Hidemaro Fujibayashi

Concepteur japonais de jeu vidéo
Hidemaro Fujibayashi
Description de cette image, également commentée ci-après
Hidemaro Fujibayashi en 2017.
Naissance (51 ans)
Drapeau du Japon Préfecture de Kyoto, Japon
Activité principale
Concepteur de jeux vidéo et directeur pour Capcom, puis Nintendo

Hidemaro Fujibayashi (藤林 秀麿, Fujibayashi Hidemaro?), né en 1972, est un créateur de jeu vidéo japonais ayant commencé sa carrière chez Capcom avant de rejoindre Nintendo en 2007, travaillant notamment sur la série The Legend of Zelda. Il réalise notamment The Legend of Zelda: Skyward Sword, sorti sur Wii en 2011, et The Legend of Zelda: Breath of the Wild, sorti sur Nintendo Switch en 2017.

Carrière modifier

Jeunesse et premiers emplois modifier

Hidemaro Fujibayashi naît le dans la préfecture de Kyoto[1]. Avant de travailler dans l'industrie du jeu vidéo, Fujibayashi est employé dans une chaîne japonaise de parc d'attractions[2], où il est chargé de la conception des trains fantômes[3]. Il trouve alors une offre d'emploi lui proposant de travailler dans une compagnie, qu'il accepte, enthousiasmé à l'idée de travailler dans ce domaine après la réalisation d'un échantillon de son travail dans le cadre de cette demande d'emploi[3].

Carrière chez Capcom et premières collaborations avec Nintendo modifier

Il est embauché en 1995 par Capcom en tant que planificateur pour un film interactif jamais sorti du japon, Gakko no Kowai Uwasa: Hanako-san ga Kita[4], sorti sur Playstation et Sega Saturn[5]. Il continue sa carrière en travaillant en tant que planificateur sur un jeu de mahjong, lui aussi exclusif au Japon et destiné aux consoles 32 bits (Playstation, Sega Saturn et 3DO), Yōsuke Ide Meijin no Shin Jissen Maajan[4],[5].

Le premier jeu qu'il dirige est Défi au Tetris magique, un jeu vidéo de puzzle développé et édité par Capcom en octobre 1998. Il s'agit d'une version de Tetris incluant des personnages de l'univers de The Walt Disney Company[5]. Sorti sur Nintendo 64 et Game Boy Color, il s'agit de la première collaboration de Fujibayashi avec Nintendo[4].

Il entre dans la compagnie Flagship, lors de sa fondation en 1997 par Capcom et Nintendo[2]. Sollicité par Nintendo, il est alors face à un projet ambitieux de collaboration entre Flagship et Nintendo censé aboutir à la création de six jeux sur Game Boy Color, exploitant au maximum les capacités de la console portable[6]. Réduisant le nombre de jeux de six à trois, pour correspondre au trois parties de la Triforce, un jeu représentant la force, le deuxième la sagesse et le troisième le courage. Fujibayashi est chargé de regrouper les idées pour les présenter à Miyamoto, avant de se voir confier la direction de ces jeux[6]. En raison de l'ampleur du projet, seuls deux des trois jeux sont terminés, The Legend of Zelda: Oracle of Seasons et The Legend of Zelda: Oracle of Ages. Grâce à un système de mots de passe, les deux jeux peuvent être reliés entre eux, alors que le troisième jeu, The Legend of Zelda: Mystical Seed of Courage, est annulé[6]. Fujibayashi obtient le poste de directeur, et peut ainsi travailler avec Miyamoto, une expérience qui l'a selon lui, beaucoup enrichi, et dont il garde un très bon souvenir[7]. Il est également coscénariste et participe à l'élaboration de l'intrigue[5]. Les deux jeux sortent finalement en 2001 sur Game Boy Color, et marquent la première fois que Nintendo délèguent le développement d'un Zelda à une autre société[5]. Il continue de diriger et de scénariser des épisodes de la franchise, The Legend of Zelda: Four Swords et The Legend of Zelda: The Minish Cap[5]. Pour ce dernier, Fujibayashi trouve l'idée du monde divisé en deux parties, ici le monde minuscule des Minish et le monde d'Hyrule, en s'inspirant du travail déjà effectué dans The Legend of Zelda: Ocarina of Time, où la division est effectuée entre le présent et le futur[8].

Carrière chez Nintendo modifier

En 2007, il assiste Daiki Iwamoto dans la conception et la scénarisation du premier opus de la saga sur Nintendo DS, The Legend of Zelda: Phantom Hourglass, et rejoint officiellement Nintendo pour l'occasion, à la suite de la dissolution de Flagship[4],[5].

Il devient alors le protégé de Eiji Aonuma, qui lui confie la direction de l'opus Wii The Legend of Zelda: Skyward Sword, le premier jeu de la série prévu pour une console de salon sur lequel travaille Fujibayashi[9],[10]. Il est à l'origine de l'idée d'associer le Wii Motion Plus aux contrôles, et glisse également des références à d'autres jeux qu'il a réalisé, comme The Legend of Zelda: The Minish Cap[9]. Daiki Iwamoto, avec lequel il a collaboré sur The Legend of Zelda: Phantom Hourglass, rejoint son équipe de développement en 2009, pour l'aider dans la conception des villes[11].

