Jean-Lin Lacapelle

homme politique français

Jean-Lin Lacapelle
Illustration.
Jean-Lin Lacapelle en avril 2023.
Fonctions
Député européen
En fonction depuis le
(4 ans, 2 mois et 23 jours)
Élection 26 mai 2019[a]
Circonscription France
Législature 9e
Groupe politique ID
Conseiller régional d’Île-de-France

(5 ans, 6 mois et 9 jours)
Élection 13 décembre 2015
Circonscription Hauts-de-Seine
Groupe politique FN puis RN (vice-président)
Secrétaire général adjoint du Front national

(2 ans, 2 mois et 7 jours)
Président Marine Le Pen
Successeur Fonction supprimée
Conseiller régional du Centre

(12 ans et 11 jours)
Élection 15 mars 1998
Réélection 28 mars 2004
Circonscription Loiret
Biographie
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Lyon (France)
Nationalité Française
Parti politique FN/RN (depuis 1984)
Diplômé de École des cadres
Profession Directeur commercial
Militaire
Site web jeanlinlacapelle.fr

Jean-Lin Lacapelle est un homme politique français, né le à Lyon.

Membre depuis les années 1980 du Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN), proche de Marine Le Pen, il exerce différentes fonctions de premier plan au sein des instances du parti depuis 2016. Il est conseiller régional du Centre de 1998 à 2010, conseiller régional d’Île-de-France de 2015 à 2021 et député européen depuis 2020.

Situation personnelle modifier

Jean-Lin Lacapelle naît le à Lyon[1]. Il est le petit-neveu d'Hélie de Saint Marc[2]. Il effectue son service militaire au sein des Casques bleus au Liban[3]. Il est cadre au sein de plusieurs grands groupes industriels tels que Danone et Cadbury, notamment au poste de directeur des ventes[4],[5]. Début 2016, il quitte un poste de directeur commercial chez L'Oréal pour travailler à temps plein au Front national (FN)[6].

Parcours politique modifier

Au sein du FN puis du RN modifier

Débuts modifier

Membre du Front national depuis 1983 (ou 1984 voire 1986 selon les sources), il est un ami de longue date de Marine Le Pen et milite pendant sa jeunesse au Groupe union défense (GUD) — il est depuis resté proche des anciennes figures du GUD, également proches de Marine Le Pen, telles que Frédéric Chatillon et Axel Loustau[7],[6],[8],[9],[10],[11].

Au lendemain des élections régionales de 1998, il participe à la fondation de « Générations Le Pen », association chargée de promouvoir les idées et l'image de Jean-Marie Le Pen, dont il devient président un an plus tard ; il occupe cette fonction jusqu'en 2002, lorsqu'elle devient une association de soutien à Marine Le Pen, alors qu'elle « avait tendance à sommeiller quelque peu » selon Libération[8],[12],[13],[14].

Il est responsable du FN dans la quatrième circonscription d'Eure-et-Loir, puis secrétaire de la fédération du Loiret à partir de 2000, pendant douze ans[7],[10]. Il est également membre du bureau politique du FN[14]. Il renonce en 2010 à la vie politique pour se consacrer à sa carrière de directeur commercial chez L'Oréal[7],[15] et pour ne plus « subir de discrimination professionnelle »[16].

Responsabilités nationales modifier

Élu conseiller régional d'Île-de-France lors des élections régionales de décembre 2015, il est promu secrétaire général adjoint du parti auprès de Nicolas Bay en [8], ainsi que secrétaire national aux fédérations et à l’implantation, ce qui le situe, selon les sources, à la troisième ou quatrième place dans la hiérarchie du FN[7],[6],[2]. Libération indique que « c'est, avec lui, une loyauté personnelle envers Marine Le Pen qui est promue » et que son arrivée, accompagnée de « ses réseaux dans le secteur privé », « est aussi cohérente avec le visage pro-business que souhaite désormais afficher le FN, soucieux de contrer les piques de la droite sur son programme économique «de gauche» »[17].

Dès son retour au sein du FN, il déclare ne pas exclure de « préserver » et de « faire évoluer » l’euro, alors que le parti, notamment à travers son vice-président Florian Philippot, propose de sortir de la zone euro[18]. Libération évoque « un relatif moderato » de sa part à ce sujet, alors qu'il dément une sortie de l'euro en déclarant que « c'est différent » : « On veut challenger l'euro. On n'en sort pas du soir au lendemain. Cela se prépare, s'anticipe, se discute avec les entrepreneurs »[17]. Il se dit par ailleurs défavorable à un changement de nom du parti[17].

