Lekwiltoq
Les Lekwiltoq[1], ou liǧʷiłdaʔx̌ʷ (avec l’orthographe kwak'wala liq̓ʷala[2],[3], aussi écrit Lig̱wilda’x̱w avec l’orthographe kwak'wala Uʼmista, anglicisé en Laich-kwil-tach ou Lekwiltok) est un peuple amérindien et sous-groupe des Kwakwaka’wakw de l’île Quadra et Campbell River en Colombie-Britannique, au Canada. Ils sont aussi appelés Kwagul du Sud ou Kwagul méridionaux.
liǧʷiłdaʔx̌ʷ
Langues | kwak’wala, anglais |
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Il existe aujourd'hui deux groupes principaux (sur peut-être cinq groupes originaux distincts) : les Wei Wai Kai (en) (bande de Cape Mudge) sur l’île Quadra et les Wei Wai Kum (en) dans la ville de Campbell River sur l’île de Vancouver. En plus de ces deux groupes principaux, il y a les Kwiakah (en) (bande Kwiakah ou Première Nation Kwiakah) originaires de Phillips Arm, Frederick Arm (en) et des îles Discovery, les Tlaaluis (Laa'luls) entre la baie Bute et Loughborough Inlets (qui, après une grande guerre entre les Kwakwaka’wakw et les Salish étaient si réduits en nombre, ont rejoint les Kwiakah), et les Walitsima/bande Walitsum de Salmon River (également appelée Hahamatses ou bande de Salmon River).
Le pouvoir des Lekwiltoq était si grand que les K’ómoks (en) de Courtenay et Comox en vinrent à parler le kwak'wala au lieu du comox, qui reste aujourd'hui parlé par les Sliammon, les Klahuse et les Homalhko de l'autre côté du détroit de Géorgie autour de Powell River. Bon nombre des Wei Wai Kum de Campbell River sont d’origine K’ómoks, tandis que les We Wai Kai de la bande de Cape Mudge conservent des lignées nobles et des cérémonies remontant à des siècles jusqu’à leurs racines dans le détroit de la Reine-Charlotte. Les grands potlatchs des chefs de Cape Mudge sont célébrés dans le livre Chiefly Feasts: The Enduring Kwakiutl Potlatch (A. Donaitis, U. Wash Press).
Les Lekwiltoq restent politiquement séparés de leurs parents éloignés, les Kwakwaka’wakw, dont le nom signifie « locuteurs de kwak’wala », qui sont restés dans le détroit de la Reine-Charlotte . Les Kwaguʼł de Fort Rupert sont plus étroitement alliés et apparentés aux Lekwiltoq que ne le sont les Kwakwaka’wakw. Le terme « Kwakiutl » a différentes associations politiques et historiques avec chacun de ces groupes, et a des associations avec un groupe en particulier sur tous les autres, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles « Kwakwaka’wakw » est devenu le nom collectif du groupe principal des locuteurs kwak’wala du détroit de la Reine-Charlotte. Les Lekwiltoq se sont toujours appelés liǧʷiłdaʔx̌ʷ, du moins depuis leur arrivée dans le détroit de Géorgie.
Les raids de Lekwiltoq dans le sud du détroit de Géorgie, dans le Puget Sound, et même en amont du fleuve Fraser et dans le détroit de Juan de Fuca, et vers le nord, sont décrits dans les annales des premiers explorateurs et commerçants non autochtones. Il y a eu un incident notable peu de temps après la fondation de Fort Langley au cours duquel le personnel de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) a repoussé un siège par les Euclataws (c’est-à-dire les Lekwiltoq) avec des canonnades (ce qui a beaucoup valu l’appréciation des Kwantlens locaux). Malgré la présence de Fort Langley, les Lekwiltoq ont continué à attaquer d’autres communautés Stó:lō plus loin en amont de la rivière.
Tribus au XIXe siècle
modifierLes tribus lekwitoq sont, au XIXe siècle[4] :
- Wiweqey (We Wai Kai) à Topaze Harbour (aujourd’hui Cape Mudge) ;
- Wiweqəm (Wei Wai Kum) à Topaze Harbour (aujourd’hui Campbell River) ;
- Kʷix̌a (Kwiakah) à Phillips Arm ;
- ƛ̓aʔaluis (Tlaaluis) à Arran Rapids ;
- X̌ax̌amac̓əs (Hahamatses) à Salmon River ou Walacəm (Walitsum) à Campbell River et Comox.
Personnes notables
modifier- Sonny Assu, artiste interdisciplinaire
- Chef Billy Assu
Références
modifier- Lḗkwiltoq dans Boas 1887, p. 131.
- Nicolson et Werle 2009, note 8, p. 33.
- Werle 2010, p. 22.
- Alfred, Reid et Sewid-Smith 2004, p. xxxix.
Notes et références
modifier- (en) Agnes Alfred, Martine J. Reid et Daisy Sewid-Smith, Paddling to where I stand: Agnes Alfred, Qʷiqʷasut̓inux̌ʷ noblewoman, UBC Press, (ISBN 0-7748-0912-4, lire en ligne)
- (en) Harry Assu (avec Joy Inglis), Assu of Cape Mudge: Recollections of a Coastal Indian Chief, Vancouver, University of British Columbia Press, (ISBN 0-7748-0333-9 et 0-7748-0341-X)
- (en) Norman Bancroft-Hunt, People of the Totem: The Indians of the Pacific Northwest, University of Oklahoma Press,
- (de) Franz Boas, « Zur Ethnologie Britisch-Kolumbiens », Petermanns Mitteilungen, vol. 30, , p. 129-133 (lire en ligne)
- (en) Aldona Jonaitis (dir.), Chiefly Feasts: The Enduring Kwakiutl Potlatch, U. Washington Press, (également une publication du Musée américain d’histoire naturelle )
- Marie Mauzé, « Le Canoë dans le potlatch lekwiltoq », Homme - Revue française d'anthropologie, Éditions de l’EHESS, vol. 29, no 109, , p. 117-128 (HAL halshs-01324573, lire en ligne)
- (en) Marie Mauzé, « L’organisation politique des Kwagul méridionaux au XIXe siècle », Journal de la Société des américanistes, Société des américanistes, no 75, , p. 173-192 (HAL halshs-00714453, lire en ligne)
- Marie Mauzé, Les fils de Wakai: une histoire des Indiens Lekwiltoq, Éditions Recherche sur les civilisations, (ISBN 2865382311 et 9782865382316)
- (en) Marie Mauzé, « Lig̱wilda’x̱w Expansion into Northern Coast Salish Lands in the Nineteenth Century », dans Xeel’s Stepping Stones. Nature and Society in the Salish Sea Islands Ligwildaxw, (HAL halshs-03483933)
- (en) Marianne Nicolson et Adam Werle, « Appendix A. Kwak̓wala alphabets and transliteration », dans An investigation of modern Kwak̓wala determiner systems, University of Victoria, (lire en ligne)
- (en) We Wai Kai Nation, The Great Flood Story of Weqaʔyi: Origin of the Liǧwiłdax̌w Nation, (lire en ligne)
- (en) Adam Werle, « Appendix A: Names for Wakashan people and languages », dans The phonology of Wakashan languages, University of Victoria, (lire en ligne)