Il se voit ensuite confier la réalisation de l'opus de la saga sorti conjointement sur Wii U et Nintendo Switch, The Legend of Zelda: Breath of the Wild[12], où il retrouve Aonuma à la production et est de nouveau assisté par Iwamoto[13]. L'un des principaux défauts reproché à The Legend of Zelda: Skyward Sword étant sa trop grande linéarité, Fujibayashi conçoit alors cet opus multiplate-forme en s’inspirant du tout premier opus de la saga, et en mettant un très fort accent sur la liberté de déplacement accordé au joueur[4]. Extrêmement bien accueilli par la critique[14],[15], The Legend of Zelda: Breath of the Wild est, en , le jeu le plus vendu de la franchise, et le jeu le plus vendu développé par Fujibayashi[16].

Travaux modifier

Année Titre Rôle Collaborateur(s)
1995 Gakkō no Kowai Uwasa: Hanako-san ga Kita!! Planificateur
1996 Yōsuke Ide Meijin no Shin Jissen Maajan Planificateur
1998 Défi au Tetris magique Réalisateur
2001 The Legend of Zelda: Oracle of Seasons et Oracle of Ages Réalisateur Noritaka Funamizu et Shigeru Miyamoto
2002 The Legend of Zelda: Four Swords Réalisateur Takashi Tezuka et Kensuke Tanabe
2004 The Legend of Zelda: The Minish Cap Réalisateur et scénariste Keiji Inafune
2007 The Legend of Zelda: Phantom Hourglass Assistant réalisateur, scénariste et responsable du mode multijoueur Eiji Aonuma, Toru Minegishi et Daiki Iwamoto
2011 The Legend of Zelda: Skyward Sword Réalisateur Eiji Aonuma, Daiki Iwamoto et Mahito Yokota
2017 The Legend of Zelda: Breath of the Wild Réalisateur Daiki Iwamoto et Eiji Aonuma
2023 The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom Réalisateur Daiki Iwamoto et Eiji Aonuma

Notes et références modifier

  1. (ja) « ニンドリドットコム~ゼルダの伝説 夢幻の砂時計 開発スタッフインタビュー~ » [« Entretien avec l'équipe de développement du jeu The Legend of Zelda: Phantom Hourglass »], sur Nintendo, (version du sur Internet Archive)
  2. a et b Fernandez 2019, L'opportunité de Fujibayashi, p. 175-177.
  3. a et b (ja) « クリエイターズファイル 第106回 », sur Gpara, (version du sur Internet Archive)
  4. a b c d et e (en) Todd Ciolek, « The Legends behind the Legend of Zelda : Eight talented designers who have helped craft one of our favorite series. », sur IGN, (consulté le ).
  5. a b c d e f et g Précigout 2018, L'homme aux commandes, p. 21.
  6. a b et c Fernandez 2019, De six jeux à trois, p. 177-180.
  7. Fernandez 2019, La relation entre Nintendo et Capcom, p. 180-182.
  8. Fernandez 2019, La touche Capcom, p. 180.
  9. a et b Fernandez 2019, Entre héritage du chapitre Ocarina of Time et nouveau monde, p. 236.
  10. Arthur Cios, « En défense de Skyward Sword, un Zelda aussi génial que sous-estimé », sur Konbini, (consulté le )
  11. Fernandez 2019, The Legend of Zelda: Skyward Sword : le ciel, Super Mario et les confins de la terre., p. 245.
  12. (en) José Otero, « E3 2016 : The Legend of Zelda: Breath of the Wild might be the open world Zelda we always wanted : We spent 35 minutes exploring and surviving in Nintendo’s fascinating open world Zelda game. », sur IGN, (consulté le )
  13. Fernandez 2019, Un nouveau roi, p. 276-282.
  14. Jose Otero, « The Legend of Zelda: Breath of the Wild Test : An evocative and exhilarating open-world adventure game. », sur IGN, (consulté le )
  15. (en) Richard Leadbetter, « [https://www.eurogamer.net/articles/digitalfoundry-2017-the-legend-of-zelda-breath-of-the-wild-face-off Zelda on Switch runs more smoothly in portable mode : portable mode But do the visuals hold up compared to the docked experience?] », sur Eurogamer, (consulté le )
  16. (en) « Top Selling Title Sales Unit », sur Nintendo, (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Salva Fernandez (trad. de l'espagnol par David Valmary), Zelda : L'aventure sans fin [« Zelda: Detrás de la Leyenda »], Paris, Paper Sword, , 319 p. (ISBN 978-2-37697-033-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Valérie Précigout, Zelda : Chroniques d'une saga légendaire, vol. 2 : Breath Of The Wild, Toulouse, Third Éditions, , 184 p. (ISBN 979-10-94723-78-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes modifier

Articles connexes modifier