Jean-François Cirelli

chef d'entreprises français

Jean-François Cirelli, né le , à Chambéry, est un chef d'entreprise français et actuel président des filiales France, Belgique et Luxembourg de la société BlackRock, leader mondial de la gestion d'actifs[2].

Jean-François Cirelli
Fonction
Directeur adjoint de cabinet du Premier ministre (d)
-
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Sophie Roquelle
Autres informations
A travaillé pour
BlackRock (depuis )
Engie ()
Engie (-)
Gaz de France (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Ancien haut-fonctionnaire, il a notamment été conseiller économique à la présidence de la République, auprès de Jacques Chirac[3], puis directeur adjoint du cabinet du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Il a également exercé les fonctions de président-directeur général de Gaz de France ainsi que de vice-président et directeur général délégué de GDF Suez[4],[1].

Famille et formation modifier

Jeunesse et formation modifier

Né à Chambéry (Savoie) de parents hôteliers[5], Jean-François Cirelli s’oriente vers la fonction publique. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et licencié en droit, il intègre l'École nationale d'administration (promotion Léonard de Vinci 1983-1985)[6].

Carrière modifier

Fonction publique modifier

De 1985 à 1995, il commence sa carrière à la direction du Trésor au ministère de l'Économie et des Finances. Il y est affecté comme administrateur civil, aux côtés de Philippe Desfosses et de Jean-Claude Hulot[7]. Il est administrateur suppléant pour la France au Fonds monétaire international (FMI) de 1989 à 1991.

Il est également secrétaire général du Club de Paris de 1991 à 1994, il entre à la direction du Trésor comme chef du bureau financier en 1994[8].

De 1995 à 2002, il est conseiller technique puis conseiller économique auprès du président de la République française Jacques Chirac.

En 2002, il est nommé directeur adjoint au cabinet du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin[9], chargé des questions économiques, industrielles et sociales. Il participe à des réformes majeures, dont celle des retraites en 2003 (Loi Fillon), qui reste « son plus grand sujet de fierté »[10]. Il occupe ce poste jusqu’en 2004.

Il est nommé en 2018 par le gouvernement au sein du Comité action publique 2022, chargé de travailler sur les réformes de l’État et sur la réforme des retraites[11]. Il est de fait depuis 2015 président de BlackRock France, et particulièrement intéressé à ce titre au développement de retraites par capitalisation.

Direction d'entreprise modifier

En septembre 2004, Jean-François Cirelli est nommé PDG de Gaz de France. Il prend la direction du groupe au moment où les marchés de l’énergie en Europe doivent s’ouvrir à la concurrence. L’ouverture à la concurrence de Gaz de France est un défi[12] à la fois politique, industriel et social. Jean-François Cirelli réalise : ouverture du capital, cotation en bourse[13], séparation des activités régulées et non régulées. Il réalise également le projet de fusion avec le groupe Suez, annoncé le par le Premier ministre, Dominique de Villepin[14], devant aboutir à la construction d’un leader mondial de l’énergie. Depuis la fusion, l'action a été divisée par trois (alors que le reste du marché a augmenté).

Dans le cadre de ses fonctions à la tête de Gaz de France, il réalise aux côtés de Gérard Mestrallet la fusion de l’entreprise avec Suez pour créer le groupe GDF Suez.

Le , après la fusion entre les deux entreprises, Jean-François Cirelli devient vice-président et directeur général délégué de GDF Suez. Il dirige en outre directement, depuis le , l’ensemble des activités Énergie de GDF Suez en Europe (approvisionnement en gaz, production électrique, gestion de l'énergie, trading, marketing et vente d'énergie aux clients), confortant ainsi sa place de numéro 2 du Groupe[15].

Il démissionne de son poste de vice-président de GDF Suez et du groupe GDF Suez le . Il réintègre le groupe Engie en tant que cadre dirigeant à partir du .

Mandats modifier

Actuels et passés modifier

Autres fonctions modifier

Controverses modifier

Augmentation de ses revenus modifier

Il lui a été reproché d’avoir bénéficié d’une augmentation de salaire de 180 % entre 2007 et 2008, consécutivement à la fusion entre Gaz de France et Suez[23]. Cette décision a été prise par le conseil d’administration du nouveau groupe GDF Suez, sur proposition du comité des rémunérations. L’objectif poursuivi était de « réaligner les rémunérations des membres de la direction générale provenant de Gaz de France par rapport à celles pratiquées par Suez »[24]. En 2007, Jean-François Cirelli avait perçu 460 000 euros au titre de ses fonctions de président-directeur général de Gaz de France, contre 1,3 million d’euros en 2008 en tant que vice-président et directeur général délégué de GDF Suez[25]. À titre de comparaison, la rémunération de Gérard Mestrallet, alors président-directeur général de GDF Suez, s’est élevée à 3,1 millions d’euros en 2008 (en hausse de 18 % par rapport à 2007)[26]. En mars 2009, Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli décident de renoncer à leurs stock-options[27]. Cette renonciation est saluée par les trois syndicats du groupe[28]. En outre, compte tenu de la situation difficile du secteur de l’énergie en Europe, ils ont renoncé à 50 % de leur rémunération globale cible en 2013, puis à 30 % de celle-ci en 2014[29].

