Léa Griton-Noël est une astrophysicienne française spécialisée en physique des plasmas dans le système solaire. Elle travaille sur l’interaction du Soleil avec les planètes pour la NASA et l’Agence spatiale européenne. Elle participe à améliorer la connaissance scientifique sur des planètes encore mal connues, comme Mercure et Uranus[2]. Léa Griton-Noël travaille actuellement au Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (LESIA) à l'Observatoire de Paris en tant qu'enseignant chercheur.

Léa Griton-Noël

Naissance
Paris [1]
Domaines astrophysicienne
Institutions Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique, Observatoire de Paris, Sorbonne-Université
Renommée pour physique des plasmas dans le système solaire
Distinctions médaille Camille et Gabrielle Flammarion de la Société astronomique de France

Biographie

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Léa Griton Noël est née en 1992 dans la banlieue parisienne à Issy-les-Moulineaux, elle est maîtresse de conférence à l’université Paris Sorbonne et docteure en astrophysique travaillant au LESIA à Meudon.

Léa Griton Noël a travaillé sur la mission BepiColombo et a participé à la conception des instruments spatiaux des sondes Parker Solar Probe et Solar Orbiter[3].

Native d’Issy-les-Moulineaux, Léa Griton a grandi près du parc de l’observatoire de Meudon[4]. Petite, Léa Griton était une enfant curieuse, qui aimait jouer près d’un observatoire. Elle voulait être maîtresse d’école mais finit par devenir astrophysicienne[4]. Un monsieur est venu dans son collège pour donner une conférence sur les galaxies. Cet événement l’a poussé à en apprendre plus sur l’astrophysique, son métier actuel[4]. Très rapidement son premier objectif et sa motivation est de se faire une place dans un milieu masculin. « Dès lors, j’ai voulu prouver, et avant tout à moi-même, que si c’était plus dur pour les filles, alors j’allais y arriver ! ».

Léa Griton Noël s'engage à côté de ses recherches en travaillant avec des associations comme Wax-Science, ou encore Femmes & Sciences pour encourager les jeunes filles à se lancer dans une carrière scientifique[5].

En 2010, elle obtient son Baccalauréat, puis s’inscrit en « maths spé » en classe préparatoire.

En 2011, elle continue en licence 2 d’ingénierie à l’Université Pierre-et-Marie-Curie, elle suit un cours d’astrophysique dispensé par Bruno Sicardy, chercheur au LESIA.

Léa Griton est sélectionnée à l’Université d'Oxford en 2012, pour suivre un stage de recherche en astrophysique. Après cette expérience, elle réussit sa licence 3 en ingénierie mécanique tout en faisant, à distance, le diplôme d’université en astronomie du parcours de formation de l’Observatoire de Paris.

En 2013, elle commence un Master d’astronomie, astrophysique et instrumentation spatiale à l’Observatoire de Paris. Elle fait son stage de Master 1 au LESIA, sous la direction de Filippo Pantellini. Elle étudie la magnétosphère de Mercure, en lien avec la mission BepiColombo qui est la seconde à tenter de se mettre en orbite autour de cette planète. Cette mission est pilotée par l’Agence spatiale européenne. Au cours de ce stage, elle découvre la physique des magnétosphères et ce champ d’exploration donne lieu, en 2014, à la publication d’un article ce qui est assez rare, pour une étudiante en Master 1.

Elle continue en Master 2 et poursuit ses études au LESIA sous la direction d’Alain Doressoundiram, toujours sur Mercure mais pour en étudier la surface cette fois. Ce stage de trois mois et demi, sous l’égide de l’ESA, se déroule en partie aux Pays-Bas, à l’ESTEC, le centre technique de l’Agence spatiale européenne. Ceci lui permet de voir BepiColombo avant son lancement. Elle poursuit en thèse sous la direction de Filippo Pantellini et la co-direction de Michel Moncuquet, et obtient une bourse du CNES. Comme on dispose déjà de données sur la magnétosphère de Mercure, elle décide d’élargir son champ d’investigation à celle d’Uranus qui a été très peu étudiée. Pour ce faire, avec son directeur de thèse, elle développe un nouveau code de simulation. Sa recherche a porté sur une étude comparative de Mercure, Saturne et Uranus pour comprendre, d’une planète à l’autre, si c’est la rotation de la planète ou la dynamique du vent solaire qui gouverne la façon dont la magnétosphère change au cours du temps. Elle soutient sa thèse le 10 septembre 2018, intitulée « Simulations de l'interaction du vent solaire avec des magnétosphères planétaires : de Mercure à Uranus, le rôle de la rotation planétaire »[6].

Léa Griton Noël travaille également sur la planète Uranus, elle est l'auteure d'un livre sur le sujet[7].

En 2018, elle rejoint l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) à Toulouse avec Alexis Rouillard pour son post-doctorat.

Recherches scientifiques

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La mission BepiColombo

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BepiColombo est une mission spatiale de l'Agence spatiale européenne (ESA) et de l'agence spatiale japonaise (JAXA) destinée à explorer Mercure, la planète la plus proche du Soleil. BepiColombo s'ancre dans la suite de la mission MESSENGER de la NASA, qui a gravité autour de Mercure entre 2011 et 2015. Lancée le 19 octobre 2018 depuis Kourou au Centre spatial guyanais, cette mission comprend deux sondes, chacune équipée d'instruments scientifiques pour étudier la surface, la composition et le champ magnétique de Mercure. L'objectif est de mieux comprendre la formation et l'évolution des planètes proches du Soleil. BepiColombo devrait atteindre Mercure en fin 2025 après un long voyage comprenant plusieurs survols de la Terre, de Vénus et de Mercure pour ajuster sa trajectoire et commencer sa mission opérationnelle en avril 2026[8].

Léa Griton Noël est une scientifique française impliquée dans la mission BepiColombo. Elle travaille en tant que spécialiste des instruments scientifiques à bord des sondes, contribuant à l'analyse des données recueillies. Léa Griton Noël est associée dans l'équipe scientifique liée à la conception de la sonde SORBET/PWI (Spectroscopie Ondes Radio & Bruit Electrostatique Thermique). Cette sonde a été réalisée au LESIA et fait partie de l'expérience PWI (Plasma Waves Investigation) destinée à étudier, pour la toute première fois en radio-fréquences, la petite magnétosphère de Mercure et son interaction avec le vent solaire. Son rôle est crucial pour interpréter les informations sur la composition et l'environnement de Mercure, aidant ainsi les chercheurs à approfondir leurs connaissances sur cette planète mystérieuse. Grâce à son expertise, Léa Griton Noël joue un rôle clé dans le succès de la mission et l'avancement de la recherche spatiale en tant que scientifique.

Solar Orbiter et Parker Solar Probe

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Solar Orbiter est un satellite artificiel d'observation du Soleil proposé en 2000 par E. Masch et est présélectionné en octobre de la même année par le comité scientifique de l'ESA. Solar Orbiter est alors un satellite d'observation du Soleil inscrit dans une mission spatiale de l'Agence spatiale européenne en collaboration avec la NASA. Lancé en 2020 pour étudier le Soleil, le satellite a entamé ses observations en 2023. L'objectif est de comprendre comment le Soleil génère et contrôle l'héliosphère, la bulle de vent solaire qui entoure notre système solaire. Solar Orbiter transporte dix instruments scientifiques pour observer les pôles solaires, mesurer les vents solaires et analyser les champs magnétiques. Pour réaliser ses objectifs, le satellite d'un peu plus de 1,6 tonne circule sur une orbite autour du Soleil, en passant à son périhélie à une distance de 45 rayons solaires. Ces équipements sont placés derrière un bouclier thermique destiné à protéger la sonde spatiale des températures très élevées. Solar Orbiter doit réaliser des observations à haute résolution des régions polaires du Soleil, difficiles à observer depuis le plan de l'écliptique (plan de l'orbite terrestre autour du Soleil). La mission doit durer en tout 7 à 10 ans. Ces observations aideront les scientifiques à améliorer notre compréhension de l'activité solaire et ses effets sur l'espace proche de la Terre. Léa Griton Noël est impliquée dans la mission Solar Orbiter en tant que scientifique spécialisée dans les instruments de mesure spatiaux, elle contribue à l'étalonnage et à l'analyse des données recueillies par les instruments à bord de la sonde. Son travail est essentiel pour assurer la précision des observations du Soleil et des vents solaires. Grâce à ses compétences, elle aide les chercheurs à mieux comprendre les phénomènes solaires et à interpréter les données, ce qui peut protéger nos technologies sur Terre et dans l'espace[9].

