Léon ou le Château de Monténéro

Opéra de Nicolas Dalayrac

Léon
ou le Château de Monténéro
Genre Opéra-comique
Nbre d'actes 3
Musique Nicolas Dalayrac
Livret François-Benoît Hoffmann
Langue
originale
Français
Sources
littéraires
Les Mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe
Création
Opéra-Comique, Paris

Léon ou le Château de Monténéro, est un drame lyrique en trois actes et en prose, musique de Nicolas Dalayrac livret de François-Benoît Hoffmann tiré du roman d'Ann Radcliffe, Les Mystères d'Udolphe, créé le 24 vendémiaire an VII à l'Opéra-Comique (salle Favart).

Argument modifier

L'histoire est celle de Léon, un méchant seigneur qui enlève et emprisonne une jeune fille qu'il veut épouser malgré elle et sa famille. Le sujet avait beaucoup d'invraisemblances ce qui le rendait difficile à traiter, ainsi la délivrance était rocambolesque.

Accueil modifier

Presse modifier

L’accueil fut mitigé à cause des clans : selon Guilbert de Pixerécourt, ce drame fut injustement critiqué dans un article de presse. Dalayrac « osa s’en plaindre au rédacteur. Celui-ci […] avoua qu’il ne connaissait pas l’ouvrage, qu’il n’avait aucune part à la critique […] et qu’il avait cédé aux instances importunes d’un compositeur italien, M. T… qui lui avait apporté l’article tout fait[1]. ».

Cependant, les opinions exprimées dans la presse diffèrent. Sous forme de droit de réponse dans le Courrier des spectacles, « Berton, membre du Conservatoire » a défendu Dalayrac. Celui-ci s’est immiscé dans cette querelle en adressant une lettre ouverte de remerciements. Le rédacteur, sans désavouer son critique, a été irrité par ce témoignage de gratitude. Il a publié alors ce même agacement d’un lecteur. Après une dernière réponse du compositeur, le débat a été clos par le journaliste qui a indiqué qu'à l'avenir ne serait transcrite « qu’une seule réponse des auteurs[2] ». « Il imagina […] de se venger de d’Alayrac, et inséra dans son journal, quelque temps après, une lettre anonyme, authentique ou non, dans laquelle on affirmait que […] les représentations de cet ouvrage faisaient le vide dans la salle […]. Fabien Pillet, qui vint à la rescousse, […] adressa au Journal de Paris [… que] « la salle était remplie de spectateurs » […]. Cette fois la querelle était terminée[3]. ». Ceci intervint au terme d'un mois de publications.

Musicologues modifier

Les amateurs éclairés goûtèrent cependant l’impressionnante scène de l’entrée des assassins soudoyés par Léon. Selon Castil-Blaze « Léon est le chef d’œuvre de Dalayrac : […] Le retour de certaines mélodies rappelées à propos ajoute beaucoup à l’intérêt dramatique. Le duo [« Que je quitte ces lieux ! que je vous abandonne ! »], l’air de Laure [« Ô mortel, plus à plaindre encore, que je perds lorsque je t'adore »], le trio [« Doux moment ! Trouble extrême ! Est-ce un songe imposteur ? »], sont des morceaux très remarquables[4] ». Dalayrac avait ainsi, consciemment ou non, éprouvé la nécessité d'utiliser le même artifice que Grétry. Celui-ci en avait « naturellement » usé le premier dans son Richard Cœur-de-lion. Ce procédé peut être vu « comme une lointaine préfiguration du leitmotiv wagnérien[5][…] ».

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. René-Charles Guilbert de Pixerécourt (ill. Gauthier), Vie de Dalayrac : chevalier de la Légion d’honneur et membre de l’Académie royale de Stockholm ; contenant la liste complète des ouvrages de ce compositeur célèbre, Paris, Jean-Nicolas Barba, , 168 p., in-12° (BNF 30556374), p. 55 n. 1.
  2. Arthur Pougin, « Deux musiciens journalistes : épisode de la vie de Berton et de Dalayrac », Le Ménestrel, vol. 39, no 1039,‎ (ISSN 1247-9519, lire en ligne).
  3. Arthur Pougin, « Un grand théâtre à Paris pendant la Révolution : L'Opéra-comique de 1788 à 1801. D'après des documents inédits et les sources les plus authentiques », Le Ménestrel, vol. 45, no 2953,‎ (ISSN 1247-9519, lire en ligne).
  4. François-Henri-Joseph Castil-Blaze, « Dalayrac », dans William Duckett (dir.), Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. 7, Paris, Firmin Didot Frères, , 804 p. (lire en ligne), p. 102.
  5. Frédéric Robert, L'opéra et l'opéra-comique, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 278), , 1re éd. (1re éd. 1981), 128 p., 18 cm (ISBN 2-13-033967-0, BNF 34661699), chap. III (« Simplification et synthèse »), p. 30.

Liens externes modifier