Liste des commanderies templières dans le Latium

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Cette liste recense les anciennes commanderies et maisons de l'ordre du Temple dans l'actuelle région du Latium (Lazio) en Italie[1].

Latium
Latium

Histoire et faits marquants modifier

On ne sait pas précisément quand les templiers se sont installés en Italie. Les historiens sont divisés: certains pensant que ce fut en 1131 à Messine, d'autres a S. Maria del Aventino à Rome en 1138, d'autres enfin a S. Maria du Temple de Milan en 1134[2].

En 1177, le traité de Venise marque l'indépendance des États pontificaux dont Rome était la capitale vis-à-vis du Saint-Empire romain germanique. C'est aussi la fin du schisme de l'église catholique initié en 1159 avec la nomination comme antipape de Victor IV et conclut en 1180 avec Innocent III qui ne fut jamais reconnu. Le Pape Alexandre III rentrant à Rome en 1178.

Le siège de la province d'Italie, dite de Lombardie (Nord et centre de l'Italie) se trouvait également à Rome, à {Santa Maria del Aventino sur le mont Aventin[3]. Mais ce ne fut pas toujours le cas[4]. Le maître de cette province résidait parfois au palais du Latran, résidence des Papes comme, Hugues de Verceil[N 1] qui y fit même la réception de nouveaux frères[5],[6].

Une partie du Latium, au Nord de Rome, correspondait au patrimoine de Saint Pierre et les biens appartenant aux templiers étaient administrés par un précepteur, responsable de cette baillie. L'un d'entre eux fut également précepteur de la commanderie de San Giustino d'Arna en Ombrie[7]. L'existence d'une autre baillie correspondant à Rome et les terres aux alentours est également attestée par les pièces du procès de l'ordre du Temple[8].

Puis ce sont les relations conflictuelles entre le Saint-Empire Romain germanique et la papauté qui eurent un impact sur la présence templière dans cette région. La signature en 1229 du traité de Jaffa entre le sultan Al-Kâmil et Frédéric II de Hohenstaufen, par lequel ce dernier prenait possession de la ville et du royaume de Jérusalem[9], souleva les protestations des Templiers et des Hospitaliers, car Frédéric II était alors sous le coup d'une excommunication prononcée par Grégoire IX en 1227. L'empereur confisqua en représailles tous les biens de ces deux ordres militaires dans le Saint-Empire, se rendit en Italie et entreprit l'invasion des États pontificaux (à savoir le Latium, l'Ombrie et les Marches). Il marcha ensuite sur Rome en 1241, pour empêcher la tenue du conseil devant valider sa seconde excommunication demandée par le pape Grégoire IX. Mais celui-ci mourut, et l'empereur mis provisoirement fin au siège de Rome[10].


Au moment du procès de l'ordre du Temple, Pierre de Bologne, qui était procureur de l'ordre à Rome, fut désigné comme l'un des quatre représentants chargés de défendre l'ordre lors d'une commission pontificale qui se tint à l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris[11],[N 2].

Possessions templières modifier

* château ⇒ Ch, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M.

Rang Etablissement Ville actuelle (ou à proximité) Observations
Ch Abbadia di Vulci Vulci [12] 42° 30′ 18″ N, 11° 54′ 59″ E
Ch Acquapendente Acquapendente don du pape Boniface VIII en 1297[13],[14].
ne subsiste que la tour Julia de Jacopo, récemment restaurée
42° 44′ 32″ N, 11° 52′ 18″ E
M Castellaraldo Marta [15]
41° 32′ 45″ N, 13° 31′ 17″ E
M Ceprano Ceprano Église San Paterniano, détruite en 1779 et remplacée par l'église Santa Maria maggiore [16]
41° 32′ 45″ N, 13° 31′ 17″ E
Ch San Felice Circeo (it) San Felice Circeo ne subsiste que la Torre dei Templari dans un quartier piéton[17],[18],[19]
41° 13′ 59″ N, 13° 05′ 20″ E
B Sainte-Marie de l'Aventin Aventin (Rome) Devenue la Villa du prieuré de Malte
Voir aussi église Santa Maria del Priorato
[3],[4]
41° 53′ 00″ N, 12° 28′ 39″ E
M San Benedetto di Burlegio « Burlegio », à proximité de Montefiascone[20] Toponyme disparu et non localisé [21]
M San Germano Cassino Oratoire et église San Angelo de Canutio
Actuellement dans le Latium mais se trouvait dans l'ancienne terre de Labour (royaume de Sicile)
[22]
M San Guilio Civitavecchia Activité portuaire possible [21],[23],[24]
42° 06′ 43″ N, 11° 50′ 32″ E
M San Matteo di Corneto Tarquinia Activité portuaire et salines [21],[25]
M San Savino Tuscania [26]
M Sancta Maria ad Templum (it) Valentano [27],[28],[29],[8]
M Santa Maria di Sutri (it) Sutri [30]
B Santa Maria in Capita Bagnoregio Appelée aussi « La Magione » [21],[1],[31],[32]
Ch Tour Pagnotta (it) Cecchignola (Rome) [33]
? Valvisciolio Sermoneta [34],[35],[N 3]
M Vetralla Vetralla [21]
M Viterbe Viterbe [21]
Localisation dans le Latium
(Liens vers les articles correspondants)

