Jean-Paul Fitoussi

économiste français
Jean-Paul Fitoussi
Jean-Paul Fitoussi en 2009.
Fonction
Président
Observatoire français des conjonctures économiques
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean Paul Samuel FitoussiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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A travaillé pour
Distinction

Jean-Paul Fitoussi, né le à La Goulette (Tunisie) et mort le à Paris, est un économiste français.

Il était membre du conseil d'orientation de l'Institut Montaigne.

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Jean-Paul Fitoussi suit ses études secondaires au lycée Carnot de Tunis. Il est docteur d'État en sciences économiques et agrégé des disciplines juridiques, politiques et de gestion, section analyse économique[1].

Parcours universitaire modifier

En 1968, Jean-Paul Fitoussi est nommé comme assistant à l'université de Strasbourg, au sein de la faculté des sciences économiques. Il est promu chargé de cours en novembre 1971, puis puis maître de conférences agrégé en 1974[2]. Actif au sein de l'établissement, il est élu doyen de la faculté en mars 1974, et conserve ce poste jusqu'en mars 1977[réf. nécessaire].

Il quitte l'université de Strasbourg en 1979, et devient alors professeur à l'Institut universitaire européen de Florence. Il y est responsable du doctorat de troisième cycle dont l'intitulé est « Fondement de la politique de l'emploi et de la monnaie », jusqu'en septembre 1980. Il devient alors directeur du département de sciences économiques de cet institut universitaire jusqu'en 1981[2].

En 1982, Jean-Paul Fitoussi est nommé professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris[3]. Il quitte à ce titre l'Institut universitaire européen de Florence en décembre 1983. Au sein de l'IEP parisien, il a la charge du cours obligatoire de politique économique. Il est également nommé directeur du département d'économie de l'école, qui coopère avec l'Observatoire français des conjonctures économiques, créé par Jean-Marcel Jeanneney en 1981[3].

Fitoussi, engagé dans la vie de l'établissement, aide à désamorcer une crise entre l'administration et les étudiants lorsque le directeur, Alain Lancelot, annonce une réforme peu populaire qui aurait transformé les bourses de l'institut en un système de prêts à l'américaine et interdit le redoublement en année préparatoire. Il quitte officiellement son poste à l'Institut universitaire de Florence en décembre 1983 et est professeur invité à l'université de Californie à Los Angeles au premier semestre de 1984[réf. nécessaire].

Il devient en 1997 président du conseil scientifique de l'institut[4]. Il quitte l'IEP en 2010 lorsqu'il prend sa retraite.

Il enseigne également en Italie, à la LUISS Business School de Rome[réf. nécessaire].

Ses travaux récents portent sur les rapports entre la démocratie et le développement économique[réf. nécessaire].

Responsabilités modifier

Dans le public et le parapublic modifier

Jean-Paul Fitoussi préside l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) de 1989 à 2010, succédant à son fondateur, Jean-Marcel Jeanneney[5]. Au sein de l'OFCE, il a procédé au recrutement d'Edmund Phelps, d'Anthony B. Atkinson et d'autres économistes de premier plan, qui ont publié avec lui trois volumes au début des années 1990 basés sur leurs recherches à l'OFCE[3].

Il est recruté par Jacques Attali, alors dirigeant de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, aux côtés de Philippe Aghion, pour constituer un groupe de recherche économique sur la Russie au début de l'ère post-Guerre froide, afin de formuler des recommandations de politique économique[6].

Jean-Paul Fitoussi a été membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre jusqu'en 2012[réf. nécessaire].

Il préside à partir de 2009 le Forum Nouveau Monde[7] : forum économique annuel ayant lieu à l'OCDE.

Jean-Paul Fitoussi est membre du conseil scientifique de l'Institut François-Mitterrand[8].

Il est membre à partir de 2011 du conseil d'orientation de la Fondation Écologie d'avenir, conseil présidé par Claude Allègre[réf. nécessaire].

Très attentif aux relations entre la France et l'Italie, il intervient souvent dans le Club Italie-France[9], fondé par Edoardo Secchi.

