Irréligion en Indonésie
L'irréligion en Indonésie désigne toute opinion philosophique qui refuse le principe de culte religieux (athéisme, agnosticisme, déisme, scepticisme, libre-pensée, laïcisme, théisme philosophique). En Indonésie, elle est assez peu commune. En effet, seuls 0,4 % des habitants de ce pays, majoritairement musulman, s'en déclarent[1].
Perception
modifierL'athéisme est mal perçu en Indonésie car il est en contradiction avec le Pancasila inscrit dans la constitution du pays et, plus spécifiquement dans l'islam, avec la charia[2]. Lors de l'Ordre nouveau instauré par Soeharto, l'athéisme, considéré comme proche du communisme par son rejet de la religion, était considéré comme un ennemi d'état[3]. À cette époque, les personnes n'ayant pas de religion devaient prétendre en avoir une pour assurer leur sécurité[3]. La tolérance religieuse en Indonésie s'applique à l'ensemble des religions mais pas à l'absence de religion[4],[5].
L'athéisme en Indonésie n'est pas pour autant par interdit par la loi. L'écrivain B. F. Intan a écrit que le droit naturel n'obligeait pas un individu à suivre une religion particulière. Pour lui, l'athéisme est plus une forme d'harmonie entre les différentes religions qu'une manière de dénoncer la religion[6].
Par le passé, des athées ont été jugés en Indonésie en vertu de la loi contre le blasphème envers l'islam[7],[8],[9]. Quand Alexander Aan, athée revendiqué, a écrit sur Facebook en que Dieu n'existait pas, il a été agressé par une foule en colère puis été arrêté, placé en détention et accusé de blasphème. La police a déclaré qu'ils avaient fait cela pour protéger Aan de la foule bien qu'aucune charge n'ait été retenues contre les agresseurs. Il n'a finalement pas été jugé pour blasphème mais pour violation des lois nationales contre le cybercrime[10]. Cet incident a posé le débat sur la légalité de l'athéisme ou sur le fait qu'il devait être traité comme une religion à part entière[11]. Aan a perdu son emploi dans la fonction publique à la suite de l'incident[2],[12].
Une association, Indonesian Atheists, a été fondée en 2008 par Karl Karnadi[13],[14],[15],[16].
Lien interne
modifierNotes et références
modifier- (en) CIA - The World Factbook - Indonesia, consulté le 29 juin 2021.
- (en) Kate Hodal, « Indonesia's atheists face battle for religious freedom », The Guardian, London, (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Baptiste Chauvin, En Indonésie, l’athéisme conduit tout droit en prison, 1er mars 2012, La Gazette de Bali.
- (en) Jan Michiel Otto, Sharia Incorporated : A Comparative Overview of the Legal Systems of Twelve Muslim Countries in Past and Present, Amsterdam University Press, , 676 p. (ISBN 978-90-8728-057-4, lire en ligne), p. 443
- (en) Timothy Lindsey, Indonesia, Law and Society, Federation Press, , 734 p. (ISBN 978-1-86287-692-7, lire en ligne), p. 279
- (en) Benyamin Fleming Intan, "Public Religion" and the Pancasila-Based State of Indonesia : An Ethical and Sociological Analysis, Peter Lang, , 277 p. (ISBN 978-0-8204-7603-2, lire en ligne), p. 160
- (en) « Raising Kids Without God: Atheist Parents in Indonesia », The Jakarta Globe, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « No Need to Believe: Indonesia’s Atheists », The Jakarta Globe, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Commentary: Is there room for atheists in Indonesia? », The Jakarta Post, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Commentary: Is there room for atheists in Indonesia? », The Jakarta Post (consulté le )
- (en) « Wed, November 7, 2012 », THE JAKARTA GLOBE, (consulté le )
- (en) « Amnesty Calls for Release of Jailed Indonesian Atheist » [archive du ], Jakarta Globe,
- (en) « Kaum Ateis, Bukalah Topengmu », Radio Nederland, (consulté le )
- (en) « The Rise of Indonesian Atheism », Jakarta Globe, (consulté le )
- (en) « Metro Madness: Therapy for the Godless », Jakarta Globe, (consulté le )
- (en) Indonesian Atheists (IA) Blog officiel.