John Newton (1725-1807)
John Newton, né à Wapping, quartier de Londres, le , mort à Londres le [1], est un marin, négrier anglais, réduit en esclavage, converti à la suite d'une tempête, devenu ensuite pasteur anglican et militant pour l'abolition de la traite. Il est parolier de plusieurs cantiques encore célèbres au XXIe siècle, dont Amazing Grace (1779).
Biographie
modifierJohn Newton perd sa mère avant l'âge de 7 ans. Fils de marin, il navigue très jeune, dès l'âge de 11 ans avec son père. En 1743, enrôlé de force dans la Royal Navy, il devient midshipman sur le HMS Harwich. Il cherche à déserter, mais échoue, est fouetté et dégradé. Il songe à tuer le capitaine ou à se suicider. Sur la route des Indes, il est transféré sur le Pegasus, un navire négrier à destination de l'Afrique de l'Ouest. En 1745, il est abandonné à un marchand d'esclaves qui le donne à son épouse, la princesse Peye de l'ethnie Sherbro (Sierre Leone), laquelle lui fait subir tous les mauvais traitement réservés aux esclaves. En 1748, un capitaine marchand le sauve et le ramène en Angleterre sur le Greyhound.
Au cours de la traversée, très agitée à cause d'une énorme tempête au large de la côte d'Irlande, alors que le navire manque de sombrer, il demande l'aide de Dieu. Sauvé, il embrasse la foi anglicane évangélique. Après une vie de « disgrâce », il est touché par la grâce et parvient à devenir pasteur anglican dans le village d'Olney. Il devient aussi l'ami de William Cowper, du prédicateur Thomas Scott et de William Wilberforce.
Il consacre la fin de sa vie à la lutte pour l'abolition de l'esclavage, alors même qu'il est devenu aveugle. Il meurt en 1807, l'année de l'abolition de la traite au Royaume-uni, jalon essentiel d'une longue campagne menée notamment par William Wilberforce qui aboutira en 1833 à l'Abolition de l'esclavage au Royaume-Uni.
Références littéraires
modifierAlan Moore, dans son roman Jerusalem (2017) consacre le chapitre 7 « Aveugle mais je vois » à l'évocation de John Newton, et à son parcours politique et religieux[2].
William Wordsworth fait allusion à John Newton, sans le nommer, au sixième livre du Prélude. Il renvoie à une anecdote selon laquelle Newton aurait fait naufrage sur une île déserte avec, pour seule lecture, un volume de géométrie d'Euclide[3],[4].
'Tis told by one whom stormy waters threw,
With fellow-sufferers by the shipwreck spared,
Upon a desert coast, that having brought
To land a single volume, saved by chance,
A treatise of Geometry, he wont,
Although of food and clothing destitute,
And beyond common wretchedness depressed,
To part from company and take this book
(Then first a self-taught pupil in its truths)
To spots remote, and draw his diagrams
With a long staff upon the sand, and thus
Did oft beguile his sorrow, and almost
Forget his feeling […]
— William Wordsworth, The Prelude, (1805), VI, 160-174
Bibliographie
modifier- (en) Jonathan Aitken, John Newton: From Disgrace to Amazing Grace, Continuum, , 308 p.
Notes et références
modifier- (en) Brian H. Edwards, John Newton—Through many dangers, DayOne, (ISBN 978-1846256103), p. 218
- « D’après une histoire vraie : la face cachée de Jérusalem – Alan Moore – "Jérusalem" », sur alanmoore-jerusalem.fr (consulté le )
- Richard Gravil et Daniel Robinson, The Oxford Handbook of William Wordsworth, 2014, p.605 (lire en ligne).
- Joseph Hillis Miller, The Linguistic Moment: From Wordsworth to Stevens, 1985, p.97 (lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) David Sheward, « The Real Story Behind ‘Amazing Grace’ », Biography, (lire en ligne, consulté le )
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