Possessions douteuses ou à confirmer modifier

Ci-dessous une liste de biens pour lesquels l'appartenance aux templiers n'est pas étayée par des preuves historiques[N 4]:

  • Lariano: Château détruit en 1436. Possession supposée mais sans preuve historique[36],[37]

Articles connexes modifier


Bibliographie modifier

Notes modifier

  1. (la) Uggucione di Vercelli, avant-dernier maître de cette province au début du XIVe siècle.
  2. Bertrand de Sartiges, commandeur de Carlat était l'un des trois autres représentants
  3. On attribue aux templiers la reconstruction de cette abbaye vers 1240 mais aucun document ne permet d'établir le rôle et l'importance de cet édifice à leur époque.
  4. Absence de chartes mentionnant l'établissement comme tel. Pas de trace d'acte de donation, d'acte de vente ou de document attestant d'un précepteur templier. Il peut s'agir de légendes locales ou d'assertions non confirmées voir de travaux non publiés

Références modifier

  1. a et b Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 185-187
  2. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 23
  3. a et b Demurger 2008, p. 385
  4. a et b Bellomo 2008, p. 90
  5. Bellomo 2008, p. 104
  6. Gilmour-Bryson 1982, p. 132
  7. Bellomo 2008, p. 110
  8. a et b Gilmour-Bryson 1982, p. 202-203
  9. Pierre Racine, « Frédéric II entre légende et histoire », Le Monde de Clio,‎ (lire en ligne). Historien spécialiste de l'Italie médiévale, Professeur émérite de l’université Marc Bloch de Strasbourg.
  10. (en) « Frederick II., Roman Emperor », dans Hugh Chisholm, Encyclopædia Britannica, The Encyclopedia Britannica Co, (lire en ligne), sur Wikisource
  11. Demurger 2008, p. 151
  12. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 193-196
  13. Les registres de Boniface VIII, publiées ou analysées d'après les manuscrits originaux des archives du Vatican, par Georges Digard, en 1884. Dans les chartes no 2331/2332, Jacobo de Pocapalea, chevalier du temple et cubiculaire du pape, reçoit le château de Acquapendente
  14. Bellomo 2008, p. 40
  15. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 188-189
  16. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 202-203
  17. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 219-220
  18. Bellomo 2008, p. 423
  19. Bagnarini 2008, p. 177
  20. (it) Tommaso di Carpegna Falconieri, « Bonifacio VIII e il Patrimonio di San Pietro in Tuscia », Bullettino dell'Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, no 112,‎ , p. 426 (lire en ligne).
  21. a b c d e et f Barber 2012, p. 244
  22. Houben 2002, p. 261
  23. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 206
  24. Ciammaruconi 2003, p. 91
  25. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 198
  26. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 190, 317-318
  27. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 153, 311-313
  28. Ciammaruconi 2003, p. 316-317
  29. Bagnarini 2008, p. 170-171
  30. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 204
  31. Bellomo 2008, p. 105
  32. Ciammaruconi 2003, p. 303-325
  33. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 214-215
  34. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 220-221
  35. Ciammaruconi 2003, p. 89
  36. Ciammaruconi 2003, p. 76,85
  37. Bagnarini 2008, p. 166