Au sein de BlackRock modifier

Par un décret du président de la République en date du 31 décembre 2019, et sur proposition du Premier ministre Édouard Philippe, Jean-François Cirelli est élevé au rang d’officier de la Légion d’honneur[30]. Cette promotion, intervenant dans un contexte de manifestations contre la réforme des retraites, suscite la polémique[31]. La société BlackRock, dont il préside les filiales française, belge et luxembourgeoise, est alors accusée de promouvoir auprès du gouvernement le régime de retraite par capitalisation, sur le modèle des fonds de pension américains[32]. Une note rédigée par BlackRock, détaillant l’intérêt de développer l’épargne-retraite par capitalisation en France, est relayée par les critiques[33]. Plusieurs rencontres entre le gouvernement et les dirigeants de BlackRock, déjà décriées dans un reportage diffusé par Arte en septembre 2019, sont de nouveau évoquées et alimentent les soupçons de collusion[34]. La démission du haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye renforce ce climat de défiance[35].

Décorations et reconnaissances modifier

Jean-Francois Cirelli est officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur[36] et de l’Ordre national du Mérite[37].

Notes et références modifier

  1. a et b « Jean-François Cirelli rejoint BlackRock », sur Les Echos, (consulté le ).
  2. Bastien Bouchaud, « BlackRock dépasse les 7.800 milliards de dollars d'encours », sur Les Echos, (consulté le ).
  3. « Jean-François Cirelli: «Pour Jacques Chirac, la politique économique devait d’abord s’adapter aux circonstances» », sur L'Opinion, (consulté le ).
  4. « La nouvelle carrière de Jean-François Cirelli », sur Capital Finance, (consulté le ).
  5. « Jean-François Cirelli : du gaz et du goût », sur Enerzine.com, .
  6. « Jean-François Cirelli », sur Les Échos, (consulté le ).
  7. Yves Mamou, Une machine de pouvoir: la direction du trésor, Ed. La Découverte, coll. « Enquêtes », (ISBN 978-2-7071-1736-6)
  8. « Jean-François Cirelli - Who's Who », sur whoswho.fr (consulté le ).
  9. « Raffarin décore Cirelli et rappelle la réforme réussie des retraites », sur Le Figaro (consulté le ).
  10. [Portrait de Jean-François Cirelli paru dans l’édition du Monde du 04.03.06]
  11. Etienne Campion, « Patrons, finance, En Marche : au-delà de BlackRock, ces Légions d'honneur attribuées à des proches du pouvoir », sur www.marianne.net,
  12. L'Obs, « Journée de grève chez EDF et GDF », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « lci.tf1.fr/economie/2005-07/gd… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  14. « Cirelli, le gazier de Chirac » [archive], sur Le Point.fr, 7 huillet 2005 (consulté le ).
  15. « Cirelli prend du poids chez GDF Suez », L'Écho,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Vallourec : cooptation de Jean-François Cirelli au conseil. », sur zonebourse.com, .
  17. « Présentation du bureau d'Eurogas », sur eurogas.org.
  18. « Jean-François Cirelli est nommé président de BlackRock France », Agefi, .
  19. « Notre conseil d’administration », sur fondationhopitaux.fr (consulté le ).
  20. Jean-François Cirelli : acteur de la transition énergétique, Le blog de la transition énergétique
  21. « Club des juristes : les membres », sur Club des juristes.
  22. Vincent Nouzille, « Comment un petit club d'avocats et de juristes inspire les lois », Nouvel Obs,‎ (lire en ligne).
  23. Nicolas Cori, « Jean-François Cirelli voit son salaire augmenter de 180 % », sur Libération.fr, (consulté le ).
  24. « Le salaire du numéro 2 de GDF-Suez en hausse de... 180 % », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  25. « +180% d'augmentation pour le vice-président de GDF Suez », sur L'Obs (consulté le ).
  26. « GDF Suez : la rémunération du numéro 2 a triplé en 2008 », sur Le Figaro (consulté le ).
  27. « GDF Suez : Mestrallet et Cirelli renoncent à leurs stock-options », sur Les Echos, (consulté le ).
  28. « Pas de stock-options pour Mestrallet et Cirelli », sur Challenges (consulté le ).
  29. GDF Suez, « Rapport financier annuel 2014 », sur engie.com, (consulté le ).
  30. « Décret du 31 décembre 2019 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  31. Sylvain Mouillard et Dominique Albertini, « Retraites : critiques en légion contre la médaille de Jean-François Cirelli », sur Libération.fr, (consulté le ).
  32. « Sept questions sur la Légion d'honneur attribuée à Jean-François Cirelli, le patron de BlackRock France », sur Franceinfo, (consulté le ).
  33. « BlackRock. Un géant américain de la finance à l’assaut des retraites des Français », sur L'Humanité, (consulté le ).
  34. Luc Peillon et Jacques Pezet, « Est-il vrai que Macron a rencontré le groupe BlackRock, spécialisé dans les fonds de pension ? », sur Libération.fr, (consulté le ).
  35. Raphaëlle Besse Desmoulières, Bertrand Bissuel, Olivier Faye et Cédric Pietralunga, « La démission de Jean-Paul Delevoye fragilise l’exécutif », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. « Décret du 31 décembre 2019 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  37. « Décret du 13 mai 2011 portant promotion et nomination - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier