I… comme Icare

film d'Henri Verneuil, sorti en 1979
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I… comme Icare est un film français réalisé par Henri Verneuil, sorti en 1979.

I… comme Icare

Réalisation Henri Verneuil
Scénario Henri Verneuil
Didier Decoin
Musique Ennio Morricone
Acteurs principaux
Sociétés de production Antenne 2 et V Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Thriller
Durée 122 minutes
Sortie 1979

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Résumé détaillé

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La conjuration

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L'histoire prend place pendant la décennie 1970 dans un pays occidental ou occidentalisé dont le nom véritable ne se trouve jamais mentionné[1].

Marc Jary vient d'y être réélu président. Le politicien parade dans une décapotable et déambule dans la capitale. La foule en liesse s'amasse partout et un groupe exalté de partisans fait soudain barrage devant le véhicule. Le président apprécie ce bain de foule « improvisé » ce qui fait que la voiture reste immobile plusieurs dizaines de secondes.

Un homme blond qui est au sommet d'un très haut bâtiment de bureaux est porteur d'un fusil à lunette. Il a trouvé l'arme emballée et prête à l'emploi dans ces locaux et a reçu ordre de s'en servir sur le président. La décapotable est toujours immobile ce qui donne une ligne de mire idéale, plongeante et sans obstacles. L'homme blond tire trois fois, précisément, sur Marc Jary, mais son arme est déficiente sans qu'il en comprenne la raison. Quand il vérifie, le chargeur est vide... Dépité, il rumine sa déconvenue incompréhensible. Soudainement, de trois coups de feu précis tirés en rafale, le président se retrouve véritablement assassiné dans sa décapotable par une autre personne inconnue. Une troisième personne (dont on ne voit que les chaussures cirées) s'en prend ensuite à l'homme blond dans l'ascenseur où ce dernier s'était réfugié.

C'est la panique générale dans la rue et beaucoup de témoins courent en tous sens.

L'un d'eux va « obligeamment » indiquer à un policier qu'il a vu un homme armé au sommet du bâtiment. Toute une troupe débarque au rez de chaussée et appuie frénétiquement sur les boutons d'ascenseur. L'homme blond est découvert par les policiers dans l'une des cabines qui s'ouvre. Une balle est logée dans sa tête. L'arme encore fumante est posée près de lui.

Une commission d'enquête travaille pendant un an afin d'élucider les circonstances de l'attentat. Elle est dirigée par Heiniger, le président de la Haute Cour de justice. Le rapport final de cette commission conclut que l'homme blond, Karl-Éric Daslow, vingt ans, est l'assassin. D'après le document, il était névropathe et solitaire, a agit par folie et avec préméditation, sans l'aide de quiconque (donc pas de machination) puis il s'est suicidé pour éviter de faire face à la justice.

Le procureur Henri Volney (un homme méticuleux et d'une grande intégrité) refuse de signer ce document. Il en vient à devoir s'exprimer dans une émission à la télévision. Il fait face aux quatre autres membres de la commission, au public et aux journalistes dans la salle. Il parvient de suite à faire avouer à Heiniger que ce dernier a reçu ordre, coûte que coûte, de déclarer dans son rapport qu'il n'y a eu aucune machination dans l'attentat. Cela décrédibilise donc complètement son sérieux et son honnêteté d'autant que Volney exprime aussi ses propres doutes concernant toutes les autres affirmations à l'encontre de Daslow (névropathe, a agit avec folie...)

Remise à plat

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Le procureur recommence l'enquête. Il reprend le fil de l'histoire depuis le début avec l'aide de ses quatre collaborateurs qui sont tous des hommes appliqués et intègres.

Des films amateurs de l'assassinat sont récupérés dont celui de Robert Sanio[2]. Le vidéaste amateur se trouvait au pied de l'immeuble utilisé par l'assassin. Juste après les coups de feu, ses images montrent que neuf personnes accoudées à côté de lui à une balustrade tournent la tête vers les fenêtres du bâtiment et désignent quelqu'un au deuxième étage. Cela est capital car la haute silhouette brune qu'ils pointent du doigt ne peut pas être Daslow. Les bureaux du deuxième étage de l'immeuble sont restés vides depuis, les employés sont partis le lendemain même de l'attentat et l'entreprise est une société fantôme car elle n'est pas référencée au registre du commerce. Tout pour corroborer une machination.

Volney interroge Nicky Farnèse, celui qui a affirmé avoir vu Daslow « en haut de l'immeuble ». Après vérification, le camion de la régie de télévision couvrant le défilé lui obstruait totalement la vue depuis son prétendu emplacement et il n'avait pas ses lunettes sur le nez alors qu'il a une myopie très prononcée. Faux témoin confirmé.

Le procureur fait réaliser une reconstitution de l'assassinat avec une arme et des munitions identiques. Un tireur d'élite reproduit les tirs depuis le sommet de la tour jusqu'à une cible figurant la voiture du président. Les douilles se retrouvent largement dispersées autour de lui contrairement à celles « retrouvées » à moins d'un mètre de l'arme putative de l'assassinat. Cette discordance accrédite l'hypothèse d'une mise en scène où Daslow est à la fois acteur et victime.

À l'issue des recherches de ses collaborateurs, l'on découvre que sept des neuf témoins se sont spontanément présentés pour témoigner à la précédente commission d'enquête. Le procureur ne le savait même pas puisqu'il y a eu une logique systématique d'écartement de leurs témoignages, non pris en compte car jugés fantaisistes ou inintéressants. La mort a depuis fait son œuvre et les sept témoins connus des autorités ont tous subi une fin de vie fort violente, plus un huitième, journaliste d'investigation (qui d'après des annotations dans un livre trouvé dans sa voiture se posait des questions pertinentes). Trois témoins furent assassinés par arme à feu, trois autres sont décédés dans des accidents de la route très certainement provoqués, une femme fut pendue et un artiste empoisonné.

Le neuvième témoin est totalement inconnu. Il ne s'est jamais manifesté pour présenter son témoignage et il a tout fait pour se cacher : il est donc parfaitement anonyme.

Avancée dans l'enquête

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Le procureur lance un appel à la télévision avec le numéro de téléphone de son bureau et la photographie du neuvième témoin afin de le retrouver rapidement. Ce dernier a vu l'appel à témoin et refuse de prendre contact. L'épouse de cet inconnu parvient à le convaincre d'appeler le procureur. Il s'appelle Frank Bellony et il a des réticences manifestes à être mêlé publiquement à tout ça. Il n'accepte d'aider Volney qu'en apprenant par ce dernier que sa vie de témoin est en grand danger. Il va scruter une longue série de diapositives de suspects sans identifier le tireur du deuxième étage (qui n'apparaît pas être présent dans les bases de données), mais il reconnaît un autre homme qui était sur le trottoir en contrebas et qui est resté dans sa mémoire puisque, tout juste avant les coups de feu, ce dernier eut l'idée saugrenue d'ouvrir un parapluie alors qu'il ne pleuvait même pas. Il s'agit de Carlos de Palma, un membre de la pègre déjà connu pour des affaires criminelles. Le soir même, Bellony et sa famille se font envoyer tous frais payés aux Bahamas afin d'assurer leur sécurité.

Le vrai tireur prend conscience que son anonymat est en danger puisque le témoin inconnu recherché à la télévision est apte à le reconnaître. Le soir même de l'appel à témoin, il prend contact avec le mafieux de Palma ; un rendez-vous est arrangé à trois heures du matin dans un restaurant de luxe laissé ouvert rien que pour eux. Le vrai tireur est un bellâtre orgueilleux et fier, trop certain de sa valeur[3]. Il obtient de se fait abattre immédiatement.

