Madame Girard

limonadière française

Françoise Valnois, née à Mâcon le [1] est une limonadière ayant exercée à Lyon au XIXe siècle. Elle est connue sous le nom de « Madame Girard » ou « veuve Girard », du nom de son mari. Elle fut surnommée « la Reine des tilleuls » en raison du comptoir qu’elle tenait à Lyon sur la place Bellecour, réputée alors pour ses nombreux tilleuls.

Madame Girard
Portrait de Madame Girard tiré de ses mémoires (1841)
Biographie
Naissance
Décès
Surnom
Reine des tilleulsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
CommerçanteVoir et modifier les données sur Wikidata
Le Pavillon de Bellecour
Le Pavillon de Bellecour
La reine des tilleuls sur son cheval
La reine des tilleuls sur son cheval
Vue de profil en perruque et poudrée
Madame Girard en perruque et poudrée sous les traits de Marie-Antoinette, par le caricaturiste lyonnais Gilbert Randon.

Biographie

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Fille d’un officier de Napoléon originaire de Turin, Françoise Valnois (appelée Marie-Françoise Machioletti dans un acte judiciaire de 1850[2] et Femme Girard née Machioletti dans ses mémoires[3]) est élevée par sa tante avant d’épouser François-Xavier Girard à Mâcon en 1819[1]. Ils auront six enfants[4], Françoise décédée jeune, Alexandre, François, Louise, Jean et Henri. Ils s'installent à Lyon en 1824-1825 où ils tiennent le café d'Italie à port Saint-Clair (actuellement sur le quai André Lassagne)[4],[5].

La Reine des tilleuls

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Après avoir cédé le "Café d'Italie", ils installent un nouveau comptoir en 1829 sous les tilleuls de la place Bellecour, un lieu de promenade très à la mode à Lyon. Le couple loue à Adrien-Alfred Granier le pavillon que ce dernier a fait construire à l’identique du corps de garde près de la statue Louis XIV conçue peu de temps auparavant par François-Frédéric Lemot[4].

Le Tocsin proclame que le Pavillon (nom donné à leur café) est le « seul établissement à Lyon où les femmes du monde osent entrer »[4]. Madame Girard, tenancière à succès et figure emblématique de la place Bellecour a réussi à transformer son Pavillon en un véritable lieu de rendez-vous. Toute la société lyonnaise se bouscule pour la voir parader sur son cheval, faisant son show, entre deux verres servis aux clients. Elle marque les esprits de toute une génération. Sa réussite attire les convoitises. Jaloux de son succès, des propriétaires de bars ou de théâtres accusent Mme Girard de faire de la propagande en faveur des Bourbon argumentant que ses laquais portaient des habits des valets de pied de Louis XVI pendant ses représentations. D'autres procédures sont engagées pour fermer le Pavillon. La municipalité se range du côté des procéduriers[6], en dépit de nombreux soutiens.

Son mari meurt à Lyon le [7]. Installée ensuite à Paris, elle y meurt le [8].

Mémoires

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Madame Girard a publié à Lyon, en 1841 chez Chambet aîné, ses mémoires, intitulés La Reine des tilleuls, ou la Limonadière de Bellecour, à ses amis et à ses ennemis[3], où elle raconte son enfance et son métier de limonadière à Lyon, des débuts jusqu’à sa disgrâce liée à sa faillite de 1840.

Adaptations

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Madame Girard est l’héroïne de la bande dessinée La Reine des tilleuls écrite par Rebecca Morse et publiée dans la revue Les Rues de Lyon en 2015[9].

Notes et références

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  1. a et b née à Mâcon le 27 thermidor an V (14 août 1797, vue 177 / 212, sur le site des archives départementales de Saône-et-Loire en ligne) et mariée à Mâcon le 1er septembre 1819 avec Claude François Xavier Girard (acte de mariage n°53, vue 31 / 44 du même site) voir Archives de Saône-et-Loire.
  2. Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire : Souflet donné à M. Lagrange, la Reine des tilleuls : tribunal correctionnel de police, séance du 8 février, paris, (lire en ligne)
    Lors du compte-rendu du procès où Mme Girard est condamnée à 8 jours de prison pour avoir agressé un certain Mr Lagrange, elle doit décliner ses noms, prénoms et âge.
    .
  3. a et b lire en ligne sur Numelyo.
  4. a b c et d Eugène Vial, « la Reine des tilleuls », Revue du Lyonnais, 6 - n°7,‎ , p. 81-97 (lire en ligne).
  5. Jean Butin, Ces Lyonnaises qui ont marqué leur temps, passionnées, fascinantes, légendaires, Lyon, éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , p.181-187.
  6. « Où sont les femmes ? » MADAME GIRARD, dite « La Reine des Tilleuls », Dossier thématique numelyo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Archives municipales de Lyon, cote 2E 432, acte de décès n°5157 dressé le 04/11/1847, vue 251 / 377
  8. Archives de Paris, acte de décès n°318 dressé au 8e arrondissement le 01/03/1867, vue 12 / 31
  9. Rebecca Morse, La Reine des Tilleuls, Caluire, L'Epicerie séquentielle, , 10 p. (lire en ligne).

Bibliographie

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  • Jean Butin, Ces Lyonnaises qui ont marqué leur temps, passionnées, fascinantes, légendaires, Lyon, éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 2004, p. 181-187.
  • Eugène Vial, « la Reine des tilleuls » in Revue du Lyonnais » série 6 - no 7, p. 81-97, Lyon, 1922.