Jacques Raboceau, né vers 1410 dans le duché de Bretagne, est seigneur de la Baronnière, paroisse d'Orvault, du Blotereau et du Verger, par Doulon, de la Botiniére et du Ranzay, paroisse Saint-Donatien de Nantes[1]. Magistrat breton, il est secrétaire du duc de Bretagne de 1463 à 1476.

Jacques Raboceau
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Biographie
Naissance
Vers 1410
Duché de Bretagne
Décès
Inconnue
Duché de Bretagne
Nationalité

Biographie modifier

Fils de Pierre Raboceau, et frère d'un autre Pierre Raboceau (1395-14..), après la mort duquel il devient également secrétaire du duc François II de Bretagne. Jacques et son frère Pierre avait une signature très ressemblante[2].

Il épouse Jane Cholet (v.1415), dont il aura un fils que les époux prénomme Pierre (né vers 1440) et qui sera à la mort de son père seigneur du Ranzay, et grand maître des monnaies de Bretagne. Marié à Magdelaine Tampier (v.1445-1512), avec laquelle ils auront quatre ou cinq enfants: Guillaume; Pierre qui épouse Guillemette Sibille; Magdeleine ; Élisabeth ; Jane (Jeanne); Julienne; [3],[4].

Les archives possèdent 2 625 actes signés de sa main entre 1459 et 1482. Les secrétaires sont entourés de collaborateurs dans la rédaction des textes qu'ils élaborent et leurs clercs qui les secondent. Certains se spécialisent comme Pierre Raboceau qui se partage entre le juridique et l'ecclésiastiques, Jamet Godard, secrétaire des finances, Futon Richart et Pierre Coline (1466-1488) Raoulet Le Gouz se partagent entre les actes militaires et financiers, Pierre Lelasseur(1473-1488) fait dans le financier et le juridique. Robert Macé, Jacques Raboceau ou Guillaume de Forest (1473-1510) se consacrent aux dossiers juridiques[5].

Sous le règne de Pierre II de Bretagne 1450 à 1457 modifier

Sous le règne d'Arthur III de Bretagne 1457 à 1458 modifier

Sous le court règne de ce prince , Arthur III de Bretagne (1393-1458), qui fut duc de Bretagne et comte de Montfort du au , aucun membre de la famille Raboceau ne semble avoir eu de fonction au sein du gouvernement du duché.

Sous le règne de François II de Bretagne 1458 à 1498 modifier

Affaire des sauf-conduits modifier

Les rapports entre le duc François II et le roi de France Louis XI s'enveniment et font que le conseil n'a aucun intérêt à rendre public les réflexions et les décisions prises lors de ces réunions[6]. Le premier de ces livres de compte-rendus compte 240 feuillets. L'affaire des " Blanc seing ", éclate en 1463 parmi d'autres liens et pratiques frauduleuses dont cette filière. Olivier de Breil, procureur général de la Chancellerie du duc de Bretagne convoque Jean Garcie et son père Pierre Garcie (v.1490-1502)[7], au sujet de l'affaire des sauf-conduits[8] dans laquelle est impliqué Jacques Raboceau et son frère Pierre. Affaire qui faisait grand bruit dans le duché. Le une flottille de 5 navires anglais est arraisonné par les deux navires français au large de Guérande bord à bord avec la " Caravelle d'Olonne", et " La Grande Caravelle de Saint-Gilles-sur-Vie[9] armés en guerre. Il y avait à bord d'un des navires français Pierre Garcie Ferrande (Jean Garcie) (1441-1502), marin cartographe, hydrographe juif d'origine espagnole à bord de la "Caravelle de Saint-Gilles". En fouillant l'équipage et les marins anglais, ils découvrirent sur l'un des bateaux un personnage familier de la cour du duc: Gilles de Crésoles. Un des secrétaire du duc de Bretagne se trouvait donc en possession de sauf-conduits "fenestrez" ainsi que de 16 autres en blanc destinés à la rédaction de vidimus. Il dit que ces documents lui furent remis par Jacques Raboceau le . Pierre Raboceau y ayant fait figurer le sceau sur un document en blanc. Malgré les peines encourues il ne semble pas y avoir eu de sanction contre certain, l'affaire ayant des enjeux politiques qu'ils étaient préférables d'étouffer[10]. Jacques Raboceau tenait du parti de Guillaume Chauvin chancelier de Bretagne dans les indispositions qui opposaient Pierre Landais à Guillaume Chauvin qui c'est trouvé à un moment en situation de délicatesse sous une double inculpation d'extorsion de droits fictifs de chancellerie et de ventes de sauf-conduits en blanc-seing et sa carrière à bien failli s'arrêter là, ce qui lui aurait peut être été plus profitable. Son plus mortel ennemi étant Pierre Landais trésorier général de Bretagne qui lui avait dit : «  Je vous réduirai à telle nécessité que je vous ferez manger mes poux », ainsi qu'à Guillaume Gueguen (v.1440-1506) un autre secrétaire du duc de 1472 au [11], second président de la chambre des comptes de Bretagne en 1485, notaire impérial et apostolique, vice-chancelier de la duchesse en 1479, secrétaire de Pierre Landais dès 1477[12].

Guillaume Chauvin sera arrêté sous le prétexte de trahison un procès inique lui est intenté et il mourut de faim et des mauvais traitements dans le cachot de l'Hermine de Vannes le . A la suite de sa mort les chefs de la Noblesse se focalisent contre Landais.

