Jules d'Herbauges

femme de lettres, poétesse

Julie Rousseau de Saint-Aignan, alias Jules d’Herbauges, née le 5 septembre 1816, au château de Saint-Aignan-de-Grandlieu et décédée le 24 juillet 1871 chez son neveu Stanislas de La Laurencie, au château de la Grillonnais (Basse-Goulaine), est une poétesse et écrivaine française, qui a essentiellement vécue au château de Saint-Aignan[1].

Julie de Saint-Aignan
Biographie
Naissance
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Château de Saint-Aignan (d) (Saint-Aignan-Grandlieu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 54 ans)
Château de la Grillonnais (d) (Basse-Goulaine)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Julie Rousseau de Saint-AignanVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Jules d’HerbaugesVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Château de Saint-Aignan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père

Biographie

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Enfance

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Julie Rousseau de Saint Aignan est la fille de Louis Rousseau de Saint-Aignan et de Marie Henriette Félicité Juchault de La Moricière. Elle est la nièce de Nicolas-Auguste-Marie Rousseau de Saint-Aignan[2].La famille Rousseau de Saint-Aignan fait partie de la noblesse française.

Ses parents se sont mariés en 1807. Ils auront 4 enfants : Louis Marie Aimé né en 1803 ; Jules Christophe Marie né et mort en 1806 ; Amélie née en 1809, mariée à Hippolyte Rousselot de Saint-Céran et décédée en 1872. Ce sont les descendants de cette branche qui sont les actuels propriétaires du château (famille Du Plessix). Et Julie leur dernière, née en 1816[3].

Poétesse et écrivaine

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Poétesse et écrivaine, Julie Rousseau de Saint-Aignan décide de publier ses œuvres sous un nom d'emprunt, un nom d'homme. Elle publie donc son premier livre La Jaguerre en 1850, qui parle de la guerre de Vendée[4], à l’âge de 34 ans sous le nom de Jules d'Herbauges.

L'origine de son nom d’emprunt vient de la légende de la cité d'Herbauges liée au Lac de Grand-Lieu. C'est le nom de la cité maudite gauloise qui aurait été englouties aux fond du Lac de Grand-Lieu par colère divine à la suite du rejet de l'évangélisateur Saint-Martin de Vertou, par les habitants[5]. Les habitants auraient, selon la légende refusés de se convertir à la religion catholique, et l'eau jaillit pour faire disparaitre la cité. Laissant place au Lac de Grand-Lieu actuel[6].Et le choix du prénom, est peut être celui de son frère ainé décédé Jules Christophe Marie[1],[7],[8].

Sous les conseils des imprimeurs, il était fréquent que les femmes usent d’un pseudonyme afin de faciliter les ventes dans un XIXe siècle assez peu enclin à l’égalité entre les hommes et les femmes. Toutefois, dans sa correspondance avec François Buloz bien avant la publication de son premier livre, elle use de ce pseudonyme et ne dévoile pas sa véritable identité. D'ailleurs, toutes ses correspondances pour son métier d'écrivaine parvenaient à Nantes, dans l’ancien domicile de son père la rue Beau Soleil, chez Madame Clouet et non à son propre domicile du château de Saint-Aignan[9]. Les enveloppes retrouvées étaient à destination de Monsieur le Comte Jules d’Herbauges[10].

Son choix de demande de publication à la revue Les Deux Mondes dirigée par François Buloz n'est pas anodin. Y est publié de grands noms d'écrivains français : Sainte-Beuve, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Alfred de Musset, George Sand, Balzac, Alexandre Dumas... Elle arrivera d'ailleurs à figurer parmi ces grands noms littéraires pendants plusieurs années.

À travers ses écrits on perçoit un intérêt pour le peuple, ses croyances, son quotidien, dans la lignée des auteurs romantiques que sont Georges Sand, Gérard de Nerval ou Prosper Merimée[11].

Elle a exercée en tant que feuilletoniste. Ces écrivains envoyaient leurs œuvres par chapitres successifs, comme Balzac, aux revues, lesquels les publiaient en bas de page chaque semaine. Un procédé de fidélisation qui exigeait des coupures habiles pour maintenir un suspens comme une série tv. Exigeait également de l’auteur d’avoir un rythme d’écriture très régulier[11],[7].

Dans La poursuite de l’idéal, en 1866, elle écrit ceci à propos d'elle :

« Or, ayant dû me décider à passer sur ces côtes une saison de bains de mer, je fus tout d’abord si effarouché par la foule élégante qui remplissait Pornic, qu'entraîné par mon naturel peu sociable et même, je l’avouerai, assez sauvage, j’allai m’établir dans un petit bourg dont l’aspect paisible et comparativement solitaire m’avait séduite. »[12].

Le petit bourg dont il est question est La Bernerie-en-Retz. Elle est aussi à Préfailles en villégiature de temps en temps. Patrice Pipaud, auteur d’un article Séjours d’écrivain(e)s et d’artistes à La Bernerie-en-Retz, Julie de Saint-Aignan dite Jules d’Herbauges (1816-1871) » écrira d'elle

"Jules préfère le petit peuple bernerien aux aristocrates et bourgeois mondains de Pornic qui viennent la visiter[13]."

