La Nymphe
illustration de La Nymphe (1782)
Détail du Combat des frégates francaises La Nymphe et L'Amphitrite contre le vaisseau anglais L'Argo (11 février 1783), huile sur toile de Pierre-Julien Gilbert, 1837, Musée de l'Histoire de France, Versailles.

Type Frégate
Classe Nymphe
Gréement Trois-mâts carré
Histoire
A servi dans Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République
Architecte Pierre-Augustin Lamothe
Chantier naval Arsenal de Brest
Commandé
Lancement
Armé Août 1782
Statut Coulé
Équipage
Équipage 297
Caractéristiques techniques
Longueur 46,9 m
Maître-bau 11,9 m
Déplacement 750 tonnes
Caractéristiques militaires
Armement 40 canons

La Nymphe a été le nom de deux frégates différentes. La première, lancée en 1777, est une frégate de la marine royale dont les Anglais se sont emparés en 1780. La seconde est une frégate, initialement de la marine royale française, puis de la Première République française, en service de 1782 à 1793.

Première frégate royale de ce nom modifier

Une première frégate de ce nom, lancée en 1777[1], est utilisée en août 1780 au large d'Ouessant : trois de ses officiers décèdent ainsi lors du combat contre la Flora[2]. Son commandant le chevalier de Charles-Marie de Trolong du Rumain attaque la frégate anglaise, la Flora, le , et ordonne l'abordage. À ce moment-là, il est tué. Son second, le chevalier de Pennendreff de Keranstret meurt peu après. Le jeune Thomas-Pierre du Couëdic, neveu de feu son oncle Charles Louis du Couëdic, quoique âgé de 21 ans mais fort de sa dernière expérience lors du combat contre le Québec, prend le commandement de la frégate. Au moment où il met les pieds sur le pont anglais, transpercé par un coup de pique, il tombe ensanglanté entre les bordages des deux bâtiments, où il est écrasé. Cette frégate est capturée et devient anglaise après ce combat[3],[4],[5].

Deuxième frégate royale modifier

Une deuxième frégate du même nom est lancée par la marine royale en 1782 à Brest[6]. C'est un navire de 32 canons[6]. En janvier 1783, il se trouve aux Antilles. Le 7, ce vaisseau participe à la capture d'une corvette anglaise, le HMS Raven. Le 17 février de la même année, La Nymphe est avec l'Amphitrite, frégate de 32 canons, lorsqu'elle capture le HMS Argo, frégate de 44 canons[3]. Le 20 janvier 1785, La Nymphe arrive à Brest et ramène à cette occasion en France le général La Fayette[3],[6]. Puis le navire sert pour le transport de troupes aux Antilles et à Cayenne[6].

Utilisation de cette deuxième frégate, désormais intégrée à la marine républicaine, pendant la guerre de Vendée et naufrage modifier

Fin 1793, La Nymphe, comptant alors 26 canons et commandée par le lieutenant de vaisseau Pitot, participe à des opérations contre les Vendéens, qui occupent alors l'île de Noirmoutier[7],[8]. C'est un navire fatigué, qui aurait besoin d'être profondément rénové, et qui a été réparé en liant la coque avec des courbes de fer[6]. Il est de plus armé avec des pièces d'artillerie ayant une portée assez faible[6]. Le , La Nymphe, la corvette le Fabius et la canonnière L'Île-Dieu engagent un combat en début d'après-midi contre une batterie côtière royaliste, mais l'affaire tourne mal pour les républicains[8]. Les Vendéens tirent à boulets rouges, et l'un d'eux frappe le mât d'artimon du Fabius[8]. La Nymphe, avec à son bord les représentants en mission Prieur de la Marne, Turreau et Guermeur, s'égare et s'échoue après trois heures de canonnade[7],[8],[9]. La vergue du grand hunier est brisée nette[7],[9] et l'équipage compte deux morts et deux à cinq blessés[9],[8]

Après son échouement, La Nymphe sombre et reste abandonnée pendant plusieurs années avant d'être revendue à un charpentier qui prélève les éléments du gréement[10]. La coque demeure quant à elle immergée[10]. Les restes de l'épave sont découverts dans la baie de Bourgneuf en 2014[10],[11],[12].

Références modifier

  1. « La Nymphe, un exemple de restauration réussie », sur Musée de la Marine de Honfleur
  2. Général comte de Cornulier-Lucinière, Les Veillées Nantaises, La Surveillante et du Couëdic de Kergoualer, Imprimerie de la Loire, Nantes, 1910, p. 26
  3. a b et c Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, (ISBN 2-9525917-0-9, 978-2-9525917-0-6 et 2-9525917-1-7, OCLC 470444756, lire en ligne), p. 331
  4. Onésime Joachim Troude, Batailles navales de la France. Tome 2 / par O. Troude,... ; publié par P. Levot,..., Paris, Challamel aîné, 1867-1868 (OCLC 1176612243, lire en ligne), p. 83
  5. (en) « Copy of a Letter from Captain William Peere Williams », The London Gazette, no 12110,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le )
  6. a b c d e et f Émile Boutin, Les grands naufrages de l’Estuaire, Siloë, , « Un bon commanant pour une mauvaise frégate : La Nymphe », p. 122-132
  7. a b et c Dumarcet 1998, p. 306.
  8. a b c d et e Savary, t. III, 1825, p. 5.
  9. a b et c Baguenier Desormeaux, 1893, p. 22.
  10. a b et c « Noirmoutier. La Nymphe  repose ici depuis 223 ans », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  11. Franck Hermel, « Une frégate retrouvée dans le baie de Bourgneuf après deux siècles de sommeil », Le Courrier Vendéen,‎ (lire en ligne).
  12. Fabien Piégay, « Ils retrouvent la frégate coulée 220 ans plus tard », Ouest-France,‎ (lire en ligne).

Bibliographie modifier

  • Henri Baguenier Desormeaux, Documents sur Noirmoutier et sur la mort de d'Elbée et de ses compagnons, Vannes, Imprimerie Lafolye, , 56 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Auguste Aimé Kernéïs, archiviste de la Société académique et de la Bibliothèque du port de Brest, Les frégates la Surveillante et la Nymphe, Brest, 1892
  • Lionel Dumarcet, François Athanase Charette de La Contrie : Une histoire véritable, Les 3 Orangers, , 536 p. (ISBN 978-2912883001). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean-Julien Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République française, t. III, Baudouin frères, Libraires-éditeurs, , 588 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article