Guy de Rouville
Guy Gervais de Rouville, dit Guy de Rouville, né le à Castres et mort le à Vabre[1], est un industriel et résistant français.
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Nom dans la langue maternelle |
Guy Gervais de Rouville |
Nom de naissance |
Guy Paul Gervais de Rouville |
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Odile de Rouville (d) |
Enfant |
Distinctions |
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Biographie
modifierFamille et formation
modifierLa famille Gervais de Rouville est une famille protestante d'ancienne bourgeoisie du Languedoc. Elle a conservé le nom de la terre de Rouville qu'elle possédait avant la Révolution[2].
Guy de Rouville est le fils unique d'Henry Gervais de Rouville, propriétaire d'une usine textile, et de Louise Claron[3]. Il a pour arrière-grand-père Paul Gervais de Rouville, professeur de géologie à la faculté des sciences de Montpellier et fondateur de l’école de géologie de Montpellier[4].
Élève à l'école des Roches de Verneuil-sur-Avre puis au lycée Louis-le-Grand à Paris, il devient ingénieur de l'École centrale des arts et manufactures (promotion 1939).
En 1939, il épouse Odile Schlumberger, fille du banquier Maurice Schlumberger et descendante de François Guizot. Ils ont ensemble six enfants, dont le contre-ténor Henry de Rouville. Son épouse témoigne de leur expérience commune de résistants dans le livre Femmes dans la guerre, 1940-1945. Elle meurt le à 99 ans, quinze jours après son mari.
Engagement dans la Résistance
modifierChef de section antichar dans l'armée française en 1940, il est démobilisé en août et rentre dans le Tarn.
Avec un associé, il crée à Castres une entreprise de fabrication de gazogène à charbon de bois, qui équipera plus tard les véhicules des maquis de Vabre.
Devenu délégué à la Jeunesse et aux Sports du canton de Vabre, il peut librement circuler. Il sera également responsable départemental puis régional du scoutisme protestant, avec notamment son épouse Odile et le pasteur Robert Cook. Dans le même temps, les éclaireurs israélites de Robert Gamzon arrivent à Lautrec[5].
À partir de 1942, la montagne tarnaise, à forte présence protestante, est un refuge pour les juifs (notamment par la filière du textile) recherchés par la police. Dès , Odile Gervais de Rouville, avec d'autres, participe à camoufler 35 jeunes filles juives en scouts unionistes protestantes[6], arrivées par le réseau de sauvetage de Résistance juive en France, dite la Sixième. En 1943, cette zone protectrice accueillera aussi des réfractaires au STO. C'est le développement des maquis refuges, prémisses d'une organisation de Résistance que Guy de Rouville ne veut pas inscrire dans un mouvement lié à une formation politique (Combat ou Libération).
En 1943, dans le cadre des Mouvements unis de la Résistance (MUR)[7], Guy de Rouville rejoint la Résistance organisée sous le pseudonyme de Pol ou Paul Roux. Il est l'organisateur et le « préfet » des maquis de Vabre, organisation de Résistance, qui deviendra le corps-franc de la Libération no 10. Ce maquis comporte des personnalités de toutes origines politiques ou religieuses[6], et de nombreux juifs, scouts ou réfugiés. À partir du débarquement de Normandie, pour lequel ils se préparaient, plus de 450 maquisards formalisèrent leur engagement de combattant par leur inscription dans un registre détaillé, tenu sur un livre de comptes, qui subsistera après la guerre[8].
Après la Libération, avec 250 volontaires des maquis de Vabre, il se joint comme officier de transmission au corps franc Bayard, qui deviendra 3e puis 12e régiment de dragons, rejoint la 1re armée française du maréchal de Lattre avant Autun, et va jusqu'à Constance avant l'armistice en [9].
Engagement pro-européen
modifierIl est membre fondateur du Mouvement européen et participe au Congrès de La Haye en [10],[11].
Activités professionnelles
modifierDirecteur de l'entreprise textile Faure-Claron à Vabre, exploitant agricole et forestier, il fut président de la Fédération française d’économie montagnarde[12].
Divers
modifierDistinctions
modifierNotes et références
modifier- « Ancien résistant, Guy de Rouville s'en est allé » sur ladepeche.fr [1]
- Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire-Français, éd. Sedopols, 2012, p. 355
- Christophe Charle, La République des universitaires: 1870-1940, Éd. du Seuil, 1994, page 145.
- « Géosciences Montpellier, Paul de Rouville fondateur de l’école de géologie de Montpellier », sur www.gm.univ-montp2.fr (consulté le )
- « Denise Gamzon - Lautrec », sur judaisme.sdv.fr (consulté le )
- Hervé Nathan, « Les juifs gagnent le maquis », Libération, 16.07.2004, en ligne.
- Lead Off, « Guy de Rouville - Mémoire et espoirs de la Résistance » (consulté le )
- Hervé Nathan, « Les juifs gagnent le maquis », Libération, (lire en ligne)
- « Une commémoration d'une rare intensité », ladepeche.fr.
- « Le congrès de l'Europe à La Haye (7-10 mai 1948) - Le congrès de l'Europe à La Haye (7-10 mai 1948) - CVCE Website », sur www.cvce.eu (consulté le )
- « Interview de Guy Gervais de Rouville: la délégation allemande au congrès de La Haye (Vabre, 19 janvier 2008) » (consulté le )
- Du rôle et de la place de la forêt en montagne - Congrès de la FFEM - Grenoble - 23-25 avril 1976, (lire en ligne)
- « La belle histoire du golf de Mazamet La Barouge | Golf de Mazamet La Barouge », sur www.golfmazamet.fr (consulté le )
- Ordre de la Libération - Base Médaillés de la Résistance française, « Fiche Guy de Rouville » (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Odile de Rouville, in Femmes dans la guerre, 1940-1945, Paris, éditions du Félin, coll. « Résistance », 2004,
- Odile de Rouville, « De la Chouette au Merle Blanc », 1945, En ligne
- Le tapissier de Jérusalem, Lucien Lazare, Le Seuil, 2015, (ISBN 2021230031).
Documents sonores
modifier- Entretien avec Odile de Rouville, « Ich Bin Jude! Ich Bin Jude! » (2006), United States Holocaust Memorial Museum.
- Entretien avec Guy de Rouville, « Ich Bin Jude! Ich Bin Jude! » (2006), United States Holocaust Memorial Museum.
- Interview de Guy de Rouville sur la délégation allemande au congrès de La Haye de 1948, Vabre, 2008 (2'23'')
Article connexe
modifierLiens externes
modifier- Site personnel d'Odile de Rouville
- Mini-biographie sur le site des Maquis de Vabre