HMS Kelly (F01)

destroyer britannique

HMS Kelly
illustration de HMS Kelly (F01)
Le Kelly durant ses essais en 1939.

Type Destroyer
Classe K
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Constructeur Hawthorn Leslie and Company
Chantier naval Hebburn, fleuve Tyne
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Coulé le
Équipage
Commandant Louis Mountbatten (27/06/1939 - 23/05/1941)
Équipage 218 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 108,66 mètres
Maître-bau 10,90 mètres
Tirant d'eau 3,70 mètres
Déplacement 1 760 tonnes
Port en lourd 2 400 tonnes
Propulsion 2 turbines à vapeur à engrenage Parsons
2 chaudière à tubes d'eau Admiralty
2 hélices
Puissance 40 000 ch (30 000 kW)
Vitesse 36 nœuds (66,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 3 x canons doubles QF Mark XII de 4,7 pouces (3 x 2)
1 x canon quadruple QF "pom-pom" de 40 mm (1 x 4)
2 x mitrailleuses quadruple mitrailleuses de 0,5 pouce (2 x 4)
2 x tubes lance-torpilles quintuple de 533 mm Pentad (2 x 5)
20 x charges de profondeur, 2 x lanceurs, 1 x rack
Électronique ASDIC
Rayon d'action 5 500 milles marins (10 186 km) à 15 nœuds (27,8 km/h)
Carrière
Port d'attache HMNB Portsmouth
Indicatif F01
Localisation
Coordonnées 34° 40′ 00″ nord, 24° 10′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
HMS Kelly
HMS Kelly
Géolocalisation sur la carte : mer Méditerranée
(Voir situation sur carte : mer Méditerranée)
HMS Kelly
HMS Kelly
Géolocalisation sur la carte : Crète
(Voir situation sur carte : Crète)
HMS Kelly
HMS Kelly

Le HMS Kelly (F01) est un destroyer de classe K en service dans la Royal Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.

Nommé d'après l'amiral de la flotte John Kelly (en)[1], le Kelly est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie and Company de Hebburn, comté de Tyne and Wear, en date du . Il est lancé le et mis en service le sous le commandement du capitaine de vaisseau Louis Mountbatten.

Historique modifier

Début de service modifier

Au début de la Seconde Guerre mondiale en , le duc et la duchesse de Windsor quittent la France, où ils vivent pour rentrer en Grande-Bretagne à bord du HMS Kelly.

Dans l'après-midi du , le pétrolier Atheltemplar heurte une mine posée par des destroyers allemands au large de l'estuaire de la Tyne. Le Kelly et le destroyer HMS Mohawk sont envoyés pour escorter les remorqueurs de sauvetage Great Emperor, Joffre et Langton. Lors de la mission, le Kelly heurte également une mine et subit des dommages à sa coque. Il est remorqué par le Great Emperor puis par les Robert Redhead et Washington jusqu'au chantier naval Hawthorn Leslie and Company, où il est réparé pendant un peu plus de trois mois[2].

Moins d'un mois après son retour au service actif, le destroyer retourne en cale sèche après des avaries causées par une tempête. Les réparations s'achèvent le , et deux jours plus tard, ironie du sort, il entre en collision avec le HMS Gurkha, nécessitant 8 semaines supplémentaires en cale sèche, cette fois-ci sur la Tamise. De nouveau opérationnel, le , le Kelly fait route vers le nord pour prendre part à l'évacuation des forces alliées de Namsos.

Campagne norvégienne modifier

Remorquage du Kelly jusqu'à la Tyne après son torpillage par un Schnellboot allemand.

Dans la nuit du au , pendant la campagne de Norvège, le Kelly est torpillé par le Schnellboot allemand S 31, sous le commandement de l'Oberleutnant zur See Hermann Opdenhoff, qui reçoit pour cette action la Croix de chevalier. Gravement endommagé, il est ramené par le remorqueur Great Emperor, où il subit quatre jours durant des attaques de Schnellboote et de bombardiers en naviguant à trois nœuds. Le contrôleur de la marine écrivit que le navire survécut « non seulement grâce à la bonne conduite des officiers et des hommes, mais aussi à l'excellente exécution qu'assurait l'étanchéité des autres compartiments: un seul rivet défectueux aurait pu être fatal ». De nouveau, le Kelly fut réparé et remis en service[3].

À son retour au chantier d'Hebburn, le navire est démonté pour y subir d'importantes réparations ; étant inapte au service actif jusqu'en . Ce « navire malchanceux » aura été opérationnel moins de deux semaines lors des 14 derniers mois.

Pendant cette période, son commandant, Louis Mountbatten, fut contraint de mener sa flottille de façon temporaire depuis d'autres bâtiments de la flottille ; pendant un certain temps à bord du HMS Javelin jusqu'à sa perte.

Le Kelly rejoint la 5e flottille lors de son énième retour en mission en , effectuant des essais de manutention et quelques entraînements dans la Manche avant de rejoindre la mer Méditerranée, arrivant à Malte en .

