Jean Bégat
Jean Bégat, né en 1523 à Dijon et mort le à Dijon, est un juriste français.
Bégat a fait toute sa carrière au Parlement de Dijon où il fut successivement avocat, conseiller et, durant la dernière année de sa vie, président.
Protestation contre l'édit d'Amboise
modifierIl a laissé sa trace dans l'histoire en 1563, comme député de son corps auprès de Charles IX afin d'obtenir la révocation des édits accordant le libre exercice du culte aux Protestants. Pierre de Saint-Julien, dans ses Meslanges historiques (1588 - cité par le dictionnaire de Bayle), raconte un accrochage qui eut lieu à cette occasion entre Bégat et le chancelier de l'Hospital.
Le mémoire de Bégat fut aussitôt imprimé aux Pays-Bas et réimprimé, avec de substantielles augmentations, dès l'année suivante. Il s'agit en fait d'une protestation du Parlement de Bourgogne qui avait été contraint par le roi et la reine-mère d'enregistrer, en , l'édit d'Amboise auquel il s'était vivement opposé. Les titres de ces publications en disent assez le contenu (passim).
Elles suscitèrent aussitôt une Apologie de l'edict du Roy... L'auteur, resté anonyme, y explique que permission ne vaut pas approbation, que le Roi a agi par nécessité pour prévenir de plus grands maux et qu'à son avis, il le révoquera sûrement quand les circonstances le permettront. Bégat réplique à son tour dans une brochure anonyme. Il use de toutes sortes d'arguments historiques et juridiques pour affermir son point de vue : tolérer la coexistence de deux religions, c'est aller à l'encontre de l'intérêt de l'État et finira nécessairement par entraver l'exercice du pouvoir.
Bégat est de ceux qui craignent que, la crise religieuse ne pouvant que s'approfondir, le parti de la tolérance ne finisse par s'imposer comme ultime recours.
Il semble qu'on ne sache rien d'autre de Jean Bégat. Dans les éditions des Coutumes de Bourgogne publiées au XVIIe siècle, on trouve régulièrement parmi les annexes un Traité des main-mortes et des censes donné sous son nom.
Rietstap donne sous l'entrée Agneau-Bégat les armes suivantes : De sable, à la croix engreslée d'argent, cantonnée aux 1 et 4 d'une étoile du mesme (Bégat): la croix chargée en cœur d'un écusson d'azur, surchargé d'un chevron d'or, acc. de trois roses du mesme (Agneau). Ce sont sans doute celles de Jean Bégat, parfois appelé Agneau-Bégat.
Les ouvrages cités
modifier- Remonstrances au Roy des députez des trois Estats de son duché de Bourgoigne sur l'édict de la pacification, par où se monstre qu'en un royaume deux religions ne se peuvent soustenir, et les maulx qui ordinairement adviennent aux roys et provinces ou les hérétiques sont permis et tolérez.- En Anvers, par G. Silvius, 1563.- In-4 ̊ , 16 ff.
- Remonstrances faictes au Roy de France par les députez des trois États du duché de Bourgoigne, sur l'édict de la pacification des troubles du royaume de France, par lesquelles appert clairement que deux différentes religions ne se peuvent comporter en mesme République, mesmement soubz un monarque chrestien sans la ruyne des subjectz de quelque religion qu'ils soient et sans la ruyne du Prince qui les tollêre. Reveu, corrigé et amplifié... - En Anvers, impr. de G. Silvius, 1564.- In-8 ̊ , 64 pp. - texte en ligne
- D'après le Dictionnaire de Bayle [1], il y en aurait une édition latine à l'adresse de Cologne, 1564.
- Apologie de l'edict du Roy sur la pacification de son Royaume contre la remonstrance des estats de Bourgongne.- S. l. n. d. (1564 ?).- In-8°, 56 pp.
- Response pour les députez des trois estatz du pays de Bourgoingne contre la calumnieuse accusation, publiée soubz le tiltre d'Apologie de l'edict du Roy pour la pacification de son Royaume.- S. l. n. d.- In-8, 95 ff. sign. A.M
- Lelong attribue cette publication anonyme à « M. J.-B.-Agneau Bégat, président au parlement de Bourgogne », ce qui la rend parfois difficile à trouver dans les catalogues.