En tant que secrétaire général adjoint du FN, il a pour mission, selon BFM TV, de « professionnaliser le parti » et d'« en faire une machine capable de rivaliser avec le PS ou le parti Les Républicains lors des grands rendez-vous électoraux », « après les succès relatifs du FN aux élections départementales et régionales »[3]. Il est ainsi présenté comme le « super DRH » du FN[3],[17]. Assimilant le programme électoral à un « produit » et les électeurs à des « consommateurs », il fait polémique, est contredit par Marine Le Pen et reconnaît un « écart de langage »[3],[19]. Un an après sa prise de fonction, il revendique le remplacement de quelque 36 secrétaires départementaux et se voit surnommé « le nettoyeur » à ce titre[6]. Le Figaro indique que « cet écrémage a surtout pour conséquence mécanique d'écarter progressivement les cadres recrutés du temps de Jean-Marie Le Pen. Ainsi certaines figures jugées trop marquées par l'héritage du « Menhir », comme Christophe Boudot dans le Rhône ou encore Dominique Martin en Haute-Savoie, se sont vus proposer de se concentrer sur leurs mandats respectifs de conseiller régional et de député européen »[20].

Il est responsable du pôle mobilisation militante de la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2017[11]. Secrétaire de la commission nationale d'investiture du FN en vue des élections législatives qui suivent[11], il met au point une grille d’évaluation et une procédure pour sélectionner les candidats, affirmant que « ceux qui doivent être écartés le sont »[5],[10]. Une enquête de BuzzFeed révèle cependant les propos racistes, homophobes ou encore antisémites publiquement tenus sur les réseaux sociaux par une centaine de candidats FN, montrant selon Europe 1 que la sélection n'a, « visiblement, n'a pas été aussi scrupuleuse qu'annoncée » par Jean-Lin Lacapelle[5].

En , il intègre le bureau national du FN (ex-bureau politique) à l'occasion du congrès de Lille[21]. Il est par ailleurs délégué national aux ressources : à ce titre, il a notamment pour objectif de recueillir 300 000 euros de dons d’adhérents supplémentaires et réclame que Florian Philippot — qui vient de quitter le parti — rembourse ses « dettes » au FN[9].

Selon Libération, il symbolise « la montée en puissance de cadres liés à Marine Le Pen par une fidélité personnelle autant que politique, tels qu’Axel Loustau ou Philippe Olivier »[15]. Il représente également la ligne libérale du FN[7].

Mandats et candidatures électorales modifier

Jean-Lin Lacapelle à la manifestation de soutien aux forces de l'ordre le à Paris.

Il est conseiller régional du Centre entre 1998 et 2010[8]. Après son élection en 1998, il est de ceux qui organisent l’alliance entre le RPR et le FN comme dans trois autres régions, portant Bernard Harang à la présidence durant quinze jours, avant que Jacques Chirac ne déjuge celle-ci[22]. Revenant sur cette situation en 2017, il évoque « une belle histoire » et « l’illustration aussi de la lâcheté d’une fausse droite »[22].

Il est candidat du FN lors des élections législatives de 2002 dans la deuxième circonscription du Loiret[23]. Il est éliminé au premier tour avec 11,8 % des voix[24].

Lors des élections régionales de 2015 en Île-de-France, il figure en tête de la liste du FN dans les Hauts-de-Seine et est élu conseiller régional, ce qui constitue son retour dans la vie politique active[8],[9].

Lors des élections législatives de 2017, il est candidat dans la douzième circonscription des Bouches-du-Rhône qui comprend Marignane, où il est installé depuis peu. Alors qu'il est considéré comme favori compte tenu de l'arrivée de Marine Le Pen en première position au second tour lors de l'élection présidentielle dans cette circonscription, il est éliminé dès le premier tour, arrivant en troisième position avec 21,86 % des voix, derrière le candidat des Républicains Éric Diard (24,65 %) et la candidate de La République en marche Camille Bal (23,67 %)[25],[26]. Selon Béatrice Houchard, son élimination est due au score recueilli par Jacques Clostermann, candidat de l'« Union des patriotes » de Jean-Marie Le Pen qui recueille 4,75 % des voix[26], et qui indique ne s'être présenté que pour « entraîner la défaite du parachuté Lacapelle qui ne vient chercher ici qu’un salaire et une immunité parlementaire »[27].

Il figure en position éligible (no 23) sur la liste du Rassemblement national pour les élections européennes de 2019[28]. Il est élu député européen mais son mandat ne commence qu'après le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, le [29]. Il est membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures[30].

