32].

L’Agence nationale de contrôle du logement social (ANCOLS) a relevé que quatre dirigeants avaient bénéficié en 2004 de conditions très avantageuses pour acheter des appartements faisant partie de ce patrimoine immobilier, certains étant destinés au départ à du logement social[33]. Le groupe SOS explique pour sa part que certains logements n'étaient pas agréés pour assurer une activité de logement très social et qu'il était contraint de s'en séparer, que la procédure conduisant à la vente prévoyait une évaluation par un expert indépendant assermenté et une simple priorité d'information pour des salariés du groupe[34][source secondaire souhaitée]. Dans son rapport de contrôle de , l'ANCOLS précise qu' « Alterna joue pleinement son rôle social. La petite taille du patrimoine favorise la fourniture de services de qualité aux locataires »[35].

Le cinéma La Clef

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En février 2021, le groupe annonce avoir signé une promesse de vente pour le cinéma historique La Clef à Paris, créant l’émoi dans le milieu du cinéma français et international[36]. La vente, souhaitée en avril 2018 par le CSE des Caisses d’Epargne Île-de-France, propriétaire des lieux[37], menace d'expulsion l'association investie dans les lieux depuis 2019, et vouée à préserver la diffusion de films rares et indépendants[38]. En 2022, soutenu par des milliers de spectateurs, de très nombreuses personnalités et la quasi-totalité du milieu du cinéma français, le cinéma La Clef devient un symbole de résistance et lutte toujours pour éviter son expulsion des lieux, lançant des projections à 6h du matin, désormais cultes[39]. Le 1er mars 2022, le Groupe SOS indique ne pas donner suite à la promesse de vente et abandonne son projet[40][source secondaire souhaitée].

En 2020, Le Monde diplomatique publie un article dénonçant la proximité du Groupe SOS avec le président de la République et remet notamment en cause sa gestion RH[1].

En 2022, Mediapart met en cause la gestion par le groupe d'un centre éducatif fermé pour mineurs délinquants dans le Puy-de-Dôme[41].

En 2024, Mediapart révèle que le groupe a obtenu entre 2018 et 2020 plus d'un million d'euros de fonds publics pour la création d'un site Internet dédié aux seniors isolés. Ces fonds proviennent en partie du département de la Moselle alors que ce dernier ne profite pas particulièrement du projet[42].