Campagne méditerranéenne modifier

Le Kelly à Gibraltar en avril 1940.

En , il rejoint les bâtiments Abdiel, Dido, Jackal, Jersey, Kashmir, Kelvin et Kipling à Gibraltar pour constituer la Force S, une escorte pour les renforts de la Mediterranean Fleet (Club Run). Arrivant à Malte le , le Kelly navigue avec sa flottille pour rejoindre la Force K en vue d'attaquer les bâtiments de l'Axe en Afrique du Nord.

Le , après la perte du HMS Jersey qui saute sur une mins, la flottille quitte Malte et rejoint les bâtiments Ajax, Dido, Orion et Perth pour escorter les convois de ravitaillement vers l'Égypte et la Grèce (opération Tiger). Le , il conduit les destroyers pour bombarder Benghazi avant de retourner à Malte. Le , il rejoint la Crète avec les Kashmir et Kipling où les patrouilles au nord de l'île débutent dès le lendemain.

Le , lors de l'évacuation de la Crète, il est bombardé. Il coule avec 130 marins de son équipage. Lors de l'affrontement, le Kelly parvient à abattre trois bombardiers en piqué Junkers Ju 87, tandis qu'un autre est gravement endommagé et finit par s'écraser lors de son retour à la base[4].

Les survivants furent profondément affectés par la perte de leur navire ; Mountbatten partagea leur peine et essaya de les consoler en citant notamment cette phrase : « nous n'avons pas quitté le Kelly, le Kelly nous a quittés ! ».

La devise du navire était Keep on instead of Hold on (littéralement : continuer plutôt que de tenir bon).

Héritage modifier

Photographie du mémorial dans le cimetière d'Hebburn dédié aux officiers et hommes du HMS Kelly ayant perdu la vie lors de la campagne de Norvège le et lors de son naufrage au large de la Crète le .

Le film de 1942 Ceux qui servent en mer, mettant en vedette Noël Coward et John Mills et racontant l'histoire du "HMS Torrin", est basé sur la carrière du Kelly.

L'association HMS Kelly organise des réunions et des commémorations, les partisans notables de l'association incluant notamment le prince Charles de Galles et Sir John Mills[5],[6],[7].

Honneurs de bataille modifier

  • Théâtre Atlantique (1939), campagne de Norvège (1940) et de Méditerranée (1941), bataille de Crète (1941).

Notes et références modifier

  1. « Wartime families », Remembering Scotland at War (consulté le )
  2. Hough, Richard, Bless Our Ship London: Hodder and Stoughton, 1991 (ISBN 978-0-340-54396-2)
  3. HMS Kelly (F 01) at U-boat.net
  4. Air War for Yugoslavia, Greece and Crete, Shores, Cull, Malizia, p. 358
  5. British Film Institute BFI Film & TV Database, In Which We Serve
  6. (en) « Prince commemorates Royal Navy crew », BBC News
  7. (en) « Sir John Proves a Tireless Supporter », Navy News (en),‎ (lire en ligne).

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) John English, Amazon to Ivanhoe : British Standard Destroyers of the 1930s, Kendal, England, World Ship Society, , 144 p. (ISBN 978-0-905-61764-0, OCLC 52611234)
  • (en) Norman Friedman, British destroyers & frigates : the Second World War and after, London, Chatham, , 256 p. (ISBN 978-1-861-76137-8, OCLC 907151880)
  • (en) Geirr Haarr, The Battle for Norway : April-June 1940, Havertown, Seaforth Publishing, , 953 p. (ISBN 978-1-783-46439-5, OCLC 1048404550, lire en ligne)
  • Geirr H. Haarr, The German Invasion of Norway, April 1940, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-310-9)
  • (en) Christopher Langtree, The Kelly's : British J, K, and N class destroyers of World War II, Annapolis, Md, Naval Institute Press, , 224 p. (ISBN 978-1-557-50422-7, OCLC 237577184)
  • (en) Henry Trevor Lenton, British & empire warships of the Second World War, London Annapolis, Md, Greenhill Books Naval Institute Press, , 766 p. (ISBN 978-1-853-67277-4 et 978-1-557-50048-9, OCLC 39245871)
  • Edgar J. March, British Destroyers : A History of Development, 1892–1953; Drawn by Admiralty Permission From Official Records & Returns, Ships' Covers & Building Plans, London, Seeley Service, (OCLC 164893555)
  • (en) Jürgen Rohwer, Gerhard Hümmelchen et Thomas Weis (Chronik des Seekrieges, 1939-1945.), Chronology of the War at Sea, 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, US Naval Institute Press, , 3e éd., 532 p. (ISBN 978-1-861-76257-3 et 978-1-591-14119-8, OCLC 76797349)
  • (en) M. J. Whitley, Destroyers of World War Two : an international encyclopedia, Annapolis, Md, Naval Institute Press, , 320 p. (ISBN 978-0-87021-326-7, OCLC 415654952)

Liens externes modifier