Jean Laquintinie (né le à Orléans (Loiret), mort le à Yaoundé (Cameroun), est un médecin militaire, officier du corps de santé des troupes coloniales françaises, Compagnon de la Libération (à titre posthume par décret du ) en raison de son action dans la France libre.

Jean Laquintinie
Jean Laquintinie
Médecin capitaine Jean Laquintinie

Naissance
Orléans (Loiret)
Décès (à 31 ans)
Yaoundé (Cameroun)
Allégeance France
Arme Service de santé
Unité Colonne Leclerc
Grade Médecin capitaine
Années de service 1929 – 1941
Conflits Seconde guerre mondiale
Distinctions Compagnon de la Libération

Emblème
Liste des compagnons de la Libération

Jeunesse et formation

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Jean Laquintinie entre à l'École du Service de santé militaire de Lyon en . En 1934 il rejoint l’École d'application du service de santé des troupes coloniales à Marseille. En , il part pour le Cameroun comme médecin lieutenant en équipe mobile où il est affecté près de Yaoundé. Il rentre en France en 1938 et termine sa formation chirurgicale[1].

Seconde Guerre mondiale

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À la déclaration de guerre, Jean Laquintinie sert dans l'armée des Alpes. En , il repart pour le Cameroun et est affecté comme médecin chef à l'hôpital indigène de Douala. Ayant entendu l'appel du 18 juin, il décide de poursuivre la lutte. Dans la nuit du 26 au , l’envoyé du général de Gaulle, un certain lieutenant-colonel Leclerc, arrivait en pirogue et débarquait sur le quai du Wouri à Douala. Il était immédiatement accueilli par un Comité Français Libre dans la demeure de l’un d’eux, comité composé de civils et de militaires, dont Jean Laquintinie[2]. Affecté au 1er régiment de tirailleurs du Cameroun, il prend part à la campagne du Gabon jusqu'au .

En , alors qu’il est en permission, il est rappelé par Leclerc pour participer aux opérations de Libye. Il devient le médecin-chef de la colonne Leclerc[3]. Le , le médecin-capitaine Laquintinie rejoint donc la « colonne » déjà en marche vers le nord depuis dix jours. Le , c'est le premier engagement contre la compagnie saharienne italienne qui couvre les abords de Koufra. Laquintinie soigne, opère, réconforte. Au soir du deuxième jour, les Italiens battent en retraite dans le désert et sont poursuivis sur 150 km. La cuvette de l'oasis, le terrain d'aviation et le village indigène sont occupés. Reste à conquérir El Taj, le point fort que défend un bataillon et où flotte toujours le drapeau italien[3]. Pendant les dix jours du siège, le docteur Laquintinie demeure sans faiblir à la tâche. Pourtant, le paludisme dont il souffre et qu'il a toujours traité par le mépris l'a repris. De plus, en opérant dans ces conditions précaires, il s'est piqué à la main[4]. Le lendemain, une septicémie se déclenche, la fièvre le tourmente, dans cette chaleur accablante qui écrase les combattants. Il refuse de se laisser évacuer. Le 25, le drapeau italien disparaît, le El Taj se rend. C'est alors que Leclerc, face à ses hommes figés au garde-à-vous, prononce le serment de Koufra. Laquintinie accepte maintenant d'être ramené au Cameroun. Trois jours plus tard, le , il est de retour à Yaoundé. Malgré une amputation du bras, il est trop tard : la fièvre qui terrasse le chirurgien de Koufra n'est pas due au seul paludisme, mais à la septicémie qu'il a contractée en opérant[4]. Il meurt le [3]. Il est inhumé à Châteauneuf-sur-Charente en Charente[1].

Hommage et décorations

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L'hôpital indigène de Douala créé en 1931, prend dans les années 1950 le nom d'Hôpital Laquintinie.

Références

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  1. a et b « Jean Laquintinie », sur Ordre de la Libération (consulté le ).
  2. Guy Chauliac, « L’AEF et le Cameroun se rallient », Revue de la France Libre, no 288,‎ (lire en ligne).
  3. a b et c « Le chirurgien de Koufra », sur Compagnons de la Libération du Loiret, (consulté le ).
  4. a et b Guy Chauliac, Le service de santé de la France libre de 1940 à 1943, Paris, Guy Chauliac, édition personnelle, , 241 p. (ISBN 2-9508430-0-X), p. 65,73,98,112,163.

Voir aussi

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Bibliographie

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Lien externe

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  • Les officiers du service de santé compagnons de la Libération [1]