Alliances modifier

Les Raboceau ont tissés par alliance et parenté des liens avec les plus grandes familles attachées au Parlement de Bretagne : Le Lou; S.S. du Breil; Marraine, Jallier; Rogon; Poulain; Hux; Dessefort; Boux; Bidé.

Armoiries modifier

  • « D'argent au rencontre de cerf de gueules surmonté de deux oiseaux de sable »[13]

(«  en arc' hante c'harbenn-Karv en gwad, leinet gant saoul evn en sabel »)

Propriétés modifier

  • Manoir du Ranzay par acquêt qu'il en fait de Beatrix de Montfort. Sa métairie du Ranzay est régulièrement exempté (1462-1467) avant d'être intégralement affranchie en 1469. Avec son épouse, ils bénéficient en 1467 d'une sauvegarde perpétuelle et d'un maintient en possession d'une dîme inféodée qui lui appartient à Saint-Père-en-Retz (1473), son frère Pierre reçoit pareillement dons et propriétés[14] - [15]
  • (1463), La Botière en Saint-Donatien (paroisse) à Nantes. Avec chapelle puis le domaine passa à Jean du Mé en 1495, à Jeanne de Malignac en 1554, Michel Barberé en 1669, et a cette même famille jusqu'en 1746 et aux Libault en 1857[16]
  • Petit-Blottereau : manoir
  • Grand-Blottereau: manoir
  • Seigneurie du Verger, manoir, métairie, cultures principales : la vigne, possède un moulin banal, ainsi qu'un pressoir.

Notes et références modifier

  1. Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et Armorial de Bretagne /R, vol. 3, H. Plihon et L. Hervé, , p. 15-92
  2. BnF.m.s.fr.11531,p.262-263.ADM 60 H.19. ADIV 16246.
  3. Revue de Bretagne et Vendée
  4. Geneanet
  5. Lémeillat 2022.
  6. ADLA E.198/24
  7. Bernard de Maisonneuve, Pierre Garcie dit Ferrande Le Grand Roulier de la Mer, CRHOP, (ISBN 978-2-7466-8417-1), p. 13-27-28-56 (édition) 57-315 (pilote des zones Ouest Atlantique, Manche, Celtique Norw 351-438 (transcription du texte de Pierre Garcie) 439-468(indec et glossaire)| passage=468 Prix de l'Académie de Marine 2016.
  8. 21 AD 2 À É 198/2÷-28, Dom Hyacinthe Morice, Mémoires pour servir de preuves
  9. Les Sables d'Olonne
  10. Alain Gallicé, « Les bavures de l’action corsaire : l’exemple du Croisic, 1450-1540 », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, vol. 3,‎ , p. 7-17
  11. Jour de la mort du duc
  12. Il était également prieur commendataire de l'abbaye Saint-Magloire de Lehon et de Redon en 1492, et évêque de Nantes de 1500 à sa mort en 1506
  13. Armorial de l'Ars.
  14. AS LE 14, J.9.f°94, 14 j 10 f°353, Quel, p.17. n°30
  15. Kermaria, 928. Extrait de Les gens de savoir en Bretagne à la fin du Moyen Âge , 2e partie (1370-1491)Marjolaine Sémillant, chapitre VI, Les gens du savoir sous un angle perso nel, p.339-368., 2022.
  16. Infobretagne

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • « Les braves de l'action corsaire, l'exemple du Croisic », Annales de Bretagne et des Pays de l'ouest, t. 109, no 3,‎ .
  • Barthélemy Pocquet du Haut-Jussé, François II duc de Bretagne et d'Angleterre, Paris, , p. 68-69.
  • Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et Armorial de Bretagne, Cress éditions de régionalisme, .
  • Antoine Bataillon et Philippe Jacqueline, Armoiries des conseillers au Parlement de Bretagne, François Collins, .
  • Alain Gallicé, Guérande, le Croisic, le pays guérandais du milieu du XIVe au milieu du XVIe siècle, PUR, p. 379-398.
  • Alain Gallicé, « Le Croisic et les étrangers à la fin du Moyen Âge: les attirer et s'en protéger », Les annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, no 117,‎ , p. 61-74.
  • Louis Pierre d'Hozier, Armorial général des registres de la Noblesse de France, Paris, , p. 206-707.
  • Marjolaine Lémeillat, Les gens de savoir en Bretagne à la fin du Moyen Âge, PUR, (ISBN 978-2-7535-8726-7), chap. V, p. 251-338.
  • Jean Le Touchard, Le commerce Breton à la fin du Moyen Âge, Paris, Belles Lettres, .
  • Collectif, Dictionnaire de Nantes, PUR.
  • Louis Le Bail, « Histoire de Saint-Joseph de Porterie », Annales de Nantes et du Pays Nantais, Société Académique de Nantes et de la Loire-Atlantique, no 292,‎ , p. 1-9.
  • Raphaël Michael et Jean-Pierre Peyon, Les micros quartiers nantais: Beaujoire, Ranzay, Éraudière. De la croissance urbaine au développement urbain, Nantes, maîtrise de géographie, .
  • Lionel Pellerin, Antenne administrative du Ranzay , dans : Annales de Nantes et du Pays Nantais dans la Revue de Nantes et de la Loire-Atlantique , N°226, 4e trimestre 1987, p.8.
  • Alexandre Pertuis, Stéphane Paul de La Nicollière-Teijeiro Le livre dore de la ville de Nantes avec les armoiries et les jetons des maires, Nantes, 1873.
  • Régis de L'Estourbeillon, Revue de Bretagne, Revue de Laigue. Vannes, Paris, 8e série, 14e année, T.XLV, J.F.1911.

Articles connexes modifier