Lors des élections régionales de 2021 en Île-de-France, il figure en position non éligible sur la liste du RN dans les Hauts-de-Seine[31].

Décorations militaires modifier

Publication modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Dans les résultats du ministère français de l'Intérieur, il est mentionné comme élu mais doit attendre que le Royaume-Uni quitte l'Union européenne pour siéger.

Références modifier

  1. « M. Jean-Lin Lacapelle », sur iledefrance.fr (version du sur Internet Archive)
  2. a et b Benoît Gilles, « Le parachuté FN Lacapelle sort son grand-oncle putschiste pour capter le vote pied-noir », sur Marsactu.fr, (consulté le ).
  3. a b c et d Marie-Caroline Meijer et Neila Latrous, « Ils vont faire 2017 : Lacapelle, l'homme qui doit relancer la machine du FN », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  4. Béatrice Houchard, « Front national : Jean-Lin Lacapelle lance son premier pavé dans la mare », sur lopinion.fr, (consulté le ).
  5. a b et c « Cette enquête qui met le FN face à ses contradictions », sur europe1.fr, (consulté le ).
  6. a b c et d Louis Hausalter, « Jean-Lin Lacapelle, le zélé caporal de Marine Le Pen », sur marianne.net, (consulté le ).
  7. a b c d et e « Jean-Lin Lacapelle, nouveau numéro 4 du FN, a fait ses classes en région Centre », sur magcentre.fr, (consulté le ).
  8. a b c d et e Olivier Faye, Abel Mestre et Caroline Monnot, « La direction du Front national légèrement remaniée », Le Monde, (consulté le ).
  9. a b et c Ivanne Trippenbach, « Jean-Lin Lacapelle, le Cerbère de Marine Le Pen », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  10. a b et c Xavier Alonso, « A toute vitesse, le FN se professionnalise pour 2017 », sur tdg.ch, (consulté le ).
  11. a b et c Les décodeurs, « Qui sont les trente proches de Marine Le Pen qui comptent au sein du FN ? », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  12. « Jean-Lin Lacapelle, tête de liste du FN 92 », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  13. Christophe Forcari, « Marine, deuxième génération Le Pen », sur liberation.fr, (consulté le ).
  14. a et b Ségolène de Larquier, « Régionales 2015 - Lacapelle tête de liste FN dans les Hauts-de-Seine », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  15. a et b Dominique Albertini, « Les six aides de clan de Marine Le Pen », sur liberation.fr, (consulté le ).
  16. Christine Moncla, « Les hommes de la campagne de Marine Le Pen », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  17. a b c et d Dominique Albertini, « Jean-Lin Lacapelle, un «super-DRH» pour le FN », sur liberation.fr, (consulté le ).
  18. Béatrice Houchard, « Front national : Jean-Lin Lacapelle lance son premier pavé dans la mare », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  19. Béatrice Houchard, « Comment Jean-Lin Lacapelle met les fédérations du Front national en ordre de marche », sur lopinion.fr, (consulté le ).
  20. Marc de Boni, « Jean-Lin Lacapelle, le «nettoyeur» du FN », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  21. Béatrice Houchard, « A Lille, Marine Le Pen met en place ses nouvelles équipes », sur L'Opinion.fr (consulté le ).
  22. a et b « Orléans: Jean-Lin Lacapelle (FN) revient sur ses terres du “putch” de 98 », sur magcentre.fr, (consulté le ).
  23. « Les candidats du Front national », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  24. « Résultats des élections législatives 2002 : Loiret - 2e circonscription », sur lexpress.fr (consulté le ).
  25. Mathilde Ceilles, « Résultats législatives  Parachutage raté pour Jean-Lin Lacapelle (FN) dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  26. a et b Béatrice Houchard, « Jean-Lin Lacapelle victime... de Jean-Marie Le Pen », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  27. Gilles Rof, « A Marignane et Vitrolles, l’ancien FN perturbe le nouveau », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  28. « Marine Le Pen "fait plaisir à ses copains" sur la liste des Européennes », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  29. Nicolas Berrod, « Brexit : dernière ligne droite pour les cinq eurodéputés français « au frigo » depuis mai 2019 », sur Le Parisien, (consulté le ).
  30. « Brexit : qui sont les cinq eurodéputés français qui intègrent le Parlement? », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  31. « Liste LRN conduite par M. Jordan Bardella », sur elections.interieur.gouv.fr.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier