Maître du Livre de prières de Dresde

Enlumineur flamand du XVe siècle

Le Maître du Livre de prières de Dresde est un maître anonyme enlumineur actif en Flandre des années 1460 à 1520. Il doit son nom à un manuscrit actuellement conservé à la Bibliothèque d'État de Saxe à Dresde (Ms. Dresd. A.311). Plus de cinquante manuscrits lui sont attribués.

Maître du Livre d'heures de Dresde
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
BrugesVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Activité
Lieux de travail
Œuvres principales

Biographie

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Livre de prières de Dresde, mois de Janvier du calendrier, f.1v.

L'artiste anonyme doit son nom de convention à Friedrich Winkler (en) qui le premier a proposé de reconstituer son œuvre à partir du livre de prières conservé à la bibliothèque de Dresde[1]. Selon Bodo Brinkmann, il serait originaire des Pays-Bas du Nord et formé à Utrecht, il apparaît pour la première fois à Bruges à la fin des années 1460. À l'inverse, selon Antoine de Schryver[2], il serait d'origine française et pourrait être identifié avec le peintre français Didier de la Rivière qui est fait citoyen de Bruges en 1475.

Les plus anciennes miniatures qui lui sont attribuées appartiennent à deux manuscrits de Froissart, réalisés pour Louis de Gruuthuse par le Maître d'Antoine de Bourgogne. Il fait sans doute partie de cet atelier, où il participe à la réalisation de plusieurs manuscrits pour la cour des ducs de Bourgogne. Il illustre le Livre des tournois de René d'Anjou pour le même Louis de Gruuthuse, et deux manuscrits de Valère Maxime, l'un pour Jean de Gros, secrétaire du duc, l'autre pour Jean Crabbe, abbé de l'abbaye des Dunes[3]. Il collabore alors fréquemment avec les plus grands enlumineurs flamands de la période : Simon Marmion, le Maître viennois de Marie de Bourgogne, Gerard Horenbout, Alexander Bening. Il est aussi amené à diriger la réalisation de plusieurs manuscrits avec leur collaboration[4].

Après la mort de Charles le Téméraire en 1477, le marché ducal disparaît brutalement. Le maître doit alors se tourner vers une clientèle plus modeste, pour qui il réalise en série de petits livres de prières destinés, pour la plupart, à l'exportation. Il collabore aussi, de façon régulière, avec d'éminents enlumineurs flamands tels Simon Marmion, Willem Vrelant, le Maître viennois de Marie de Bourgogne ou Gérard David, en peignant les calendriers ouvrant les livres d'heures. Il se spécialise même dans ces représentations de la vie quotidienne. Il participe aussi à la décoration du Bréviaire d'Isabelle la Catholique, commandé par Maximilien Ier. Mais son travail est interrompu, en 1487-1488, par le soulèvement des Flandres. Il quitte alors Bruges pour Tournai puis Amiens, où il réalise quatre livres d'heures et un évangéliaire. Il retourne à Bruges vers 1500 et continue à produire des manuscrits jusque vers 1520. De jeunes enlumineurs font encore appel à lui, comme dans les Heures Spinola[3].

Éléments stylistiques

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Les œuvres regroupées sous le nom du Maître du Livre de prières de Dresde présentent un style qui varie beaucoup des années 1460 aux années 1520. Dans les années 1470, il réalise plusieurs manuscrits comportant des miniatures dont le décor marginal sur fond coloré, aux ornements en trompe-l'œil, contribuent à forger le style de l'école ganto-brugeoise. Par ailleurs, il sait faire preuve d'originalité, comme dans ses scènes bibliques (telle la Fuite en Égypte), où il ne se contente pas de reproduire les compositions de ses prédécesseurs[5].

Manuscrits attribués

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Le Christ devant Caïphe, Heures Spinola, Getty Center, f.120.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Scot McKendrick et Thomas Kren, Illuminating the Renaissance : The Triumph of Flemish Manuscript Painting in Europe, Los Angeles, Getty Publications, , 591 p. (ISBN 978-0-89236-704-7, lire en ligne), p. 207-212
  • Bernard Bousmanne et Thierry Delcourt (dir.), Miniatures flamandes : 1404-1482, Paris/Bruxelles, Bibliothèque nationale de France/Bibliothèque royale de Belgique, , 464 p. (ISBN 978-2-7177-2499-8), p. 409-420
  • François Avril, Nicole Reynaud et Dominique Cordellier (dir.), Les Enluminures du Louvre, Moyen Âge et Renaissance, Paris, Hazan - Louvre éditions, , 384 p. (ISBN 978-2-7541-0569-9), p. 302-305 (notices 158-159 rédigées par Bodo Brinkmann)
  • (de) Bodo Brinkmann, Die flämische Buchmalerei am Ende des Burgunderreichs : der Meister des Dresdener Gebetbuchs und die Miniaturisten seiner Zeit, Turnhout: Brepols, coll. « Ars nova »,

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. (de) Friedrich Winkler, « Gerard David und die Brügger Miniaturmalerei seiner Zeit », Monatschefte für Kunstwissenschaft, no 6, 1913, p.276-277, note 5
  2. Antoine de Schryver, « L'œuvre authentique de Philippe de Mazerolles, enlumineur de Charles le Téméraire », dans Cinq centième anniversaire de la bataille de Nancy, 1477 : actes du colloque organisé par l'Institut de recherche régionale en sciences sociales, humaines et économiques de l'Université de Nancy II, Nancy, 22-, Nancy, Imprimerie A. Humblot, coll. « Annales de l'Est. Mémoires » (no 62), , 447 p., p. 144.
  3. a et b Avril, Reynaud et Cordellier 2011, p. 302.
  4. McKendrick et Kren 2003
  5. Bousmanne et Delcourt 2012, p. 412.
  6. Notice du manuscrit sur le catalogue de la BNF.
  7. Descriptif du ms. sur le site de la BNF
  8. Notice du Fitzwilliam