Identités visuelles

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Notes et références

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  • Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Hospitalor » (voir la liste des auteurs). *
  1. a b c d e et f Margot HEMMERICH et Clémentine MÉTÉNIER, « Groupe SOS, l’ogre qui dévore le monde associatif », Le Monde diplomatique,‎ , p. 4-5 (lire en ligne)
  2. Denis Cosnard et Isabelle Rey-Lefebvre, « Economie solidaire : Jean-Marc Borello, l’homme qui fait du social un business », sur Le Monde, .
  3. Louis Cabanes, « Les liens très solidaires du Groupe SOS avec le pouvoir macroniste », sur La Lettre A, .
  4. A. K, « Groupe SOS : dix associations, onze entreprises », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  5. « Le GROUPE SOS annonce la réorganisation de ses associations », sur capgeris.com (consulté le ).
  6. « santé. Offre de soins : nouvelle donne à Saint-Avold », sur republicain-lorrain.fr (consulté le ).
  7. La-Croix.com, « Le Groupe SOS, géant assumé de l’économie sociale », sur La Croix (consulté le ).
  8. « Jean-Marc Borello : « Nos services ne s'adressent pas qu'aux pauvres» », sur leparisien.fr, .
  9. Le Comité national Coordination Action Handicap, « Les vainqueurs des Lauréats 2017 du CCAH », sur ccah.fr, .
  10. ASH (Actualités Sociales Hebdomadaires), « Accompagnement inclusif Une plateforme « petite enfance et handicap » », sur ash.tm.fr, .
  11. « 5 ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, les nouveaux locataires "redonnent vie" aux lieux », sur bfmtv.com, .
  12. « "C'est devenu un lieu de pèlerinage" : depuis cinq ans, la rue de "Charlie Hebdo" vit avec le souvenir de l'attentat », sur francetvinfo.fr, .
  13. « Groupe SOS sauve un réseau de 365 épiceries solidaires », sur go-met.com.
  14. « Les brigades vertes en détresse rachetées par le groupe SOS à Dardilly », sur leprogres.fr.
  15. « H7, l'hôtel branché des start-up lyonnaises, dévoile ses 40 premiers locataires », sur lesechos.fr.
  16. « Coco Velten, un projet expérimental pour loger des sans-abri aux côtés d'entreprises et d'associations », sur francebleu.fr.
  17. La Nouvelle République, « Le groupe SOS veut ouvrir 1.000 nouveaux cafés dans les campagnes », quotidien,‎ (lire en ligne)
  18. « A Lille le centre Pairs pour les radicalisés ouvre cette semaine », sur Lefigaro.fr, .
  19. Institut de l'entreprise, « Groupe SOS - En première ligne : ses salariés sont sur le pont ! », sur institut-entreprise.fr, .
  20. « Salles de shoot: l'avis des professionnels de la toxicomanie », sur L'Express, (consulté le ).
  21. Béatrice Héraud, « Mineurs isolés : le groupe SOS dépose plainte contre CNews pour injures et incitation à la haine raciale » Accès libre, sur Novethic, (consulté le ).
  22. Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « Afghanistan - Accueil en France des personnes évacuées d'Afghanistan (Vol d'évacuation du 19.08.21) », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le ).
  23. Par Florian Garcia Le 30 mai 2022 à 14h12, « Dans ce centre d’accueil de Corbeil-Essonnes, les réfugiés ont six mois pour trouver un logement et un emploi », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  24. « Le groupe SOS, plus grande entreprise sociale d'Europe, voit plus loin » (consulté le ).
  25. « REPORTAGE. Guerre en Ukraine : "rester un peu" pour se reconstruire, le choix de Jane et ses filles, réfugiées en France », sur Franceinfo, (consulté le ).
  26. « Economie solidaire : Jean-Marc Borello, l’homme qui fait du social un business », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. (en) Julie Battilana, Vincent Dessain, Jérôme Lenhardt, SOS Group: Scaling a Social Enterprise Conglomerate, HARVARD Business Publishing, , 23 p. (lire en ligne)
  28. Léa Lejeune, « Jean-Marc Borello, traversée en solidaire », sur Libération (consulté le ).
  29. « Notre modèle économique », sur GROUPE SOS (consulté le ).
  30. « Entreprendre au profit de tous », sur Groupe SOS (consulté le )
  31. ANCOLS, Rapport définitif de contrôle sur la coopérative Alterna - n° 2015 - 159,
  32. « Interview d'un administrateur bénévole du groupe sos (plus précisément à 2:20) », sur youtube.com.
  33. « Groupe SOS : un trésor immobilier évalué à 500 millions d’euros », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  34. « Communiqué du Groupe SOS », sur site du Groupe SOS.
  35. ANCOLS, Rapport définitif de contrôle n° 2015 - 159, page 1
  36. « Mobilisons-nous pour la Clef, dernier cinéma associatif parisien », sur Libération (consulté le ).
  37. « Vente du cinéma La Clef par le CSE Non à la mort de la culture ! », sur CGT Caisse d'Epargne - Île de France, (consulté le ).
  38. Copélia Mainardi, « "La Clef-Revival" : la lutte pour la sauvegarde d’un cinéma associatif à Paris continue », sur marianne.net, 2022-01-28utc20:05:36+0100 (consulté le ).
  39. Bruno Deruisseau, « Reportage à La Clef : entre sursis, soutiens tous azimuts et menace d’expulsion - Les Inrocks », sur lesinrocks.com (consulté le ).
  40. « Cinéma La Clef à Paris : que chacun prenne ses responsabilités », sur GROUPE SOS, (consulté le ).
  41. Clotilde de Gastines, « En Auvergne, « les dingueries » d’un centre pour mineurs délinquants », sur Mediapart (consulté le ).
  42. Maud de Carpentier (Rue89 Strasbourg), « Le Groupe SOS rafle 1 million d’euros de fonds publics pour un simple site internet », sur Mediapart, (consulté le )

Annexes

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Articles connexes

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Lien externe

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