Jean Boucher (sculpteur)
Jean Marie Théodore Joseph Boucher, né le à Cesson-Sévigné et mort le à Paris, est un sculpteur français.
agence de presse Meurisse.
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(à 68 ans) 14e arrondissement de Paris |
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Jean Marie Théodore Joseph Boucher |
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Second prix de Rome en sculpture de 1894 et 1898 |
Archives conservées par |
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 1181-1185, 5s, -)[1] |
Biographie
modifierJean Boucher est né au lieu-dit La Vallée à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), de Joseph Boucher et de son épouse Marie Blanchard.
Après des études primaires, il apprend le métier de serrurier rue des Carmes à Rennes, mais il est rapidement attiré par le dessin et la sculpture. Charles Joseph Lenoir, professeur à l’École des beaux-arts de Rennes, lui conseille de prendre des cours de dessin et il s'inscrit aux cours du soir de La Halle aux Toiles[2] où Félix Roy lui enseigne les rudiments de cet art, et s’aperçoit rapidement des progrès de son élève particulièrement doué. Il intègre ensuite l'École des beaux-arts de Rennes où il est le condisciple d'Albert Bourget, Émile Armel-Beaufils, Louis-Henri Nicot, Paul Le Goff, Pierre Lenoir, Francis Renaud et Eloi Robert.
Jean Boucher se lie d'amitié avec Jules Ronsin (1867-1937), peintre portraitiste et futur directeur de l'École des beaux-arts de Rennes de 1917 à 1921, et avec lequel il partage une chambre au numéro 48 de la rue de Seine à Paris[3].
Il obtient une bourse départementale pour poursuivre ses études à Paris, et il est admis en 1889 à l’École des beaux-arts de Paris dans l'atelier d'Alexandre Falguière, puis dans celui d'Henri Chapu à l’Académie Julian en 1888. Il suit également les cours d'Antonin Mercié qu'il remplacera.
En 1893, il est huitième logiste pour le concours du prix de Rome sur le sujet de l'Âge d'or, et termine second prix de Rome pour Caïn après la mort d'Abel.
Jean Boucher est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale comme sergent dans l’infanterie. Il termine avec le grade de lieutenant décoré de la croix de guerre, et gazé au front.
Professeur à l’École des beaux-arts de Paris, il poursuit son œuvre, et réalise des monuments aux morts pour la France. Il est le créateur des monuments dédiés aux Saints-Cyriens, au maréchal Gallieni, de Verdun, aux volontaires américains morts pour la France, à l'aviateur Édouard Le Mounier, ainsi qu’à Yves Guyot, à Charles Le Goffic au poète André Rivoire et à la femme de lettres Daniel Lesueur.
Il est élu à l’Académie des beaux-arts le , en remplacement d'Hippolyte Lefèbvre.
Mort à Paris en 1939, il est enterré au pays natal, dans le cimetière de l’Est de Rennes, auprès de son fils.
Œuvres
modifierSculptures
modifier- 1893 : Âge d'or.
- 1898 : Caïn après la mort d'Abel, second prix de Rome.
- 1902 : Monument à Ernest Renan, Tréguier.
- 1907 : Monument Ludovic Trarieux, square Claude-Nicolas-Ledoux, place Denfert-Rochereau.
- 1909 : La prise de la Bastille par Camille Desmoulins, haut-relief.
- 1910 : Comtesse de Ségur , pierre, jardin du Luxembourg à Paris.
- 1911 : L’Union de la Bretagne à La France, groupe représentant Anne de Bretagne agenouillée devant les rois de France Charles VIII et Louis XII dans la niche de l’hôtel de ville de Rennes. L'œuvre est détruite le par le groupe armé du Gwenn ha Du[4],[5]
- 1911 : Monument à Léon Serpollet, place Saint-Ferdinand (Paris 17e).
- 1913 : Statue de Fra Angelico, médiathèque de La Roche-sur-Yon.
- 1913 : Victor Hugo en exil, Candie Garden, Saint-Pierre-Port à Guernesey. Une réduction de ce monument est conservée à la maison de Victor Hugo à Paris. Du plâtre original[6] de la version de Guernesey, Jean Boucher a réalisé une version en bronze, aujourd'hui conservée à Thionville[7].
