Joseph-Louis Giret

juge révolutionnaire français, prêtre catholique

Joseph-Louis Giret, né le à Florensac (Languedoc)[1] et mort le à Nîmes (Gard), est un prêtre catholique français qui devient magistrat sous la Terreur pendant la Révolution française.

Joseph-Louis Giret
Fonction
Juge
Gard
Tribunal criminel révolutionnaire (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
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Biographie modifier

Famille modifier

Joseph-Louis Giret naît le à Florensac (Languedoc)[2].

Il est le fils de Louis Giret (1734-1786), avocat en parlement[2], et de Marie Barral de Labaye (1736-1783). Par ailleurs, il est le neveu de Pierre-Joseph Giret (1746-1826), garde du corps des rois Louis XV et Louis XVI[3],[4],[5],[6].

La famille Giret est une famille d'ancienne bourgeoisie du Languedoc.

Études religieuses et sacerdoce modifier

Entreprenant des études religieuses, il entre comme novice à l'abbaye Saint-Quentin à Beauvais le [1],[2].

Il devient étudiant à Notre-Dame de Châtrices en août 1785[1].

Nommé sous-diacre à Noël 1786, il poursuit ses études à l'abbaye Saint-Denis de Reims à compter d'octobre 1787[1].

Il est ensuite ordonné diacre à Pâques 1788 et prêtre le [1],[7].

Il est nommé vicaire de la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier[8],[9] puis il enseigne comme professeur à l'abbaye Toussaint d'Angers de mai 1788 au [1].

Durant la Révolution française, il prête serment à la constitution civile du clergé et devient curé constitutionnel élu de Saint-Quentin (Gard) le 12 juin 1791[8],[10],[11],.

Juge révolutionnaire sous la Terreur modifier

Acquis aux idées révolutionnaires, Joseph-Louis Giret est député de la Société populaire de Nîmes[1],[10] et membre du club des Jacobins.

Par ailleurs, il est membre du directoire du département du Gard[12] et président de la commission d’Orange.

Résignant ses fonctions de curé constitutionnel, il s'engage à l'armée d'Italie[13], d'où il est délégué comme agent militaire pour le canton d'Uzès au printemps 1793[14].

Il devient magistrat en étant nommé juge au tribunal du district de Nîmes le [10],[12],[15],[16],[17].

Il prononce et imprime des discours jacobins à Marseille en 1793[18] et à Paris début 1794[1],[19].

Il se rend à Paris le 24 Nivôse an II (soit le ), où il réside rue des Petits-Champs, comme indiqué sur sa "carte de sûreté".

Nommé juge au tribunal criminel révolutionnaire du département du Gard à Nîmes le par arrêté de Jean Borie, représentant du peuple[8],[10],[12],[15], il est l'un des principaux meneurs de la Terreur dans le département du Gard[12],[20],[21],[22],[23].

Les autres meneurs nîmois sont le maire Jean-Antoine Courbis surnommé « le Marat du Gard », Jean-Marie Pallejay, président du tribunal criminel révolutionnaire, Baumet, juge, Boudon, juge, Louis Pelissier, juge suppléant, Colomb, agent national, Augustin Bertrand, accusateur public, Jean Allien, gardien de prison.

Ainsi composé et assisté, le tribunal criminel révolutionnaire du Gard, du 1er germinal au 14 thermidor an II, tient 30 séances et condamne 132 personnes à mort[24].

Arrestation et mort modifier

A la suite de la chute de Robespierre le 9 Thermidor qui met fin à la Terreur, le juge Giret est arrêté, comme les autres membres du tribunal criminel révolutionnaire, le 19 Thermidor an II (soit le ) alors qu'il est au club des Jacobins de Nîmes[25],[26].

Incarcéré à la prison de Nîmes (citadelle)[26], il se donne la mort par pendaison dans son cachot le , soit trois semaines après son arrestation[25],[24],[27].

Vie privée modifier

Peu avant son arrestation, il épouse Marie-Thérèse Barbier (née en 1774) le 28 messidor an II (soit le ) à Nîmes[12]. Cette dernière est la fille de Joseph Barbier, marchand à Nîmes, et de Marie-Élisabeth Vincent, et la nièce du peintre Jacques-Luc Barbier-Walbonne.

Le couple n'a pas d'enfant connu.

Publications modifier

  • Joseph-Louis Giret, Lettre de Giret à Monsieur l'abbé Sorbière, Académie de Nîmes, (lire en ligne)
  • Joseph-Louis Giret, Discours prononcé à l'assemblée générale des sociétés populaires du Midi, réunies à Marseille, Marseille, , 6 p. (lire en ligne)
  • Joseph-Louis Giret, Discours prononcé aux Jacobins, à la séance du primidi 11 Pluviose, Paris, Impr. des sans-culottes, , 24 p. (lire en ligne)

Références modifier

  1. a b c d e f g et h Nicolas Petit, Prosopographie génovéfaine: répertoire biographique des chanoines réguliers de Saint Augustin de la Congrégation de France, 1624-1789, École nationale des chartes, (ISBN 978-2-900791-97-4, lire en ligne)
  2. a b et c Pierre Durvin, Histoire de la préfecture de l'Oise: Ancienne abbaye Saint-Quentin de Beauvais, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-27083-0, lire en ligne)
  3. Gilbert Bodinier, Les gardes du corps de Louis XVI - étude institutionnelle, sociale et politique : dictionnaire biographique, Service historique de l'Armée de terre, Editions Mémoire & documents, , 635 p. (ISBN 9782914611350), « Fiche Pierre Joseph Giret », p. 325
  4. Pierre Clerc, Dictionnaire de biographie héraultaise : des origines à nos jours, , 1073 p., p. 91
  5. Louis-Charles Waroquier de Méricourt de La Mothe de Combles, « Tableau historique de la noblesse militaire », (consulté le ), p. 157.
  6. Service historique de la Défense - dossier Joseph Pierre Giret : 2Yf 140 030 et 2 Ye
  7. Académie des sciences, belles-lettres et arts d'Angers, Mémoires, (lire en ligne)
  8. a b et c Catholic Church Diocese of Nîmes (France) Comité de l'art chrétien et Comité de l'art chrétien de Nîmes, Bulletin, (lire en ligne)
  9. Académie de Nîmes, Mémoires de l'Académie de Nîmes, (lire en ligne)
  10. a b c et d François Rouvière, Histoire de la Révolution Française dans le Département du Gard, A. Catélan, (lire en ligne)
  11. Catholic Church Diocese of Nîmes (France) Comité de l'art chrétien et Comité de l'art chrétien de Nîmes, Bulletin, (lire en ligne)
  12. a b c d et e Hippolyte Fajon, Pièces et documents officiels pour servir à l'histoire de la Terreur à Nimes et dans le département du Gard l'an II de la République francaise, une et indivisible, Soustelle, (lire en ligne)
  13. Parti radical (France) - Fédération départementale (Gard), « Le Suffrage universel : organe de la démocratie radicale ["puis" organe de la démocratie républicaine-radicale-socialiste du Gard]... », sur Gallica, (consulté le )
  14. « La Cigale uzégeoise : revue scientifique et littéraire », sur ??, (consulté le )
  15. a et b La Révolution française, (lire en ligne)
  16. Académie de Nîmes, Mémoires de l'Académie de Nîmes, (lire en ligne)
  17. « Almanach national de France ... », sur Gallica, (consulté le )
  18. Joseph-Louis Giret, Discours prononcé à l'assemblée générale des sociétés populaires du Midi, réunies à Marseille, Marseille, (lire en ligne)
  19. Joseph-Louis Giret, Discours prononcé aux Jacobins, à la séance du primidi 11 Pluviose (lire en ligne)
  20. Jean Pierre Goirand, Documents historiques sur Alais [pendant la révolution, époque de la terreur: rapports décadaires de l'agent national de la commune d'Alais aux administrateurs du district. Archives communales d'Alais, registre de la correspondance, 1792-93-94, J. Brabo, (lire en ligne)
  21. Léon Ménard, Les Évêques de Nîmes au XVIIIe siècle ... 1687-1750 ... par Ménard. Continuation 1750-1820 ... par l'Abbé Goiffon. (Extrait de la Gazette de Nîmes.)., (lire en ligne)
  22. Académie de Nîmes, « Mémoires de l'Académie de Nîmes », sur Médiathèques Montpellier, (consulté le )
  23. Parti radical (France) - Fédération départementale (Gard), « Le Suffrage universel : organe de la démocratie radicale ["puis" organe de la démocratie républicaine-radicale-socialiste du Gard]... », sur Gallica, (consulté le )
  24. a et b Comité de l'art chrétien (Nîmes), « Bulletin du Comité de l'art chrétien / (Diocèse de Nîmes) », sur Médiathèques Montpellier, (consulté le )
  25. a et b « La justice révolutionnaire à Nîmes », sur www.nemausensis.com (consulté le )
  26. a et b Académie de Nîmes, « Bulletin des séances de l'Académie de Nîmes », sur Médiathèques Montpellier, (consulté le )
  27. Société scientifique et littéraire (Alais, Gard), « Mémoires & comptes-rendus de la Société scientifique et littéraire d'Alais », sur ??, (consulté le )

Voir aussi modifier

Article connexe modifier