Iqer'iyen

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Les Iqer'iyen (en rifain: ⵉⵇⴻⵔⵄⵉⵢⴻⵏ[1]) est une confédération tribale berbérophone rifaine située au nord-est du Maroc, dans le massif montagneux du Rif, dans la province de Nador. Elle est composée de cinq tribus, elles-mêmes composées de plusieurs clans.

Carte des tribus rifaines, réalisée en 2015.
Drapeau de la région du Rif.

La tribu des Iqer'iyen est une grande tribu guerrière connue pour son art durant la guerre et pour l’excellente maîtrise des canons et des avions, elle est située à l'ouest des tribus Ikebdanen et Iznassen. Les Iqer'iyen sont connus pour être l’une des plus grandes tribus guerrières du Maroc connu aussi pour avoir été les premiers à déclarer la guerre aux Espagnols lors du XIXe siècle avec le résistant Mohamed Améziane qui est considéré[Par qui ?] comme le précurseur de la guerre du Rif . Les Iqer'iyen menés par Mohamed Améziane réussirent pendant 5 ans à repousser les Espagnols jusqu’à la mort de ce dernier a Hajrat Ali le 15 mai 1912 , ce qui poussa toutes les tribus rifaines à rejoindre les rangs de Abdelkrim el-Khattabi pour faire face aux colons .

Composition

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La confédération tribale des Iqer'iyen regroupe généralement cinq tribus principales, qui sont :[1][2]

  • Imazujen : Cette tribu occupe principalement comme zone la ville de Nador. Elle comprend le Massif de Gourougou en comptant en plus de cela d'autres grandes villes comme Beni Ansar ou même Farkhana
  • Aït Chichar: Cette tribu se retrouve au nord de la province de Nador, occupant la majeur partie de la façade maritime ouest de la province. Elle s'étend du point le plus haut de la province jusqu'au Massif de Gourougou en possédant notamment la ville de Beni Chiker. C'est une zone très montagneuse.
  • Aït Bou Ifrour: Cette tribu est notamment connu pour être la tribu d'origine du, chef de guerre Mohamed Ameziane. Elle occupe la zone s'étendant de Segangan, au sud du Massif de Gourougou jusqu'à Selouane.
  • Aït Sidel: Cette tribu occupe la zone située entre les Aït Bouyafar et les Aït Bou Ifrour. C'est une zone principalement montagneuse, c'est pourquoi la ville principale de cette région s'appelle Beni Sidel Jbel.
  • Aït Bouyafar:.Cette tribu occupe la partie ouest du territoire des iqer'iyen. Cette zone est notamment connu pour la plage de Bouyafar avec comme ville principale Bouyafar.

Origine du nom

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Il règne quelques divergences autour de la désignation « Iqer'iyen ». Une première hypothèse serait, que le mot puisse être issu de « Qal'aat » ( Citadelle en langue arabe) sachant que chaque fraction tribale possédait une citadelle. Ainsi les Iqer'iyen seraient les habitants des citadelles en berbère. Une deuxième hypothèse suggère que le verbe Qraa' (arracher ou détruire en Rifain) serait à l'origine de la désignation. Littéralement Iqer'iyen signifierait donc ceux qui arrachent ou les destructeurs .

Histoire

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La région des Guelaya était le bastion des Merinides.

En 1497, la ville de Mellila passe aux mains des Espagnols.

Lors de l'époque coloniale, les Guelaya sont les premiers à avoir déclarer la guerre à l'Espagne, et ce bien avant la guerre du Rif. En 1893 ils repoussent les Espagnols à Sidi Waryash près de Farkhana. Avec les tribus Aït Oulichek, Aït Touzine et Aït Saïd, ils ont chassé Rogui Bou Hmara des montagnes du Rif. C'est ainsi que Bou Hmara est revenu à Taza le [3]. En 1909, éclate la fameuse "guerre de Melilla", prémices de la Guerre du Rif, où lors de la fameuse bataille de « ighzar n wouchen » (Le ravin du loup) les troupes de Mohand Ameziane écrasent les Espagnols. Cependant, en 1912, le chef de la résistance locale Mohand Ameziane, perdit la vie lors de la bataille de Hajrat Ali face aux troupes espagnoles .

Ils participèrent aussi à la guerre du Rif aux côtés des autres Rifains, C’est l’une des tribus les plus fortes et guerrières de la région et l’une des premières à rejoindre les rangs de Abdelkrim el-Khattabi.

Personnalités célèbres

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Bibliographie

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  • H. Al Figuigui, « Guelaya ou Qelaya », dans Encyclopédie berbère, vol. 21 : Gland–Hadjarien, Aix-en-Provence, Edisud, (lire en ligne), p. 3224-3229

Notes et références

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  1. Mena Lafkioui, « Méthodologie de recherche en géolinguistique », Corpus, no 14,‎ , p. 139–164 (ISSN 1638-9808, lire en ligne, consulté le )
  2. Raymond Jamous, « 1. Le territoire et la vie matérielle des Iqar’iyen », dans Honneur et baraka : Les structures sociales traditionnelles dans le Rif, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, coll. « Atelier d’anthropologie sociale », , 12–28 p. (ISBN 978-2-7351-1892-2, lire en ligne)
  3. Preservation Department Louis Arnaud et Louis Arnaud, Au temps des "mehallas"; ou, Le Maroc de 1860 à 1912, Casablanca : Éditions Atlantides, (lire en ligne)