- 1922 : Monument aux morts de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (Saint-Cyr-l'École, de nos jours lycée militaire de Saint-Cyr)[8].
- 1923 : Monument aux Volontaires américains morts pour la France, square Thomas-Jefferson, Paris (16e)[9].
- 1923 : Le Poilu, monument aux Beaux-Arts de Paris[10].
- 1924 : Stèle tombale de Daniel Lesueur à Montauban, qui fit l'objet d'une donation en 1933 et fut placée dans le Jardin des plantes de la ville.
- 1926 : Monument au maréchal Galliéni, place Vauban (Paris 7e).
- 1935 : Monument au maréchal Marie Émile Fayolle, place Vauban (Paris 7e).
- Deux statues monumentales de Louis Léopold Ollier, l’une dans son village natal, Les Vans, et l’autre sur la place Ollier de Lyon qui fut détruite lors de la Seconde Guerre mondiale.
- Monument aux morts, représentant un poilu dans la cour du mûrier à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
- Maternité, musée municipal de Locronan.
- Christ, grandeur nature pour Lima au Pérou.
- Vigne, sculptures décorative pour la façade de son hôtel particulier du no 48 avenue René-Coty[11].
Céramiques
modifier- Guerrier à l'épée.
- Guerrier casqué et vêtu d'une cape.
- Le Viking.
- Masque de Victor Hugo.
Galerie
modifier-
Monument à Ernest Renan (1902), Tréguier.
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Anne de Bretagne (1915), musée des beaux-arts de Rennes.
-
Camille Desmoulins à la Prise de la Bastille (vers 1920), Cesson-Sévigné.
Récompenses
modifier- 1891 : troisième médaille pour une figure modelée d'après l'antique.
- 1893 : médaille du concours Lemaire.
- 1894 : second prix de Rome.
- 1898 : second grand prix de Rome.
Élèves
modifier- André Bourroux (1901-1987)
- François Caujan (1902-1945)
- Demetre Chiparus
- Évariste Jonchère
- Jules-Charles Le Bozec (1898-1973)
- François Méheut, de 1935 à 1939
- Francis Pellerin, de 1935 à 1939
Hommages
modifierPlusieurs villes de Bretagne ont donné son nom à une rue, on peut citer notamment Cesson-Sévigné, Combourg, Rennes, Tréguier, Vitré[4].
Notes et références
modifier- « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom BOUCHER Jean (consulté le )
- Bâtiment construit sous la Restauration pour produire les toiles de la marine à voiles. Elle fut transformée en école de dessin au XIXe siècle, puis devint école primaire et fut détruite en 1923.
- Ronsin exécute un portrait de la mère de Jean Boucher : Marie Blanchard, épouse Boucher (voir : RMN photo musée d'Orsay).
- Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne.
- Article sur le site Jean-boucher.org.
- Jean Boucher, « Masque de Victor Hugo, étude pour le 'Monument de Victor Hugo en exil', Ile de Guernesey », sur artcurial.com, vers 1908 (consulté le ).
- Site jean-boucher.org
- François Reynaert, « La leçon des monuments », L'Obs n°2765, semaine du 2 novembre 2017, pages 26-27.
- [1]
- memorial14-18.paris.fr.
- Construit par l'artiste peintre Jean-Julien Lemordant, architecte de formation, ancien élève d'Emmanuel Le Ray (Antoine Goissaud, « Un hôtel particulier pour un artiste peintre au 48 avenue du Parc Montsouris à Paris », dans La Construction moderne, Paris, 4 octobre 1931, pp. 8-15, cité p. 350 par Hélène Guéné et François Loyer dans L'Église, l'État et les architectes Rennes, 1870-1940, éditions Norma, 1995, 366.p.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Louis-Aimé Lejeune, Notice sur la vie et les œuvres de Jean Boucher (1870-1939), Institut de France, Académie des beaux-arts, 1943.
- Miroir de l’Histoire, no 228, .
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, Gründ, 1999.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative au sport :
- Site consacré à l'artiste sur jean-boucher.org