Liste des accidents ferroviaires en France en 1900

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La liste des accidents ferroviaires en France en 1900 est une liste non exhaustive, chronologique.

Janvier modifier

  • - À Billy-Montigny, sur le carreau de la fosse no 2 de la compagnie des mines de Courrières, à la suite d'une erreur d'aiguillage, deux wagons chargés de charbon dévalent une voie en pente et percutent un convoi de trois locomotives, dont trois des six mécaniciens et chauffeurs sont tués et trois grièvement blessés[1].

Mai modifier

L'accident du 6 mai 1900 vu par un journal illustré.
  • - Vers 21 heures, sur la ligne de Paris-Montparnasse au Mans, avant Versailles-Chantiers, entre les gares de Sèvres et Chaville, un express pour Saint-Malo arrêté par suite de l'avarie d'un train le précédant est tamponné par le train-poste pour Brest dont il est le dédoublement, et qui le suit à 10 minutes d'intervalle, selon la pratique de la Compagnie de l'Ouest. Des dernières voitures du train tamponné, écrasées et disloquées, on tirera un mort et une vingtaine de blessés, dont deux succomberont quelques jours plus tard[2]. Le , le Tribunal correctionnel de Versailles déclarera responsables d'un homicide par imprudence un aiguilleur et le conducteur[3] du train tamponné et les condamnera chacun à un an de prison avec sursis et 300 francs d'amende[4].
  • - Sur la Ligne de Creil à Jeumont de la Compagnie du Nord, après la gare de Tergnier, à 15 heures 30, le train de luxe Nord-Express composé exclusivement de wagons-lits pour Saint-Pétersbourg prend en écharpe la locomotive d'un train de marchandises à la bifurcation de Jussy. Les deux mécaniciens sont tués et leurs chauffeurs gravement blessés. Dans le rapide, seuls quelques uns des trente six passagers sont légèrement commotionnés[5].
  • - Sur le tronc commun aux lignes de Vaugneray et Mornant du réseau à voie métrique du Fourvière-Ouest-Lyonnais, vers 17 heures, près du viaduc d'Alaï, une locomotive du tramway à vapeur de retour d'essais heurte de face un train électrique régulier allant de Lyon à Vaugneray. Dans le choc, un convoyeur et un contrôleur sont tués. Le conducteur de la motrice et une quinzaine de voyageurs sont blessés[6]. Le , le tribunal correctionnel de Lyon, après avoir constaté de multiples manquements aux règlements, condamnera pour homicide et blessures par imprudence le mécanicien de la locomotive à un an de prison et 1000 francs d'amende, et six autres prévenus à des peines de prison et d'amende, mais avec sursis, en déclarant la compagnie civilement responsable[7].

Juin modifier

  • - À Paris, vers 17 heures, avenue du Trocadéro, un tramway à impériale de la ligne Passy-Hôtel-de-Ville s'emballe dans la descente, quitte les rails, et, continuant sa course sur la chaussée, accroche un premier fiacre, en pulvérise un second et finit par s'écraser contre un arbre qu'il déracine. L'accident fait un mort et quinze blessés, dont trois graves[8].

Juillet modifier

  • - En banlieue nord-est de Paris, sur la ligne de Bondy à Aulnay-sous-Bois, à l'entrée en gare de Gargan, vers 18 heures 30, les trois dernières voitures d'un train venant de Paris déraillent et se renversent après le déclenchement inopiné d'un aiguillage. On dénombrera un mort et sept blessés. Bien que l'aiguilleur ait tenté d'invoquer les perturbations causées au mécanisme par un violent orage[9], il sera finalement inculpé d'homicide involontaire quelques mois plus tard[10].
Le tamponnement de Choisy-le-Roi vu par les dessinateurs du Petit Parisien.
  • - À 15 heures, sur la ligne de Poitiers à Saumur[11], une machine haut-le-pied allant chercher un train de voyageurs à Poitiers déraille près du village des Cartes. Le chauffeur, mortellement blessé, décède à l'hôpital, le mécanicien et un autre cheminot sont blessés[12].

Août modifier

  • - Sur la ligne à voie métrique de Brest à l'Aber-Wrac'h des Chemins de fer départementaux du Finistère, dans l'après-midi, la voie s'affaisse au passage d'un train parti de l'Aber-Wrac'h pour Brest. Le chauffeur, coincé sous la locomotive, est tué. Le mécanicien est blessé, les voyageurs sont indemnes[13].

Novembre modifier

  • - Sur la ligne Paris-Orléans, en gare de Choisy-le-Roi, à 11 heures 15, par suite de l'erreur d'un poste d'aiguillage, un express Paris-Nantes percute l'arrière d'un train de banlieue en attente de garage après que ses voyageurs l'ont quitté. Le fourgon et la voiture de tête du train tamponneur s'écrasent contre sa locomotive. On dénombrera sept morts et une vingtaine de blessés[14].
  • - À 120 km/h, sur la ligne Hendaye-Bordeaux, à environ 20 km de Dax, entre les gares de Saint-Geours-de-Maremne et Saubusse le Sud-Express remontant vers Paris, déraille à 11 heures 40. Des trois voitures affectées aux voyageurs, et notamment du wagon-restaurant, broyé contre le tender, on tirera 13 morts et 26 blessés[15]. Bien que l'accident ait eu lieu sur une portion de voie minée par de récentes pluies, dont les dangers avaient pourtant été déjà signalés la veille[16], le rapport d'expertise imputera exclusivement le déraillement à la légèreté — excessive, mais conforme à la réglementation — du fourgon de tête, dégageant ainsi la Compagnie du Midi de toute responsabilité pénale[17].

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. Le Petit Parisien du 10 janvier 1900, p. 1.
  2. Le Petit Parisien du 8 mai 1900, p. 1 et 2. et Le Figaro du 13 mai 1900, p. 4
  3. À ne pas confondre avec le mécanicien : il s'agit d'un agent de sécurité imposé par l'article 17 de l'ordonnance du 15 novembre 1846 modifiée par décret du 1er mars 1901 portant règlement d'administration publique sur la police, la sûreté et l'exploitation des chemins de fer, selon lequel « chaque train de voyageurs, de marchandises ou mixte devra être accompagné : - 1° d'un mécanicien et d'un chauffeur par machine (...)- 2° du nombre de conducteurs et de garde-freins qui sera déterminé, suivant le nombre des véhicules, suivant les pentes, et suivant les appareils d'arrêt ou de ralentissement, par le ministre des Travaux publics, sur la proposition de la Compagnie…»
  4. Le Temps du 16 décembre 1900, p. 3.
  5. Le Grand écho du Nord de la France du 2 juin 1900, p. 2 et Le Petit Parisien du 31 mai 1900, p. 1.
  6. La Presse du 2 juin 1900, p. 3.
  7. Le Temps du 16 novembre 1900, p. 3.
  8. Le Matin du 17 juin 1900, p. 1 et 2.
  9. Le Temps du 16 juillet 1900, p. 3.
  10. Le Matin du 6 janvier 1901, p. 4.
  11. Voir notamment : Historique de la ligne Thouars-Niort
  12. Le Temps du 20 juillet 1900, p. 3.
  13. Le Temps du 15 août 1900, p. 3.
  14. Le Petit Parisien du 12 novembre 1900, p. 1 et 2.
  15. Le Petit Journal du 16 novembre 1900, p. 1.
  16. Le Matin du 17 novembre 1900, p. 1.
  17. Le Matin du 26 janvier 1901, p. 3.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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