Le Centenaire ou les Deux Beringheld

livre de Honoré de Balzac

Le Centenaire ou les Deux Beringheld
Auteur Honoré de Balzac
Pays Drapeau de la France France
Genre Fantastique
Éditeur Michel Lévy frères (réédition)
Collection Œuvre de jeunesse de Balzac
Lieu de parution Paris
Date de parution 1824
Illustrateur Eugène Lampsonius
Chronologie

Le Centenaire ou les Deux Beringheld est un des deux derniers romans de jeunesse d'Honoré de Balzac publiés sous le pseudonyme d'Horace de Saint-Aubin, « bachelier ès-lettres ». Il paraît en 1824, quinze jours après Le Vicaire des Ardennes.

Histoire du roman modifier

Le Centenaire est inspiré du Melmoth, l'homme errant de Charles Robert Maturin[1]. Melmoth the wanderer, ce même roman qui allait inspirer à Balzac quelques années plus tard un roman fantastique : Melmoth réconcilié (1835).

Contexte modifier

Le père de Balzac, Bernard-François Balssa, était un adepte de la longévité, notamment parce qu'il faisait partie d'une tontine, dont il espérait bien devenir un jour l'unique bénéficiaire[2]. Bernard-François ne doutait pas de vivre jusqu'à cent ans. Il se sentait fait en si bon métal ! Parce que dans sa composition entrait du Gaulois, du Roman et du Goth, il croyait avoir les attributs de ces trois races. Il marchait la tête haute, en conquérant, et répétait à l'envi : « Je suis beau comme un marbre et fort comme un arbre[3]. » Sa fille Laure confirme cette disposition d'esprit :

« Mon père […] avait une idée prédominante. Cette idée chez lui était la santé. Il s'arrangeait si bien l'existence qu'il voulait vivre le plus longtemps possible. Il avait calculé, d'après les années qu'il faut à l'homme pour arriver à “l'état parfait”, que sa vie devait aller à cent ans et plus[4]. »

Le jeune Balzac était imprégné de l'idée de longévité dont Balzac père parlait à longueur de journée[1]. Il n'est donc pas étonnant qu'il fût tenté par le personnage d'un centenaire d'une force exceptionnelle toujours régénérée[1].

Résumé modifier

Le vieux Beringheld a fait un pacte avec le diable (selon l'exemple de Melmoth), il veut vivre plusieurs vies avec toutefois une condition : il lui faut vampiriser une jeune fille de temps en temps, pour que son sang retrouve sa jeunesse. Le vieillard acquiert ainsi une prodigieuse vigueur[1]. « Des épisodes successifs, audacieusement enchevêtrés au mépris de toute chronologie[5] » racontent les apparitions intermittentes de cet abominable vampire. Mais le général Tullius de Beringheld, dernier descendant de la famille, qui est fiancé à une jeune fille que le vieux Beringheld s'apprête à vampiriser, réussit à sauver la jeune fille.

Postérité modifier

Balzac a ici expérimenté sa technique du fantastique. On peut considérer l'ouvrage comme un brouillon d'une œuvre bien plus solide, Melmoth réconcilié (1835), publiée actuellement sous plusieurs formes, dont une en poche avec La Maison Nucingen[6]. L'ouvrage est également numérisé, on le trouve en ligne sous différences formes.

Bibliographie modifier

  • Hippolyte Castille, Les Hommes et les Mœurs en France, Paris, Paul Henneton, 1853.
  • Louis-Jules Arrigon, Les Années romantiques de Balzac, Paris, Perrin, 1927.
  • Louis-Jules Arrigon, Les Débuts littéraires d’Honoré de Balzac, Paris, Perrin, 1924
  • Pierre Barrière, Les Romans de jeunesse d’Honoré de Balzac, Librairie Hachette, 1928.
  • Maurice Bardèche, Balzac romancier : la formation de l’art du roman chez Balzac jusqu’à la publication du « Père Goriot » (1820-1835), Plon, 1940 ; éd. revue en 1943 ; réédition Slatkine, 1967, 639 p.
  • Pierre Barbéris, Balzac. Les romans de jeunesse, Slatkine, 1965 ; réimpression 1985.
  • Teruo Mitimune, Exorde aux études des œuvres de jeunesse de Balzac, t. 1, Osaka, 1982.
  • Stéphane Vachon, « Agathise et Falthurne », Balzac, une poétique du roman, Groupe international de recherches balzaciennes, Université de Montréal, Presses Universitaires de Vincennes, 1996 (ISBN 2-89261-170-9).
  • André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette, Paris, 1965.
  • Balzac, les romans de jeunesse, Les Bibliophiles de l'originale, Paris, en 15 volumes, 1961-1963, Jean Ducourneau (dir.), comprenant les 8 romans publiés de 1822 à 1825.
  • Pierre Barbéris, Aux sources de Balzac. Les romans de jeunesse, comprenant : Annette et le Criminel, Wann-Chlore, Le Centenaire, Jean-Louis ou la fille trouvée, Le Vicaire des Ardennes, La Dernière Fée, Clotilde de Lusignan, L'Héritière de Birague. En appendice aux Bibliophiles de l'originale, vol. 15, Paris, 1963 ; réédition, Slatkine, 1985 (ISBN 2-05-100671-7).

Rééditions du texte modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d André Maurois, Hachette livre, 1965, p. 97.
  2. « La tontine Lafarge. Une tontine était une réunion d'individus dont chacun convenait de jouir viagèrement de ses revenus, mais d'abandonner le capital aux survivants, les derniers devaient toucher des sommes énormes. » André Maurois, 1965, p. 11.
  3. Philibert Audebrand, Mémoires d'un passant,Calmann Lévy (1893) p. 79-86.
  4. Laure Surville, Balzac, sa vie, et ses œuvres, d'après sa correspondance, Calmann-Lévy, 1878, p. 7-8.
  5. Maurice Bardèche, Balzac, romancier, Plon, 1943, p. 75.
  6. Présentation, préface, commentaires et notes d'Anne-Marie Meininger, Gallimard, coll. « Folio classique », no 1957, p.  7-26 et 226-229 (ISBN 2-07-038052-1).