Henry Deutsch de la Meurthe
Salomon Henry Deutsch de la Meurthe (La Villette, – Ecquevilly, )[1] est un industriel et mécène français.
Président Aéro-Club de France | |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Salomon Henry Deutsch |
Nationalité | |
Activités | |
Famille | |
Père |
Alexandre Deutsch (d) |
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Conjoint |
Marguerite Raba (d) |
Enfants |
Betty Deutsch de la Meurthe (d) Suzanne Deutsch de La Meurthe Georgette Deutsch de La Meurthe (d) |
Propriétaire de |
Château de Romainville, Hôtel Deutsch de la Meurthe (d) |
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Membre de | |
Distinctions |
Biographie
modifierNé à La Villette[Note 1] dans la Seine, il est le fils d'Alexandre Deutsch et de son épouse, née Émilie Picard[2], tous les deux d'origine juive.
En 1877, il devient associé avec son frère Émile de l'entreprise familiale Les fils de A. Deutsch, qu'ils font prospérer et qui devient la société des Pétroles Jupiter (1922) puis Shell France après une fusion avec la Shell en 1948.
Il fonde l'Automobile Club de France en 1895 avec, entre autres, le comte de Dion, le baron de Zuylen et Paul Meyan, puis l'Aéro-Club de France en 1898 avec notamment Ernest Archdeacon. Il en sera président de au .
En , Henry Deutsch de la Meurthe offre un prix de 100 000 FRF (environ 320 000 euros) à la première machine volante capable de parcourir le trajet aller-retour entre Saint-Cloud et la tour Eiffel (environ 10 km) en moins de 30 minutes, ceci avant octobre 1904. Fin septembre 1901, Santos-Dumont réussit l’exploit avec son dirigeable no 6, en 29 minutes et 42 s.
Toujours avec Ernest Archdeacon, il crée en 1904 un prix de 50 000 FRF (le Grand Prix d'Aviation (de)) destiné au premier vol d’un plus lourd que l’air sur un kilomètre en circuit fermé. Il sera remporté dès le par Henri Farman.
Le 25 août 1906, Henry Deutsch de la Meurthe fonde un prix d'aviation s'élevant à 20 000 francs : à savoir une course sur le circuit Saint-Germain, Senlis, Meaux, Melun, Saint-Germain ouverte à n'importe quel engin volant. Outre la somme d'argent, le vainqueur recevra une coupe valant 10 000 francs[3].
Il participe à la fondation, à l'initiative de Lazare Weiller, de la Compagnie générale de navigation aérienne (1908), qui achète les brevets des frères Wright. Elle organisera les vols de démonstration du Flyer Model A piloté par Wilbur Wright au Mans, à partir du .
Il se fait construire plusieurs aérostats par Édouard Surcouf à partir de 1904 puis il investit dans les constructeurs aéronautiques Astra (1909), puis Nieuport (1911), et devient président de la société Nieuport-Astra. Son gendre Gaston Gradis lui succéda.
À la fin du mois de , Henry Deutsch de la Meurthe offre à l'université de Paris une somme de 500 000 FRF et une rente annuelle de 15 000 FRF sa vie durant pour être affectées à la création et à l'entretien d'un Institut aérotechnique où seraient poursuivies les recherches théoriques et pratiques tendant au perfectionnement des engins de la locomotion aérienne sous toutes ses formes. Il deviendra l'Institut aérotechnique de Saint-Cyr-l'École, intégré au Conservatoire national des arts et métiers.
En 1910 est créé le prix Henry-Deutsch-de-la-Meurthe à l'Académie des sports[4] (dont il est membre dès les années 1900). Doté alors de 25 000 franc-or, il est destiné à récompenser l’auteur d’un fait accompli pouvant entraîner un progrès matériel, scientifique ou moralisateur pour l’humanité. Il peut être attribué pour un fait accompli soit en France par un Français ou un étranger, soit à l’étranger par des Français seulement. Ce prix est toujours décerné de nos jours ; par exemple, il a été attribué en 2004 à Michel Desjoyeaux (voile), ou, en 2007, à Sébastien Loeb (rallye automobile).
En 1910, Henry Deutsch de la Meurthe finance le Prix de la traversée de l’estuaire de la Seine, doté d'un objet d'art et de 10 000 francs. Le gagnant étant celui qui réalisera le plus de traversées entre les villes de Trouville-sur-Mer et Le Havre en aéroplane[5].
Le , il est blessé par l'avion de Louis Émile Train lors du départ de la course aérienne Paris-Madrid.
Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1889, il est nommé commandeur de l’ordre le [6].
Henry Deutsch de la Meurthe fut membre du conseil d'administrateur du Conservatoire national des arts et métiers, de la Commission de la navigation aérienne du ministère des Travaux publics et de la Commission de répartition de la navigation aérienne.
Marié à Marguerite Raba, fille d'Edmond Raba et de Betty Javal-Halphen, et belle-sœur d'Albert Ellissen, il est le père de Suzanne, de Betty (épouse Arthur Weisweiller) et de Georgette (épouse Gaston Gradis).
Il meurt le au château de Romainville à Ecquevilly (Seine-et-Oise).
Décorations
modifierDécoration française
modifier- Commandeur de la Légion d'honneur (décret du 20 novembre 1912)
- Officier de la Légion d'honneur par décret du 11 octobre 1906
- Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 29 octobre 1889
Décorations étrangères
modifier Commandeur de l'ordre de François-Joseph (Autriche-Hongrie).
Commandeur de l'ordre d'Isabelle la Catholique (Espagne).
Notes et références
modifierNotes
modifier- La commune de La Villette est annexée à Paris par la loi du .
Références
modifier- Gérard Roos, Histoire de l'aéronautique aux Mureaux : 1912-2002, Saint-Ouen-l'Aumône, Éditions du Valhermeil, , 176 p. (ISBN 2-913328-37-7)
- Acte de naissance no ..../1846 de la commune de Paris (reconstitution des actes de l'état civil de Paris - loi du 12 février 1872).
- Le 25 août 1906 dans le ciel : Une épreuve aéronautique voit le jour sous l’impulsion d’Henri Deutsch de la Meurthe.
- Prix Henry-Deutsch-de-la-Meurthe - Académie des Sports
- Le 30 août 1910 dans le ciel : Prix de la traversée de l’estuaire de la Seine, premier jour des « hostilités »
- « Salomon Henry Deutsch », base Léonore, ministère français de la Culture.
Sources
modifier- Tristan Gaston-Breton, Sonia de Panafieu, La famille Deutsch de la Meurthe. D'hier et d'aujourd'hui. 1815-2010, Pour Mémoire, 2010
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :