Joseph-René Vilatte

Joseph-René Vilatte ou, plus simplement, René Vilatte, aussi connu sous le nom de Timothéus 1er, né le à Paris et mort le à Versailles (France), est un ecclésiastique franco-américain. Il a été tour à tour pasteur presbytérien, prêtre anglican, pope orthodoxe russe, métropolite syriaque orthodoxe ainsi qu'archevêque et primat catholique indépendant.

Joseph-René Vilatte
René Vilatte après sa consécration en 1892.
Fonction
Évêque
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
VersaillesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activité
Autres informations
Consécrateur
Antonio Francisco Xavier Alvares (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason
signature de Joseph-René Vilatte
Signature

Vilatte a été membre des trois grandes confessions du christianisme : le catholicisme (romain et indépendant), le protestantisme (presbytérien, anglican et anglo-catholique) et l'orthodoxie (chalcédonienne et orientale). Il a fait partie de diverses Églises : l'Église catholique romaine, l'Église presbytérienne aux États-Unis d'Amérique, l'Église protestante épiscopalienne aux États-Unis d'Amérique, l'Église orthodoxe russe, l'Église syriaque orthodoxe ainsi qu'à la tête de l'Église vieille-catholique romaine d'Amérique et de l'Église catholique américaine (en).

Il surtout connu pour son activité de fondateur de communautés ecclésiales (non reconnues par les Églises) et pour avoir ordonné évêque, sans autorisation, plusieurs personnes, aussi bien en France qu'en Amérique du Nord. Il fut aussi évêque de l'Église vieille-catholique[1].

Biographie

modifier

Premières années

modifier

Son enfance se déroula au sein de la province angevine où il fréquenta avec sa famille la Petite Église, une Église catholique dissidente née dans le refus du concordat signé en 1801 par Napoléon et le pape Pie VII. L’influence de cette fréquentation explique peut-être l’inclination naturelle qu’il eut par la suite pour une vie religieuse hors des sentiers battus.

En 1867, son père le plaça à l'orphelinat des Frères des écoles chrétiennes de Paris où il reçut le sacrement de confirmation en la cathédrale Notre-Dame de Paris des mains de Mgr Darboy, archevêque de Paris plus tard fusillé, lors des événements de la Commune de Paris, en 1871. Le jeune Vilatte accomplit ensuite son service militaire lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Il s'embarqua pour le Canada où il fut instituteur à Gatineau au Québec dans une mission dirigée par le père Louis Reboul.

Entre catholicisme et protestantisme

modifier

En 1877, retourné en Europe, il devient novice chez les Frères des écoles chrétiennes à Namur, en Belgique, sous le nom de frère Magorien-Joseph[2]. Il quitte après quelques mois[2]. L'année suivante, il revient au Canada et devient étudiant au collège de Saint-Laurent. En 1880, il assiste à des conférences du pasteur Charles Chiniquy, ce qui l'amène à se convertir au protestantisme[2]. Il intègre le Collège presbytérien de l'Université McGill pour suivre des études de théologie.

En 1883, il quitte le Collège presbytérien pour se joindre comme novice chez les Clercs de Saint-Viateur à Bourbonnais, en Illinois, aux États-Unis[3]. Cependant, Chiniquy le convainc d'abandonner le monastère[3]. Il se joint alors au Collège presbytérien du Sauveur de St. Anne, en Illinois[2]. En 1884, il est ordonné pasteur de l'Église presbytérienne aux États-Unis d'Amérique[3].

Entre anglicanisme anglo-catholique et catholicisme indépendant

modifier

L'année suivante, il se joint aux anglicans et fréquente le séminaire anglo-catholique Nashotah House (en) au Wisconsin[2]. À la demande de Mgr John Henry Hobart Brown (en), évêque anglican de Fond-du-Lac, Vilatte est ordonné prêtre par Mgr Eduard Herzorg (en), évêque de l'Église catholique-chrétienne de Suisse à Berne, le 7 juin 1885[4].

Entre orthodoxie et catholicisme indépendant

modifier

Joseph-René Vilatte est élevé à l’épiscopat le en la cathédrale Notre-Dame de la Bonne Mort de Colombo (Ceylan) par Mar Julius I (Antonio Francisco Xavier Alvares (en)), sous l’autorité d’une bulle de Mar Ignatius Pierre III (127e patriarche de la Succession Jacobite d’Antioche) datée du . Il fut ainsi consacré au 130e rang de la Succession Jacobite d’Antioche selon Evode.

Fin de vie

modifier

Il est inhumé au cimetière des Gonards de Versailles[5].

  1. Jean-Michel Hornus, « Les petites Églises catholiques non romaines , I », Revue d'histoire et de philosophie religieuses, nos 50-2,‎ , p. 155-180 (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c d et e (en) Serge A. Thériault, Msgr. René Vilatte: Community Organizer of Religion, 1854-1929, Apocryphile Press, , 314 p. (ISBN 1933993251)
  3. a b et c (en) Alexis Tancibok, Early Independent Catholicism in Context: A re-examination of the career of Archbishop Joseph, Université de Durham, , 416 p. (lire en ligne)
  4. Raphaël Steck, Monseigneur Joseph-René Vilatte: Une vie en Image, Lulu Press, Incorporated, , 55 p. (ISBN 9781291333114, lire en ligne), p. 12-13
  5. Cimetières de France et d'ailleurs

Liens externes

modifier