Isabelle de Bex
Titre Dame de Saint-Paul, Maxilly et Bernex
Successeur Aymon de Blonay
Biographie
Dynastie Famille de Bex
Famille de Blonay
Surnom Belon
Décès
Père Inconnu
Mère Inconnue
Conjoint Guillaume de Blonay
Enfants Aymon de Blonay

Isabelle de Bex (domina Belon de Baiz, Hysabeth ou Helisabeth domina de Sancto Paulo), morte le , est dame de Saint-Paul, Maxilly et Bernex. Elle épouse à une date inconnue Guillaume, fils de Gaucher de Blonay et de Burchane.

Biographie modifier

Isabelle de Bex dite aussi Elisabeth, Belon ou Belun de Saint-Paul est connue par neuf actes de la première moitié du XIIIe siècle[1], ce qui est considérable pour une personne de cette époque et en particulier pour une femme. Sa vie avant son veuvage au début du XIIIe siècle demeure inconnue. En revanche, on sait d'après l'obituaire de l'abbaye de Sixt que la dame Belon de Bex (domina Belon de Batz) meurt un [2] de l'année 1246[1].

Origines modifier

Isabelle est issue de la Famille de Bex dont le plus ancien membre connu pourrait être Guillaume "de Bair", mentionné en 970[3]. Au début du XIIe siècle, Turembert et Constance de Bex sont seigneurs de Saint-Paul[4]. Sa mère est toujours vivante en 1210[ReG 1]. La famille perd de son influence au cours du XIIIe siècle[4] quand la famille de Faucigny étend son pouvoir sur Saint-Paul.

Mariage et descendance modifier

Isabelle dite Belon épouse à une date inconnue Guillaume, fils de Gaucher de Blonay et de Burchane, dont elle a plusieurs enfants[5] :

Elle devient veuve avant 1210[ReG 1]. En 1226, Isabelle et ses deux fils Jean et Aymon donnent le fief de Chardonne à l'abbaye d'Hauterive[7]. Aymon est son seul fils survivant en 1227[8]. En 1239, Belon et Aymon font une donation à l'église Saint-Paul en mémoire de leur petit-fils et fils décédé appelé également Aymon[9].

Succession modifier

Le jour même de son décès, son fils Aymon de Blonay reçoit de la part de son parent Aymon II de Faucigny tous ses droits dans le territoire de Saint-Paul[10]. Le sire de Faucigny a donc certainement assisté à la mort de Belon. Le même mois, Aymon de Blonay reçoit du comte de Savoie Amédée IV l'autorisation de construire une maison forte à Saint-Paul et devient le premier Blonay seigneur de Saint-Paul[10].

Belon, dame de Saint-Paul modifier

Vestige de l'ancien prieuré, ou « maison des Sœurs », de Saint-Paul

Le cartulaire de l'ancien Prieuré de Saint-Paul-en-Chablais, publié par le comte Amédée de Foras, mentionne à plusieurs reprises Isabelle de Bex, dame de Saint-Paul. Contrairement à ce qu'avançait Foras, Isabelle n'était pas originaire de Saint-Paul[11], mais bien responsable de la seigneurie dont les Faucigny étaient les suzerains[12]. Elle possède un sceau qu'elle appose sur certains actes qui concernent le prieuré[13].

La fondation du prieuré Saint-Paul modifier

Fresque de l'une des chapelles funéraires des Blonay, vers 1400

Si la fondation du prieuré de Saint-Paul est longtemps demeurée mystérieuse[14], il est désormais établi que c'est Isabelle de Bex, seule ou en compagnie de son époux Guillaume de Blonay, qui a fondé le prieuré bénédictin[15]. Cette "fondation de prestige" était destinée à servir de nécropole pour les nouveaux seigneurs de Saint-Paul[16].

L'abbaye d'Abondance modifier

En 1210, Ysabella de Baiz cède à l'abbaye d'Abondance un chasement, puis complète cette donation huit ans plus tard, mais cette fois en compagnie de ses fils[17]. Les droits sur les hommes de Maraîche, qui dépendaient jusqu'alors des Bex, sont transmis aux chanoines réguliers d'Abondance. En 1232, Isabelle s'accorde avec les chanoines à propos des hommes de Praubert à Saint-Paul[18].

Postérité modifier

Isabelle de Bex est l'héroïne du roman La dame de Saint-Paul (éditions Cabédita, 2022) écrit par Sidonie Bochaton.

Notes et références modifier

Régeste genevois modifier

Actes publiés dans le Régeste genevois (1866), que l'on peut consulter en ligne dans le Répertoire chronologique des sources sur le site digi-archives.org de la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice (Suisse) :

Autres références modifier

  1. a et b Bochaton 2017, p. 7.
  2. Adrien Gavard, « L'obituaire de l'abbaye de Sixt », Mémoires & Documents, Académie salésienne,‎ , p. 29 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Demotz 2008, p. 312-313.
  4. a et b Ansgar Wildermann / FS, « Bex, de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  5. Foras 1878, p. 214-215.
  6. Foras 1899, p. 175.
  7. Forel 1862.
  8. Gremaud 1875, p. 264-266.
  9. Foras 1899, p. 174-175.
  10. a et b Bochaton 2020, p. 220.
  11. Bochaton 2017, p. 8.
  12. Foras 1899, p. 166.
  13. Foras 1899, p. 173.
  14. Wildermann 1986, p. 803-831.
  15. Bochaton 2017, p. 17.
  16. Bochaton 2020, p. 223.
  17. Delerce 2019.
  18. Delerce 2019.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Sidonie Bochaton, « Deux exemples de fondation prieurale en Chablais: Meillerie et Saint-Paul (XIIe – XIIIe siècle) », Actes du colloque Etablissements monastiques et canoniaux dans les Alpes du Nord, Rennes, Presses universitaires,‎ , p. 213-224. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Arnaud Delerce, L'abbaye d'Abondance et sa congrégation : D'après la reconstitution du chartrier canonial (1108-1300), Université Savoie Mont Blanc, coll. « Sociétés, religion, politique », . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • François Demotz, La Bourgogne, dernier des royaumes carolingiens (855-1056). Roi, pouvoirs et élites autour du Léman, Lausanne, Société d’histoire de la Suisse romande, , 764 p. (ISBN 978-2-940066-06-3), p. 669. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Amédée de Foras, « Cartulaire concernant l'ancien prieuré Saint-Paul en Chablais », Mémoires & Documents, Académie salésienne, no 22,‎ , p. 165-179 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • François Forel, Régeste, soit répertoire chronologique de documents relatifs à l'histoire de la Suisse romande : première série : dès les premiers temps jusqu'à l'an 1316, Lausanne, G. Bridel, coll. « Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande » (no 19), . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Adrien Gavard, « L'obituaire de l'abbaye de Sixt », Mémoires & Documents, Académie salésienne, no 36,‎ (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Maxime Reymond, Blonay : Virtute et prudentia, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Maxime Reymond, « Les premiers seigneurs de Bex », Revue historique vaudoise,‎ , p. 336-341 (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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