Le Déjeuner en fourrure
Le Déjeuner en fourrure est une sculpture surréaliste de l'artiste suisse Meret Oppenheim, réalisée en 1936. Une photo de l'œuvre est visible sur la version anglaise de cet article Wikipedia.
Artiste | |
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Date | |
Type | |
Technique | |
Lieu de création | |
Dimensions (Diam × H) |
32,7 × 7,3 cm |
Inspiration | |
Mouvement | |
No d’inventaire |
130.1946.a-c |
Localisation |
Historique
modifierMeret Oppenheim arrive à Paris en 1932 et s'inscrit dans le mouvement surréaliste qui a commencé dans les années 1920 et qui exclut particulièrement les femmes, ou les considère seulement comme des muses ou des sujets. Oppenheim réussit alors à faire sa place en créant des œuvres originales. Les critiques ont parfois du mal à accepter qu'il s'agit d'une artiste femme et plusieurs l'ont désignée comme « Monsieur Oppenheim »[1].
L'idée de l'œuvre serait née à partir d'une conversation lors d'un déjeuner avec Dora Maar et Pablo Picasso. Montrant sur son poignet le bracelet en fourrure qu'elle avait confectionné à partir d'un tube de laiton recouvert de fourrure[2], ils imaginent que tout pouvait être recouvert de ce matériau. Meret Oppenheim aurait proposé « Même cette tasse et cette soucoupe », et poussé l'humour plus loin, criant : « Garçon, encore un peu de fourrure !"[3]. Elle réalise alors cet objet et le présente à l'exposition surréaliste d'objets du 22 au 29 mai 1936 à la galerie Charles Ratton[4]. La même année, l'objet est exposé au Moma lors de l'expostion Fantastic Art Dada Surrealism organisée par Alfred H. Barr, Jr[1]. L'œuvre est aussitôt achetée pour le musée et conservée depuis au Museum of Modern Art de New York[5].
Description
modifierLes objets manufacturés ainsi que les assemblages sont une pratique courante des surréalistes. Oppenheim s'en inspire pour Le déjeuner en fourrure. Il s'agit en effet d'une tasse, sa soucoupe et une petite cuillère recouvertes de fourrure de gazelle. La tasse est cachée, on peut seulement la deviner. L'artiste remet en question l'utilité initiale des objets du quotidien.
D'un autre côté, elle fait également appel aux sens. L'œuvre donne envie d'être touchée et boire dans cette tasse constituerait une expérience inédite et désagréable. Le déjeuner en fourrure a un aspect sensuel. À l'occasion de l'exposition Fantastic Art, Dada, Surrealism organisée au Moma en 1936-37, Alfred Barr écrit : « Ces dernières années, peu d'œuvres d'art ont autant capté l'imagination populaire.... Le "service à thé en fourrure" concrétise l'improbabilité la plus extrême, la plus bizarre. La tension et l'excitation provoquées par cet objet dans l'esprit de dizaines de milliers d'Américains se sont exprimées par la rage, le rire, le dégoût ou la joie. »[6].
Notes et références
modifier- « MoMA | Meret Oppenheim. Object. Paris, 1936 », sur www.moma.org (consulté le )
- Catalogue d’exposition Meret Oppenheim, ARC Musée d’art moderne de la ville de Paris, octobre 1984, Paris, septembre 1984, p.11-22
- Mary Ann Caws, « Meret Oppenheim's Fur Teacup », Gastronomica, vol. 11, no 3, , p. 25–28 (ISSN 1529-3262 et 1533-8622, DOI 10.1525/gfc.2011.11.3.25, lire en ligne, consulté le )
- « Catalogue de l'exposition surréaliste d'objets, galerie Charles Ratton. »
- Connaissance des arts no 723, février 2014, p. 11.
- « Meret Oppenheim. Object. Paris, 1936 | MoMA », sur The Museum of Modern Art (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Emmanuel Guigon, « Le Déjeuner en fourrure », dans Didier Ottinger (dir.), Dictionnaire de l'objet surréaliste (exposition, Paris, Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, 30 octobre 2013-3 mars 2014), Gallimard, Centre Pompidou, (ISBN 978-2-07-014181-4), p. 51-52
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :