Julien Simyan

personnalité politique française

Julien Simyan, né à Cluny, en Saône-et-Loire, le , mort à Paris le , était une personnalité politique de la Troisième République française. Notable bourguignon, maire, conseiller général, député radical-socialiste, il est appelé par Georges Clemenceau en pour occuper dans son gouvernement le poste de sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes, auprès du Ministre des Travaux publics et des Postes et Télégraphes. Il détient ce portefeuille ministériel de second plan durant près de trois ans. D'anonyme parlementaire qu'il était, plutôt classé dans la gauche de son Parti, il est projeté au premier rang de l'actualité lors des grèves générales des postiers qui paralysent les PTT durant le premier semestre de l'année 1909.

Julien Simyan
Illustration.
Fonctions
Sénateur français

(5 ans, 1 mois et 8 jours)
Élection 12 juin 1921
Circonscription Saône-et-Loire
Groupe politique GDRRS
Député français

(23 ans, 1 mois et 7 jours)
Élection 8 mai 1898
Réélection 27 avril 1902
6 mai 1906
24 avril 1910
26 avril 1914
16 novembre 1919
Circonscription Saône-et-Loire
Législature VIIe, VIIIe, IXe, Xe, XIe et XIIe (Troisième République)
Groupe politique GR (1898-1906)
GRS (1906-1910)
RRS (1910-1914)
PRRRS (1914-1919)
PRRS (1919-1921)
Prédécesseur Pierre-Henri de Lacretelle

(4 ans et 1 jour)
Élection 18 octobre 1885
Circonscription Saône-et-Loire
Législature IVe (Troisième République)
Groupe politique GR
Sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes

(3 ans et 30 jours)
Président Armand Fallières
Premier ministre Georges Clemenceau
Gouvernement Clemenceau I
Prédécesseur Alexandre Bérard
Successeur Suppression du poste
Biographie
Nom de naissance Julien Simyan
Date de naissance
Lieu de naissance Cluny
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Paris
Sépulture Cimetière de Cluny
Parti politique PRRRS

L'élu de Saône-et-Loire

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Issu d'une vieille famille du Clunisois, pourvoyeuse d'opposants républicains sous la Restauration puis pendant la Monarchie de juillet et sous le Second Empire Julien Simyan fait des études de médecine. Fort du réseau tressé par son "clan", il mêle très rapidement activités professionnelles (il est médecin aliéniste), mandats électoraux locaux et direction de journaux dans le périmètre réduit de la région sud du département de Saône-et-Loire, le Mâconnais. Il dispose ainsi du soutien du principal quotidien radical du département, L'Union républicaine, édité à Mâcon. Maire de Cluny à plusieurs reprises, conseiller général du canton de Cluny, il est élu député de son département, une première fois en 1885, sur une liste "radicale-socialiste", où il représente l'extrême gauche républicaine de cette mouvance. Ne se représentant pas lors des élections de 1889, il est battu en 1893, dans la 2e circonscription de l'arrondissement de Mâcon. Son rival, Pierre-Henri de Lacretelle, ancien compagnon de Lamartine, ne se représente pas lors des élections de 1898. Simyan est alors élu député et il est réélu régulièrement jusqu'à son élection comme sénateur de Saône-et-Loire en 1921.

Dans son département d'origine, Julien Simyan apparaît longtemps comme un "extrémiste" du radicalisme. Son soutien, en 1901, aux mineurs de Montceau-les-Mines lors de la grève qui dure plus de trois mois, lui vaut cette réputation. Ainsi, le journaliste anarchiste Charles Malato le présente de façon relativement bienveillante, sous les traits du "Dr Paryn", dans le roman militant qu'il écrit sur cet événement : la Grande grève.

Le , il devient l'un des six vice-présidents du comité exécutif du Parti républicain, radical et radical-socialiste (PRRRS)[1].

Son fils aîné, Alfred, sous-lieutenant d'infanterie, est tué au combat fin au Col de la Chipotte. Un autre fils, âgé de 18 ans, caporal, est blessé en novembre de la même année[2].

Le sous-secrétaire d'État aux PTT

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La presse de l'époque soutient que le nouveau patron des Postes et télégraphes aurait sans doute préféré l'Agriculture plutôt que le poste « technique » des PTT, où il dépend du ministre des Travaux publics, Louis Barthou. Pourtant, comme Clemenceau il est bien accueilli, suivi d'une réputation qui le classe vers la gauche de l'hémicycle parlementaire. Dès novembre 1906 tous les facteurs révoqués lors de la grève des facteurs de Paris d' sont réintégrés dans leur emploi. Mais il multiplie rapidement les maladresses, et provoque l'hostilité grandissante des postiers et télégraphistes en présentant une réforme de l'avancement interne, en publiant des notes de service vexatoires, en rognant sur les « heures de nuit », etc. Un incident lors d'une manifestation des postiers ambulants sous les fenêtres de son administration, en , provoque l'intervention de la police dans les salles mêmes du Central télégraphique parisien, rue de Grenelle, des arrestations et des condamnations immédiates d'emprisonnement de sept postiers[3]. Parmi eux, le leader de l'Association générale des agents ambulants et son homologue du central télégraphique. Julien Simyan intervient personnellement dans les services, et selon des témoignages concordants, insulte des dames télégraphistes qui l'apostrophent. C'en est fait. La première grève massive de fonctionnaires[4] français débute à la suite de cette accumulation de faux-pas. Clemenceau promet le renvoi de son sous secrétaire d'État pour calmer le jeu et mettre fin à la grève. En fait, il n'en est rien. Julien Simyan garde sa place jusqu'à la chute du Ministère. Mais aucun chef de gouvernement ne se hasarde à proposer désormais une suite à la carrière ministérielle du député bourguignon.

Il crée pendant son ministère une nouvelle boîte aux lettres en fonte, murale ou sur pied, reconnaissable au décor : un coq sur la porte ; rapidement, la boîte est surnommée simyanette.

Il est inhumé sous un grand sarcophage de pierre au cimetière de Cluny[5].

Sources

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Notes et références

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  1. Bulletin du Parti républicain radical et radical-socialiste : organe officiel du comité exécutif, 29 décembre 1905, p. 2.
  2. Le Temps, 22 novembre 1914, Tableau d'honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918
  3. Christian Henrisey, Postiers en grèves 1906-1909, pp. 113 et suiv. : « Grève générale aux PTT, l'explosion de mars 1909 »
  4. Georges Frischmann,Histoire de la fédération CGT des PTT, éditions sociales, Paris, 1967
  5. Cimetières de France et d'ailleurs

Articles connexes

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Liens externes

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