Une photographie versée au dossier d'instruction est un photomontage pour la date comme pour une partie du corps de Daslow : il y a un anachronisme à propos d'une période de floraison d'hortensias pour le prouver.

L'homme blond avait participé à une expérience sur la soumission à l'autorité (similaire à l'expérience de Milgram), un an avant l'attentat. Elle avait démontré que Daslow acceptait volontairement de « se soumettre aux ordres d'une autorité supérieure qu'il estime et qu'il respecte »[4].

Le procureur est placé à son insu devant cette expérience qu'il ne connaît point et qui permet de vérifier si une personne se trouve capable d'aller à l'encontre de son empathie vis-à-vis des ordres donnés par une personne représentant l'autorité. De fait, son intense colère devant ce qu'il croit être de la torture par l'électricité et sa force de caractère devant le responsable scientifique de l'expérience, auquel il tient tête, prouvent son intense intégrité morale.

Le procureur trouve ensuite un lien entre le vrai tireur (retrouvé depuis décédé dans sa voiture immergée et dont on connait l'identité par son passé criminel en Italie), l'homme au parapluie (de Palma, qui coordonnait les actions) et le directeur des activités secrètes des services spéciaux (Mallory) puisque le mafieux a obtenu de sa part il y a plusieurs années une grâce et une sortie de prison anticipée pour une raison franchement fantaisiste.

I comme Icare

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Un collaborateur du procureur organise une fouille illégale et secrète de l'appartement de Richard Mallory quand ce dernier est parti manger. Un cambrioleur professionnel est dans la partie en échange d'une réduction de peine s'il parvient à aider les juristes à commettre leur méfait. Volney se trouve dans les environs et prend sur lui de discuter dans la rue avec leur cible pour retarder son retour à son domicile (afin de protéger son adjoint qui n'a pas terminé la visite). Le cambriolage se réalise dans les temps et permet par chance et par hasard de trouver une cassette audio codée.

Le procureur, bourreau de travail, se rend seul dans son bureau situé dans un grand immeuble. Il parvient à décoder la cassette en modifiant la vitesse de lecture. Cela lui prend une nuit d'efforts acharnés. L'enregistrement retranscrit de très nombreux éléments confidentiels dont « Zénith », qui décrit les détails d'une opération de déstabilisation d'un pays étranger et d'assassinat de son président, le tout géré par « Minos », un groupe de pouvoir occulte[5]. À la fin de l'enregistrement, le groupe Minos donne des ordres de lancement d'une opération « I comme Icare » avec la date limite, celle du jour même, du avant minuit. Après avoir vainement essayé de contacter le chef des services secrets (qui a été limogé et remplacé par Mallory), Volney enregistre un message sur son dictaphone pour le président de son pays, l'avertissant de l'opération qui doit avoir lieu le jour même, sans pouvoir savoir en quoi elle consiste ni ce qu'elle vise.

Épuisé, il téléphone finalement à l'aube à sa femme, écrivaine et philosophe, pour lui demander ce que le mythe d'Icare peut lui évoquer. Pendant que celle-ci se renseigne en puisant dans son dernier livre, le procureur Volney se rend devant la grande fenêtre de son bureau. Il est calme est tranquille.

Tandis qu'il laisse son regard vagabonder, il est atteint d'une balle tirée depuis une fenêtre de l'immeuble d'en face. Pendant que le procureur s'écroule au ralenti, abattu sur le coup, sa femme lui répond longuement par le haut-parleur du téléphone à sa question sur Icare et elle termine sa phrase par : « qui cherche à atteindre la vérité finit par se brûler les ailes ».

Le film se termine sur un plan fixe du bureau. La caméra recule vers le seuil en longeant un petit couloir. L'ascenseur est en marche ; ses portes s'ouvrent lentement. Une ombre va en sortir, quelqu’un qui s'apprête certainement à venir détruire les preuves et les dossiers du procureur. La compagne du procureur se met à crier de plus en plus au téléphone, ne comprenant pas le soudain silence de son époux coupé en pleine phrase. Elle pressent avec lucidité que quelque chose de tragique lui est arrivé.

