Iconodiagnostic

processus médical

Un iconodiagnostic (ou icono-diagnostic) est un diagnostic médical établi en examinant la représentation picturale d'un humain (dessin, gravure, peinture, sculpture).

La Fornarina, un tableau peint en 1518-1519 et attribué à Raphaël.

Un exemple célèbre est le diagnostic d'une tumeur cancéreuse chez Margherita Luti, une jeune femme dont le portrait est attribué à Raphaël. Sous son sein gauche on distingue une légère rétractation, un pincement signalant la présence de la tumeur qui devait l'emporter peu de temps après l'achèvement du tableau (1519)[1].

Histoire

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Les premiers iconodiagnostics datent de la fin du IXe siècle, mais le concept et le terme (iconognasosis en anglais) ne sont introduits qu'en 1983[2], dans une démonstration par le psychiatre Anneliese Pontius[3] de la présence ancienne du syndrome de Crouzon dans les îles Cook[4]. À partir de 1998, Irwin M. Braverman emploie l'iconodiagnostic à l'université Yale comme outil pédagogique pour la reconnaissance des pathologies cutanées[5],[6].

Le développement des iconodiagnostics est devenu une discipline à part entière ; en 2023 on comptait 3 700 publications biomédicales de ce type depuis 1920, dont les trois quarts depuis 1990[7].

Problèmes méthodologiques

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Pour être fiable un iconodiagnostic nécessite la collaboration de médecins et d'historiens de l'art, afin de ne pas interpréter comme des symptômes des anomalies dues à des parti-pris stylistiques. On a par exemple diagnostiqué à tort des problèmes rhumatologiques chez des personnages des XVe et XVIe siècles alors que la représentation des articulations résultait du maniérisme de l'époque. D'autres diagnostics ont été posés à tort au vu d'anomalies dues en fait à un artéfact, par exemple celui d'un ictère au visage et aux mains de la Mona Lisa de Léonard de Vinci par mésinterprétation du jaunissement du vernis[1]. Des principes méthodologiques ont été développés afin d'éviter ce genre d'erreurs[7].

Notes et références

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  1. a et b « Icono-diagnostic : quand les œuvres d'art abritent des malades », sur Radio France, (consulté le ).
  2. (it) Gian Mario Anselmi et Patrizia Fughelli, Narrare la medicina, Université de Bologne, , 142 p. (ISBN 978-88-98010622, lire en ligne Accès libre [PDF]).
  3. (en) Verena Müller, « Obituary: Anneliese Pontius », sur Institut Max-Planck de neurologie et des sciences cognitives, (consulté le ).
  4. (it) Mirko D. Grmek et Danielle Gourevitch, Le malattie nell'arte antica, Giunti Editore, , 360 p. (ISBN 88-09-01875-3 et 9788809018754).
  5. (en) Irwin M. Braverman, Skin signs of systemic disease, W. B. Saunders (en), (ISBN 978-0-7216-3745-7, présentation en ligne).
  6. (it) Chiara Tartarini, Quadri di sintomi. Immagini e scienze umane in medicina, FrancoAngeli (it), , 196 p. (ISBN 8891725854 et 978-8891725851), p. 102.
  7. a et b (en) P. Charlier, A. Perciaccante, N. Kluger, A. G. Nerlich, O. Appenzeller et al., « Iconodiagnosis: Guidelines and recommendations », Ethics, Medicine and Public Health, vol. 31,‎ , article no 100951 (DOI 10.1016/j.jemep.2023.100951 Accès libre).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Mirko D. Grmek et Danielle Gourevitch, Les maladies dans l'art antique, Fayard, coll. « Penser la médecine », , 518 p. (ISBN 2213601542)
  • Pierre L. Thillaud, « Cent ans d'archéologie médicale, d'iconodiagnostic et de paléopathologie à la S.F.H.M. », Histoire des sciences médicales, t. XXXVII, no 3,‎ , p. 381-388 (lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )

Articles connexes

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