Ki Hinne Ka-Homer (hébreu : כִּי הִנֵּה כַּחֹמֶר « Car voici comme l’argile ») est une pièce liturgique juive de pénitence anonyme du XIIe siècle, récitée dans les communautés de rite ashkénaze lors du Jour du Pardon ou des dix jours de pénitence. Ce poème juif est de type pizmon car doté d’un refrain, et composé en acrostiche alphabétique qui a cependant été tronqué du fait des problèmes de transmission du poème au cours du temps.

Texte hébraïque et traduction modifier


# Traduction Transcription Hébreu
1
Car voici comme l’argile sous la main du potier,
à sa guise l’élargit, et à sa guise la resserre,
ainsi sommes-nous sous ta main, [Dieu qui] conserve sa faveur,
Ki hinne ka’homer beyad hayotzer[N 1],
birtzoto mar’hiv ouvirtzoto meqatzer,
ken ana’hnou beyadekha, ’hessed notzer[N 2]
כִּי הִנֵּה כַּחֹמֶר בְּיַד הַיּוֹצֵר
בִּרְצוֹתוֹ מַרְחִיב וּבִרְצוֹתוֹ מְקַצֵּר
כֵּן אֲנַחְנוּ בְיָדְךָ חֶסֶד נוֹצֵר
Refrain
Regarde l’alliance et ne considère pas le penchant ! Labrit habett[N 3] veʾal tefen[N 4] layetzer לַבְּרִית הַבֵּט וְאַל תֵּפֶן לַיֵּצֶר
2
Car voici comme la pierre sous la main du tailleur,
à sa guise la saisit[N 5], et à sa guise l’écrase,
ainsi sommes-nous sous ta main, [Dieu qui] fait vivre et donne la mort,
Ki hinne ka’even beyad hameśattet,
birtzoto o’hez[N 5] ouvirtzoto mekhattet[N 6],
ken ana’hnou beyadekha, me’haye oumemotet[N 7]
כִּי הִנֵּה כָּאֶבֶן בְּיַד הַמְסַתֵּת
בִּרְצוֹתוֹ אוֹחֵז[N 5] וּבִרְצוֹתוֹ מְכַתֵּת
כֵּן אֲנַחְנוּ בְיָדְךָ מְחַיֶּה וּמְמוֹתֵת
Refrain
Regarde l’alliance et ne considère pas le penchant ! Labrit habett veʾal tefen layetzer לַבְּרִית הַבֵּט וְאַל תֵּפֶן לַיֵּצֶר
3
Car voici comme la cognée[N 8] sous la main de l’artisan,
à sa guise l’approche du feu et à sa guise l’écarte
ainsi sommes-nous sous ta main, soutien du pauvre et du faible,
Ki hinne kagarzen beyad he’harash,
birtzoto dibeq la’our ouvirtzoto perash,
ken ana’hnou beyadekha, tomekh ʿani varash[N 9]
כִּי הִנֵּה כַּגַּרְזֶן בְּיַד הֶחָרָשׁ
בִּרְצוֹתוֹ דִּבֵּק לָאוּר וּבִרְצוֹתוֹ פֵּרַשׁ
כֵּן אֲנַחְנוּ בְיָדְךָ תּוֹמֵךְ עָנִי וָרָשׁ
Refrain
Regarde l’alliance et ne considère pas le penchant ! Labrit habett veʾal tefen layetzer לַבְּרִית הַבֵּט וְאַל תֵּפֶן לַיֵּצֶר

Notes et références modifier

Notes modifier

Les notes de cette section sont tirées, sauf précision contraire, de (he) « Ki Hinne Ka-Homer », sur Hazmana la-Piyyout (consulté le ) ou de Goldschmidt 1970 ; les versets bibliques sont rendus d’après leur traduction par le Rabbinat.

  1. D’après Jérémie 18:6 : « [Et comme ce potier, ne pourrais-je agir ainsi à votre égard, maison d’Israël, parole de Dieu car] voici comme l’argile sous la main du potier, vous êtes sous ma main, maison d’Israël ! »
  2. D’après Exode 34:7 : « qui conserve sa faveur à la millième génération, » l’un des treize attributs de la miséricorde divine selon la tradition rabbinique
  3. Allusion à Ps 74:20 : « Regarde l’alliance car tous les recoins obscurs du pays sont devenus des repaires de violence. »
  4. Allusion à Dt 7:31 : « Ne considère pas (litt : ne te penche pas vers) l’insoumission de ce peuple, sa perversité ni sa faute ».
  5. a b et c Variante : בּוֹדֵל bodel, « l’éloigne »
  6. Cf. Lv 22:24 : « Le [taureau ou mouton à l’appareil génitoire] froissé, écrasé (katout), rompu ou coupé, ne l’offrez pas à Dieu ».
  7. Cf. 1Sam 14:13 : « Ils tombaient devant Jonathan, et l’écuyer (litt.) donne la mort (memotet) à sa suite. »
  8. Cf. Dt 19:5 : « sa main brandissant la cognée pour couper l’arbre … »
  9. D’après Ps 82:3

Références modifier

Bibliographie modifier