Ses œuvres

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Elle a écrit 11 livres. La majorité ayant un lien avec la région, voire sa commune et le Lac de Saint Aignan de Grandlieu qui est un site naturel remplie de légendes de son enfance. Elle y dépeint souvent la vie des habitants autour du lac, et le pays de Retz[11].

"De distance en distance, un point obscur, immobile ou glissant lentement sur les flots, signalait une barque de pêcheur, et dans les traînées de lumière, les bandes d’oiseaux aquatiques qui abondent dans ces parages prenaient bruyamment leurs ébats." Jules d’Herbauges, Les Pêcheurs de Grand Lieu, 1876[14].

On peut lire dans le journal Le Spectateur du 6 décembre 1857, page 2/4

" Esquisses et récits, tel est le titre de ce volume [...] Mr Jules d'Herbauges qui les a signées, appartient heureusement à cette école pour laquelle la simplicité est l'une des premières conditions de l'art. Il a voulu que l'émotion sortit de l'étude des caractères et de la vérité de la situation [...] Un autre mérite que l'on trouve dans ces récits, c'est que Mr d'Herbauges s'est appliqué à ne parler que des choses qu'il connaît et qu'il a pu étudier. Cela donne à ce recueil de 5 nouvelles un caractère de sincérité littéraire qui en augmente le charme[15]."

En 1863, Émile Grimaud, secrétaire de la Revue de Bretagne et de Vendée et imprimeur, en lisant Emploi du paysage dans la littérature lui réclame d'autres œuvres littéraires du même genre car "j’ai le plaisir de lire en ce moment, [...] et qu’il vous convint de nous les offrir, nous les publierons bien volontiers. Et nos lecteurs déjà charmés par cette toute gracieuse Emma, les accueilleraient avec une sympathie qui n’est pas douteuse[16]

Hommages posthumes

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Encore aujourd'hui, la commune de Saint Aignan lui rend hommage à différent titres[17].

Une école porte son nom et une grande fête lui a rendu hommage « Au village de Jules d’Herbauges » qui a eu lieu de la fin des années 1990 jusqu'au début des années 2000. Une actrice jouait le rôle de Jules d’Herbauges afin de la rendre à nouveau visible du grand public[18].

Depuis 2010, cette fête est devenue le festival Les Festifolies d'Automne qui met en valeur des histoires et mœurs de l'époque, se mélant à de l'imaginaire, du conte et des arts de rue[19].

Voir aussi

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Publications

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  • La Jaguerre (1850)[20], a été publié dans la Revue des Deux Mondes, le 15 octobre 1850[21] ;
  • Prosper (1853), publié dans la Revue des Deux Mondes, le 15 mai 1853[22] ;
  • Esquisses et récits (1857), Hachette[23],[24],[4], recueil de nouvelles rassemblant La Jaguerre, Prosper, Mine et contre-mine, L’île de Cabrera et La Grande Perrière ;[25],[26]
  • Le Comté nantais (1857), publié dans la Revue des Provinces de l’Ouest en novembre 1857[27],[28];
  • Les pêcheurs de Grand Lieu (1860)[29], publié dans la Revue nationale en mars et avril 1860 et publié à nouveau en 1876 dans la Revue des Deux Mondes [30];
  • Edmond (1860), publié dans La Revue nationale en juillet 1860 ;
  • Emploi du paysage en littérature (1860), publié dans La Revue nationale en 1860 ;
  • La rue des Nobles (1861), qui se déroule à Nantes, Le musée des familles - lectures du soir (no 31) ;
  • Louise Amaury (1863) qui se déroule à Nantes, publié dans La Revue nationale ;
  • La causerie moderne, publié dans la Revue de Bretagne et de Vendée, mars 1864[31] ;
  • La poursuite de l’idéal Nantes, imprimerie Vincent Forest et Emile Grimaud, 1866[12], qui évoque Pornic et la Bernerie en Retz[32].
  • L'île de Cabrera et la Grande Perrière, superstitions et mœurs campagnardes - d'Auguste Molinier - Date d'édition 1893 - 112 pages
  • Le musée des familles - lecture du soir - livraison no 27 - la rue des nobles par Jules d'Herbauges[33].
  • Le musée des familles - lecture du soir - livraison no 31 - La rue des nobles par Jules d'Herbauges[34].