Nous pouvons comprendre que l'opération « I comme Icare », le titre même du film, et qui apparaît au spectateur comme au procureur à la fin de l'histoire avait pour fonction et pour finalité son propre assassinat programmé.

Fiche technique

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Distribution

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(Hormis pour Yves Montand, distribution par ordre alphabétique conformément au générique du film)

Production

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Genèse

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Henri Verneuil a mis deux ans pour écrire le scénario du film avec Didier Decoin. Leur scénario reprend un thème exploré par Alan J. Pakula cinq ans avant dans The Parallax View (À cause d'un assassinat)[6], dans lequel les témoins de l'assassinat d'un sénateur américain sont tous tués les uns après les autres, par une société secrète qui recrute des assassins en les manipulant mentalement.

Choix des interprètes

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Le choix d'Henri Verneuil pour le rôle du procureur intègre s'est d'emblée porté sur Yves Montand.

Lieux de tournage

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Tour EDF de Cergy-Pontoise.

Sortie et accueil

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Réception critique

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Box-office

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Sorti quelques jours avant les fêtes de fin d'année de 1979, I... comme Icare fait un démarrage relativement modeste avec plus de 237 000 entrées lors de sa première semaine à l'affiche en France, le hissant à la quatrième place du box-office à cette période[7], dont 112 045 entrées sur Paris, où le film, diffusé dans 29 salles, démarre en seconde place[8]. La semaine suivante, le film réalise un résultat supérieur à son démarrage avec 253 222 entrées, qui lui permet d'atteindre la troisième place du box-office, pour un total de 490 563 entrées[9].

Pour sa troisième semaine en salles, le long-métrage commence l'année 1980 en prenant brièvement la première place du box-office avec 233 210 entrées, pour un cumul de 723 773 entrées[10] et atteint le million d'entrées en cinquième semaine[11]. Le film fait sa dernière apparition dans le top 30 hebdomadaire la semaine du avec 1 646 623 entrées de cumulées depuis sa sortie[12]. En fin d'exploitation, I... comme Icare finit avec 1 829 220 entrées[13].

Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Thèmes du film

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Similitudes avec les États-Unis

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L'ensemble du film se déroule dans un pays fictif qui évoque fortement les États-Unis, notamment avec le drapeau du pays qui rappelle le drapeau des États-Unis, et la monnaie du pays, le dollar[15].

De même le final décrivant l'opération Zénith au Tibéria s'inspire des actions de déstabilisation menées par les États-Unis au Chili contre le président Allende, ayant facilité le coup d'État de 1973 et permis l'arrivée au pouvoir de la junte militaire dirigée par Pinochet.

On peut cependant constater dans certains plans, l'insistance sur l'aspect international du scénario par la multitude des langues présentes, par exemple sur les panneaux indicateurs, et par un décor très neutre, rendant l'action possible dans n'importe quel pays.

Assassinat de John F. Kennedy

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Le film est fortement inspiré de la théorie d'un complot ayant conduit à l'assassinat de John F. Kennedy. Le nom du tueur, Daslow, est d'ailleurs l'anagramme du nom de l'assassin supposé de Kennedy, Lee Harvey Oswald[16]. De nombreux autres éléments reprennent la thèse de Jim Garrison développée lors de son enquête sur l'assassinat de Kennedy. Ainsi on retrouve pour l'assassin :

  • la mise en scène possible de l'arme du crime,
  • la photo truquée de Daslow avec son fusil,
  • le 22 du mois (JFK assassiné un et Jary le ).

Sont également évoqués :

  • la participation possible des services secrets,
  • l'utilisation de la mafia comme intermédiaire,
  • le rapport biaisé de la Commission Warren,
  • la représentation probable de Jim Garrison dans le personnage du procureur Volney,
  • le film Zapruder,
  • l'homme au parapluie (umbrella man) : Carlos de Palma dans le film.

Cette ressemblance entre l'intrigue du film et la réalité est accentuée par certaines répliques, comme lorsque le personnage principal déclare : « [...] quand l'imaginaire ne prend pas sa source dans la réalité, ce n'est pas très bon ; il n'y a pas de frissons ni de suspense sans le vrai et le vraisemblable. »

Le personnage de Jary reprend également une citation de Kennedy. En effet au tout début du film, la chaîne « International tv programs » rediffuse les images du président interrogé, au moment de sa réélection, sur sa politique pour les années à venir. Celui-ci y déclare :

« Voyez vous... Bernard Shaw disait : « Il y a des gens qui voient les choses comme elles sont et qui se demandent pourquoi, et puis... il y a des gens qui rêvent les choses comme elles n'ont jamais été et qui se demandent… pourquoi pas ? » J'essaierai d'appartenir à cette deuxième catégorie. »

Cette citation est effectivement adaptée d'une réplique du serpent à Ève, dans Au commencement, la première pièce du cycle En remontant à Mathusalem (en), écrite en 1921 par George Bernard Shaw :

« You see things; and you say “Why?” But I dream things that never were; and I say “Why not?”. »

— Acte I, § i

John F. Kennedy a utilisé cette citation dans un discours devant le Parlement d'Irlande à Dublin le (et son frère Robert F. Kennedy en a utilisé une version légèrement modifiée lors de l'élection présidentielle américaine de 1968)[17].

Expérience de Milgram

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Ce film est une critique féroce du pouvoir dans les sociétés modernes et approche particulièrement la manière dont un pouvoir, quel qu'il soit, peut amener un quidam à effectuer des actes d'une grande cruauté.

Un passage du film recrée ainsi, à l'Université de Layé (anagramme de Yale), l'expérience de Milgram, qui fut conduite au début des années 1960. Un psychologue américain, Stanley Milgram, montra que deux volontaires sur trois peuvent être amenés, pour une somme dérisoire, à infliger un choc électrique dangereux, voire mortel, à une personne qu'ils ne connaissent pas, qui ne leur a rien fait et dont la seule faute est de s'être trompé dans un test de mémoire. Le cadre sérieux de l'université et l'autorité présumée des organisateurs de l'expérience suffisaient à légitimer, aux yeux des volontaires, une telle barbarie. L'expérience était truquée et aucune décharge électrique n'était réellement infligée. Cela n'empêcha pas les volontaires de croire sincèrement qu'ils punissaient les simulateurs. Toutefois, les conditions expérimentales ayant donné plus de 63 % de sujets allant jusqu'au bout de l'expérience ne sont pas celles décrites dans le film (« Moniteur » et « Élève » dans des pièces séparées, pas de contact physique). Dans le cadre de sujets dans la même pièce, avec un contact physique entre « Moniteur » et « Élève » (comme dans le film), le taux d'obéissance n'était que de 30 %.

Le film permet en outre à Verneuil de mettre en scène ces expériences de Milgram qui l'ont fasciné (il a d'ailleurs mis plusieurs années et plusieurs versions pour arriver au scénario final). Le film semble beaucoup reposer sur cette démonstration scientifique de la capacité humaine à se soumettre à l'autorité. Mais selon des psychologues, Verneuil n'a pas interprété correctement l'expérience, en voyant la soumission à l'autorité comme caractéristique d'une personnalité, là où il faudrait l'envisager en termes situationnels[18].

Autour du film

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  • Il est à noter que seules cinq femmes s'expriment dans le film. Trois d'entre elles sont filmées pendant leurs dialogues (une secrétaire, une femme dans le public et l'épouse de Frank Bellony) et les deux autres sont seulement entendues hors-champ car elles ne s'expriment qu'au téléphone (une blagueuse pendant l'appel à témoin et la compagne de Volney).
  • Le groupe de pression s'appelle « Minos ». Or dans le film Peur sur la ville, l'assassin s'appelle également « Minos ».
  • Lorsque le procureur Henry Volney examine le livre de Nicolas Rosenko sur Daslow, il est très facile de voir que chaque page du livre est identique.