Il est responsable du comité économique consultatif de la BERD entre 1991 et 1993[2].

Dans le privé modifier

À partir du , Jean-Paul Fitoussi est membre du conseil d'administration de Telecom Italia[10] jusqu'en 2017[5]. Il est membre du conseil de surveillance de Intesa Sanpaolo[11] en , fonction dans laquelle il a été reconduit en . Il a également siégé au conseil d'administration de la Banca Sella jusqu'en [réf. nécessaire].

Prises de position modifier

Courant de pensée et recherche modifier

Il se situe dans le courant de pensée du keynésianisme[12].

Il travaille sur les théories de l'inflation, du chômage, des économies ouvertes, et sur le rôle des politiques macroéconomiques[réf. nécessaire]. Il critique la rigidité budgétaire et monétaire[réf. nécessaire], au motif qu'elle aurait un effet négatif sur la croissance et l'emploi.

Opinions politiques modifier

En 2003, il fait partie des économistes plutôt proches de de la gauche qui s'opposent à la proposition de François Hollande et soutiennent la réforme Raffarin. Ils proposent comme alternative à la réforme des retraites la mise à contribution des revenus du capital. Ils estiment que « le remède n'est pas à la hauteur du problème »[13].

En 2016, il est considéré par Pascal Riché de L'Obs comme un « homme de gauche »[12].

Il apporte son soutien à Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle de [14].

Il est en faveur d'une coopération rapprochée entre la France et l'Italie afin de peser plus au sein de l'Union européenne[15].

Il considère que l'Union européenne doit investir plus dans l'innovation, ainsi que l'éducation et la recherche, tout en réduisant la bureaucratie qui, selon lui, pèse sur les start-up et sur les entreprises établies. Il soutient que « pendant trop longtemps l’accent a été mis sur le remplacement du travailleur par la machine et donc sur le transfert des gains de productivité engendrés vers l’actionnaire »[16].

Il est membre du conseil d'orientation de l'Institut Montaigne, un think tank libéral[17].

Ouvrages modifier

Décoration modifier

Notes et références modifier

  1. Biographie de Jean-Paul Fitoussi, Sciences-po.fr.
  2. a b et c Jean-Paul Fitoussi, « Jean-Paul Fitoussi - CV », OFCE,‎ (lire en ligne).
  3. a b et c (en) Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux, Fruitful Economics: Papers in honor of and by Jean-Paul Fitoussi, Springer, (ISBN 978-1-137-45105-7, lire en ligne)
  4. Raphaëlle Bacqué, Richie, Bernard Grasset, (ISBN 978-2-246-78913-0)
  5. a et b « L’économiste Jean-Paul Fitoussi est mort à 79 ans », sur Ouest France, .
  6. (en) Andrew Kilpatrick, After the Berlin Wall: A History of the EBRD, Volume 1, Central European University Press, (ISBN 978-963-386-385-5, lire en ligne)
  7. [1]
  8. Le conseil scientifique, Site de l'Institut François Mitterrand.
  9. Les rencontres du Club Italie-France avec Jean-Paul Fitoussi, 28/05/2019[2].
  10. CV Jean Paul Fitoussi, Site de Telecom Italia
  11. Curriculum de Jean Paul Fitoussi, Site de Intesa San Paolo.
  12. a et b Pascal Riché, « Un Etat endetté vaut mieux que des ménages endettés », nouvelobs.com, 2 novembre 2016
  13. Quatre économistes proches de la gauche soutiennent la réforme Raffarin, lesechos.fr, 13 juin 2003
  14. « L’appel de quarante économistes : « Pourquoi nous soutenons Emmanuel Macron » », sur Le Monde, (consulté le ).
  15. « Jean-Paul Fitoussi », sur Club Italie-France, (consulté le ).
  16. Jean-Paul Fitoussi et Karl Aiginger, « L’Europe a besoin d’une stratégie de confiance, pas de politiques de la peur », sur Libération.fr, (consulté le ).
  17. Juliette Grange (sous la direction de), La guerre des idées. Une analyse du néo-conservatisme dans ses expressions françaises depuis les années 2000, Golias, , p. 47.

Liens externes modifier