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Mairie de Saint Aignan, « Chateau de Saint Aignan », sur https://www.saint-aignan-grandlieu.fr/son-patrimoine-le-grand-lieu-du-lac/carte-interactive/chateau-de-saint-aignan-1265.html
  2. le Groupe histoire Sur les Pas d'Amani., « Mémoire des lieux : qui étaient les frères Rousseau ? », Ouest France, no Ouest France,‎ (lire en ligne)
  3. Archives départementales Loire atlantique
  4. a et b Jules d' Herbauges, Jules d'Herbauges. Esquisses et récits. La Jaguerre. Prosper. Mine et contre-mine. L'Île de Cabrera. La Grande Perrière, L. Hachette, (lire en ligne)
  5. Elise Bouyer, « Le patrimoine architectural autour du lac de Grand-Lieu », sur Lac de Grand Lieu, (consulté le )
  6. « La légende de l’Herbauges, Saint-Aignan de Grand-Lieu, 2016 », sur PortfoliOPCI, (consulté le )
  7. a et b Guillaume Blin Centre de ressources Opci ethnodoc
  8. Article Ouest France 5/11/2023 - Loeiza ALLE pour le magazine Bretons. Les cités d’Ys et d’Herbauges, des villes bretonnes englouties au destin mystérieux.
  9. Correspondances de François Buloz à destination de Monsieur le Comte Jules d’Herbauges, chez Madame Clouet, rue Beau Soleil à Nantes. Archives départementales de Loire-Atlantique, cote 158 J 24.
  10. Archives départementales de Loire-Atlantique, cote 158 J 24.
  11. a b et c Cartel d'information au musée La maison du Lac de Grandlieu
  12. a et b Jules d' Herbauges, La Poursuite de l'idéal, par Jules d'Herbauges, V. Forest et E. Grimaud, (lire en ligne)
  13. Patrice Pipaud, « Séjours d’écrivain(e)s et d’artistes à La Bernerie-en-Retz, Julie de Saint-Aignan dite Jules d’Herbauges (1816-1871) , », Richesses Patrimoniales et Naturelles de La Bernerie et Défense de la Côte, La Bernerie-en-Retz, vol. fascicule F17, no fascicule F17,‎ , p. 43-44.
  14. « Hélène Charron architecture • Contes et légendes de Grand Lieu, ancien presbytère de Saint-Aignan de Grand Lieu », sur www.charron-architecture.com (consulté le )
  15. Article du journal Le Spectateur 6 dec.1857 d'Amédée Achard
  16. Correspondance du 4 avril 1863 avec En-tête du papier à lettre de la Revue de Bretagne et de Vendée. Archives départementales de Loire-Atlantique cote 1158 J 24.
  17. Site Nantes Patrimonia, « Nuits de la lecture 2025 », sur patrimonia.nantes.fr (consulté le )
  18. Mairie de Saint Aignan, « Ecoles », sur https://www.saint-aignan-grandlieu.fr/enfance-jeunesse/3-11-ans/ecoles-675.html
  19. Les origines du festival https://www.saint-aignan-grandlieu.fr/grands-rendez-vous/festival-les-festifolies-d-automne/l-histoire-du-festival-1058.html
  20. Jules D'Herbauges, « La Jaguerre », Revue des Deux Mondes (1829-1971), vol. 8, no 2,‎ , p. 280–309 (ISSN 0035-1962, lire en ligne, consulté le )
  21. Article dans le Journal des débats politiques et littéraires du 4 novembre 1850 - page 3/4
  22. Jules d'Herbauges, « Prosper », Revue des Deux Mondes (1829-1971), vol. 2, no 4,‎ , p. 686–709 (ISSN 0035-1962, lire en ligne, consulté le )
  23. « ESQUISSES ET RECITS - LA JAGUERRE PROSPER MINE ET CONTRE MINE L ILE DE CABBERA LA GRANDE PERRIERE. de D HERBAUGES JULES | Achat livres - Ref R240075973 - le-livre.fr », sur www.le-livre.fr (consulté le )
  24. Revue de Bretagne et de vendée (lire en ligne)
  25. Emile Péhant, Catalogue méthodique de la Bibliothèque Publique de la Ville de Nantes: id. (fin) Polygraphie, Guérand, Forest et Grinaud, (lire en ligne)
  26. Auguste Molinier, L'île de Cabrera et la Grande Perrière, superstitions et mœurs campagnardes par Jules d'Herbauges, Bibliothèque nationale de France - Ministère chargé de la Culture et Ministère chargé de l'Enseignement supérieur - Cote Ms 1 - Ms 1499, (lire en ligne)
  27. Bulletin historique et monumental de l'Anjou, E. Barassé, (lire en ligne)
  28. « Manuscrit autographe d'un article paru dans la Revue des provinces de l'Ouest, V. », Catalogue des manuscrits de la bibliothèque municipale de Nantes, no N° Notice CGM no1510,‎ , p. 18 pages (lire en ligne)
  29. Léon Maître, « Géographie physique du lac de Grandlieu et de ses affluents », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 28, no 1,‎ , p. 62–75 (DOI 10.3406/abpo.1912.1382, lire en ligne, consulté le )
  30. Article dans le Journal des débats politiques et littéraires, 4 mai 1860, p. 4/4
  31. [1] La causerie moderne, par Jules d'Herbauges [Mlle Julie de Saint-Aignan] - XIXe siècle- 38 feuillets -N° Notice CGM no816 - Cote Péhant, 64749
  32. Jules d' HERBAUGES, La Poursuite de l'Idéal, (lire en ligne)
  33. Auteur : Collectif. Éditeur : Bureau de l'administration, rue Saint Roch 29,Paris. Année 1861- Référence RO10048592
  34. Auteur : Collectif. Éditeur : Bureau de l'administration, rue Saint Roch 29,Paris. Année 1861- Référence RO10048596