La sonde spatiale Parker de la NASA est une mission visant à étudier le Soleil de très près. La sonde Parker utilise l’assistance gravitationnelle de Vénus pour s’approcher du Soleil. Lancée le 12 août 2018, elle s'approche plus du Soleil que toute autre sonde avant elle. L'objectif principal est de mieux comprendre la couronne solaire, c'est-à-dire la partie extérieure du Soleil, et les vents solaires, qui sont des flux de particules chargées émis par le Soleil[10]. En étudiant ces phénomènes, les scientifiques espèrent découvrir des informations essentielles sur le fonctionnement de l'étoile et les impacts de son activité sur la Terre et l'espace environnant[11]. Ainsi, Léa Griton Noël spécialisée en physique, est associée au projet de la sonde spatiale Parker de la NASA. Il y a en effet des caractéristiques communes entre les deux sondes spatiales auxquelles participe Léa Griton, c'est-à-dire entre la sonde spatiale européenne Solar Orbiter et celle de la NASA. Au sein du projet Parker, Léa Griton est responsable de l'analyse des données collectées par les instruments embarqués sur la sonde. Par exemple, Léa Griton utilisera pour ses études les fluctuations de la vitesse des vents solaires, et d'autres mesures prises lors des passages rapprochés de la sonde près du Soleil. Ses recherches scientifiques aide à mieux comprendre les mécanismes qui se joue dans le système solaire et à prévoir leur impact sur la Terre[12].

Publications

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Léa Griton a publié en 2023 un livre intitulé En quête de planètes, Explorer le Système solaire, aujourd'hui et (après-)demain aux éditions Quanto. Dans son livre, Léa Griton, fait une synthèse des recherches sur le système spatial et imagine des perspectives de découverte[13],[14].

En septembre 2022, Léa Griton a participé à la création d'un jeu de société intitulé Solar Orbiter édité par le CNES pour faire découvrir au grand public et aux enfants les enjeux scientifiques de la mission spatiale Solar Orbiter.

En 2018, Léa Griton a participé à la création d'un jeu de plateau destiné à présenter au grand public la mission BepiColombo[15].

Prix et récompenses

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Léa Griton a été membre du comité de rédaction du magazine L'Astronomie, de la Société astronomique de France de 2019 à 2023. Elle a été récompensée par la médaille Camille et Gabrielle Flammarion de la Société astronomique de France pour ses contributions à ce magazine[1].

Références

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  1. a et b « L'astrophysicienne Léa Griton-Noël publie «En quête de planètes» » (consulté le )
  2. « Léa Griton-Noël " pour l'instant, on ne connaît pas un quart des planètes du système solaire " », sur France Inter, (consulté le )
  3. « « En quête de planètes », de Léa Griton-Noël : repartir à l’assaut du Système solaire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c Charlotte Daubet, « Léa Griton-Noël, astrophysicienne : « J'ai eu envie de faire des sciences par défi. » », sur Le Prescripteur, (consulté le )
  5. « Léa Griton », sur Expertes France (consulté le )
  6. Léa Griton, Simulations de l'interaction du vent solaire avec des magnétosphères planétaires : de Mercure à Uranus, le rôle de la rotation planétaire, Paris Sciences et Lettres (ComUE), (lire en ligne)
  7. « « Partir pour Uranus, c’est prendre le risque de faire de très grandes découvertes » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Lancement de BepiColombo vers Mercure », sur www.esa.int (consulté le )
  9. « Vent solaire : quand le Soleil danse avec les planètes | L'ASTRONOMIE », sur lastronomie.fr (consulté le )
  10. « En savoir plus sur Parker Solar Probe avec Léa Griton, chercheuse », sur Rêves d'Espace, (consulté le )
  11. « Parker Solar Probe : les premières données | L'ASTRONOMIE », sur lastronomie.fr (consulté le )
  12. « ECHOSCIENCES - Occitanie | Partageons les savoirs et les innovations », sur www.echosciences-sud.fr (consulté le )
  13. Rédacteur, « LIVRE. Les dessous de l'exploration spatiale », (consulté le )
  14. « Léa Griton-Noël, astrophysicienne: «Les agences spatiales sont désormais prêtes à nommer des femmes à des postes importants» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  15. « Le jeu BepiColombo » (consulté le )

Liens externes

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