Notes et références

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  1. Il est cependant certain qu'il ne s'agisse pas de l'Italie. L'un des conjurés vient de ce pays et se fait joliment qualifier par un enquêteur de produit d'importation
  2. qui sait que sa vidéo est si intéressante qu'il en profite pour la lui vendre à prix d'or. C'est une copie de l'originale qu'il a vendue dès après l'attentat à une société qui ne l'a jamais diffusée
  3. Il y a eu huit assassinats programmés afin de s'assurer de son anonymat, après tout. Il visualise la survie du neuvième témoin comme une faille dans le contrat le liant à de Palma. C'était à ce dernier de s'assurer de la mise à mort de tous les témoins. Le vrai tireur ose crânement laisser entendre au mafieux qu'il le dénoncera si l'enquête du procureur parvient à remonter jusqu'à lui, puisque le mafieux a été défaillant
  4. Ce comportement est d'ailleurs le cas de la majorité des participants, jugés sur leur soumission à des ordres contraires au respect humain, à l'empathie
  5. Cette opération consiste à provoquer des révoltes pour déstabiliser le Tibéria (pays fictif sud-américain ayant pour capitale Kawar), afin de discréditer puis d'éliminer son président, Bonavas. À l'aide d'archives de presse, Volney arrive à reconstituer le fil des opérations ayant conduit à l'impopularité puis à la mort de Bonavas dans l'explosion de son avion, et découvre que Minos avait pour objectif de placer Cisco, un dictateur militaire, à la tête du pays. Il s'aperçoit que Carlos de Palma était rentré à Kawar lors de l'élection de Cisco (devenu candidat unique), recoupant ainsi toutes les pistes.
  6. (en) Carlo Celli, National Identity in Global Cinema : How Movies Explain the World, New York, Palgrave Macmillan, coll. « Italian and Italian American Studies », , 180 p. (ISBN 978-0-230-10882-0 et 978-0-230-11717-4).
  7. Fabrice BO, « BO France - 25 décembre 1979 », sur Les Archives du Box Office, (consulté le ).
  8. Renaud Soyer, « BOX OFFICE PARIS DU 19/12/1979 AU 25/12/1979 », sur Box Office Story, (consulté le ).
  9. Fabrice BO, « BO France - 31 décembre 1979 », sur Les Archives du Box Office, (consulté le ).
  10. Fabrice BO, « BO France - 8 janvier 1980 », sur Les Archives du Box Office, (consulté le ).
  11. Fabrice BO, « BO France - 22 janvier 1980 », sur Les Archives du Box Office, (consulté le ).
  12. Fabrice BO, « BO France - 1er avril 1980 », sur Les Archives du Box Office, (consulté le ).
  13. « I COMME ICARE », sur JP Box-Office (consulté le ).
  14. « I COMME ICARE », sur Académie des Césars
  15. Olivier Père, « I… comme Icare de Henri Verneuil », Arte, .
  16. Yannick Dehée, Mythologies politiques du cinéma français, 1960-2000, Paris, Presses universitaires de France, coll. « La Politique éclatée », , 304 p. (ISBN 2-13-050033-1), p. 149.
  17. (en) Bibliothèque du Congrès (préf. James H. Billington), Respectfully Quoted : A Dictionary of Quotations, Dover Publications, , 520 p. (ISBN 978-0-486-47288-1, lire en ligne), p. 93.
  18. Jacques-Philippe Leyens et Nathalie Scaillet (préf. Ewa Drozda-Senkowska), Sommes-nous tous des psychologues ?, Wavre, Mardaga, coll. « Psy. Individus, groupes, cultures » (no 8), , 225 p. (ISBN 978-2-8047-0101-7, lire en ligne), p. 89–90.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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